Chapitre 5

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La Légion d’Action pour la Naturalisation et la Contention des Entités, communément appelée la LANCE, est apparue à la suite du premier meurtre revendiqué par un Ash il y a plus d’un siècle. L’armée américaine et la population ont alors réalisé qu’il serait difficile pour de simples individus de contenir des Ashes aux pouvoirs puissants. Le gouvernement américain a commencé la formation d’une unité d’élite, prévue pour intervenir dans des situations précises, à la manière du SWAT au début du XXIème siècle. Au début de leur histoire, la LANCE avait des objectifs louables et veillait à la sécurité de tous, Ash ou non ; ils étaient seulement envoyés pour intervenir.

Quand la République de l’Ouest a pris son indépendance, la LANCE a pris plus de place et a changé radicalement. Peu à peu, ils sont devenus une milice armée répressive, remplaçant l’armée puis la totalité des forces de l’ordre. Depuis le grand Dévoilement, qui a révélé au monde entier la puissance des porteurs de Cendre, la LANCE est devenue officiellement l’ennemi numéro un de la résistance, traquant les Ashes et les capturant pour le compte de la République. Aujourd’hui, tout ce qui touche à la sécurité intérieure et internationale passe par eux. Et bien sûr, San Vegas, en capitale du pays, possède le plus grand centre militaire de la côte ouest, si bien que les Lanciers sont partout.

Les interventions sont de plus en plus rapides et efficaces, de moins en moins prévisibles. Les drones de surveillance balaient le ciel du ghetto jour et nuit et, sans la résistance et leurs défenses automatisées qui protègent le nord de la ville, ils auraient envahi les petites ruelles nauséabondes.

Loki connaît leur histoire presque par cœur, n’oubliant jamais qu’ils œuvrent contre eux, et avec les informations de Maggie en sa possession, elle avait une raison de plus de les haïr.

Quand Odin la rejoint sur le toit, ils ne peuvent que porter un regard horrifié sur la maison à quelques rues de là, d’où s’échappent des individus et des flammes. Ils n’ont pas besoin de parler ; l’espionne s’élance déjà pour sauter par-dessus la rue et se rapprocher. Ils sont au bord du ghetto, où la LANCE peut encore agir à son aise sans que les mitrailleuses automatiques de Thor ne puissent leur nuire. Les bâtiments se rapprochent suffisamment pour que les rebelles, habitués au quartier, puissent circuler par les airs. Elle entend Odin se lancer à sa suite.

— Il faut qu’on aille les aider.

Loki, dans sa course, a décroché son masque à gaz de sa ceinture avant de l’attacher autour de son cou pour le remonter sur le bas de son visage. À défaut d’avoir une vraie tenue d’intervention, ils devront faire avec. Odin masque à son tour le bas de son visage d’un foulard noir et arrive à ses côtés, au bord du toit donnant à pic sur la scène de l’évacuation.

— Ok, tu t’occupes d’eux d’ici, je vais me rapprocher, lance le meneur qui part immédiatement à peine a-t-elle hoché la tête.

Elle porte la main à ses flancs, plongeant les doigts dans la poche discrète qui longe son haut et en extrait une bille métallique, aux sillons noires tracées comme des glyphes ; un fumigène. Une fabrication de Thor, qui, dans l’équipe, servait d’ingénieur ; il avait ainsi conçu tout un arsenal d’explosifs aux effets variés pour Loki, profitant de ses qualités et capacités d’Ash. L’avoir au service de la rébellion depuis l’enfance permettait d’avoir du matériel de pointe - et de contrebande - pour lutter notamment contre les assauts de la LANCE dans le ghetto.

Loki s’apprête à activer la bille dans sa main et la jeter en contrebas quand un crépitement se fait entendre, hérissant ses cheveux sur sa nuque et la forçant à jeter un coup d’œil en contrebas. Elle remarque alors un homme d’une quarantaine d’années, les yeux totalement occultés par une forte lueur bleutée, qui se tient droit et fier sur le perron de la maison en flamme. La fumée de l’incendie semble alors parcourue d’éclairs qui font froncer les sourcils de l’espionne. L’air craque une nouvelle fois et de la main de l’homme surgit un puissant éclair venant fracasser le bâtiment d’en face, où se trouve Loki qui se retrouve contrainte de s’accroupir pour ne pas basculer dans le vide.

Un Hagalaz, un porteur de Cendre capable de manier l’électricité.

Des débris volent, le béton explose sans pour autant que les dégâts ne causent l'effondrement de la bâtisse, secouée seulement. Des soldats sont blessés sous les gravats en chute et d’autres sont touchés par l’éclair, s’effondrant sur le coup. La puissance des Hagalaz, à un stade aussi élevé, est rare et impressionnante. Ils maîtrisent l'électricité statique et, à un certain niveau, ils sont capables de produire de la foudre tels un nuage d’orage destructeur. L’homme sous le regard de Loki pousse un cri, un rugissement de rage semblable à celui d’une bête. Ses muscles sont tendus à l’extrême et les veines sur son corps semblent prêtes à exploser. La mâchoire tendue, les lèvres retroussées sur ses dents, sa posture n’exprimait que la rage. Alors qu’à nouveau, l’air se charge, la tension monte d’un cran et la Kenaz s’attend à voir la foudre une nouvelle fois au milieu de ce chaos de cris et de fuite.

Et brusquement, d’un seul coup, le silence.

Plus un son. L’instant est suspendu, comme figé, comme si la montre s’était arrêtée. L’air s’apaise, l’énergie électrique se dissipe comme après le souffle d’une explosion. Le silence pulvérise tout sur son passage. Et pourtant, le rugissement perfore encore les tympans de Loki, agressif.

Lourd, le corps de l’Hagalaz tombe dans la poussière de la rue, le crâne explosé, sans vie. Un bruit sourd et de la poussière ; c’est tout ce que cette montagne humaine laisse sur cette terre.

Mais dans la stupeur, plusieurs Ashes parviennent à s’enfuir. Le regard de Loki remonte vers l’origine du tir qui vient d’ôter la vie à cet homme et son cœur rate un battement quand elle voit ce regard azur, glacial. Inhumain. La bille d’acier dans sa main pèse brusquement une tonne au creux de sa paume. Elle a une bonne mémoire Loki ; ces yeux, ces cheveux blonds, cette haute stature, musclée sous l’uniforme, elle les reconnaît sans mal. Darshan.

Son plan cul avorté de la veille est en réalité un soldat de la LANCE. Non, pas un soldat. En concentrant sa vision, la brune remarque le grade de lieutenant à son col. Elle déglutit, jetant un coup d’œil derrière elle comme si elle craignait l’arrivée d’Odin, qu’il comprenne que la nuit dernière, elle manquait de s’offrir à l’ennemi simplement pour se venger de leur dispute. La nausée monte brutalement, alors qu’une petite voix au fond lui affirme qu’elle ne pouvait pas savoir. Mensonge.

Les yeux d’argent se reposent sur Darshan, là, en contrebas, qui ignore tout de son amante. Le cœur de Loki se durcit, chassant de ses pensées la sensation qu’elle a ressentie quand il posait ses mains sur sa peau ; en un instant, son cœur s’emplit d’une haine poisseuse pour la LANCE et pour lui. Une haine si noire qu’elle occulte tous les sentiments de plaisir éprouvés la veille au soir.

En vitesse, elle range la munition et se saisit plutôt d’une bille aux raynures bleutées. Elle active la sphère, l’insérant dans le canon de son pistolet qu’elle prend à sa cuisse, réglant l’appareil grâce à la molette près du chien. Avec précision, elle en direction du camion des soldats. La bille heurte le véhicule, où elle atterrit une seconde avant que tout n’explose. Le mastodonte blindé décolle du sol de presque un mètre, retombant lourdement sur ses quatre roues, le corps rongé par les flammes. Le souffle balaie les soldats alentour, offrant un répit aux fuyards. Et rapidement, Loki prend ses fumigènes et les lance au milieu des soldats. De la fumée colorée monte alors et le piège se déclenche, renfermant les soldats en son sein pour les aveugler.

La jeune femme, de ses yeux perçants, remarque vite que les Kenaz présents parmi les captifs mènent les autres hors de la portée des soldats. Et vite, son regard se porte sur Darshan, qu’elle voit donner des directives à ses hommes. Pourtant, il est coupé dans son élan quand un de ses hommes qui s’effondre dans un cri, une main sur la poitrine. Perplexe, Loki fronce les sourcils ; pourquoi Odin ne s’en prend qu’à un subalterne ? Rapidement, un autre s’effondre. Quand le regard des soldats se lèvent enfin vers le ciel et les toits, la brune déploie ses capacités d’illusions, altérant leur sens de la vue ; elle simule alors la présence d’un groupe entier et armé sur les hauteurs. Quelques secondes suffisent à ce que les soldats battent en retraite, emmenant avec eux une cellule montée sur véhicule de l’autre côté du batiment en flamme, gardant captifs des Ashes. Loki peste, relâchant la pression et sa Cendre, le souffle court sous l’effort. L’illusion se dissipe, et elle s’empresse de décamper, revenant sur ses pas avant de glisser avec agilité le long de l’échelle de secours, dévalant les étages.

La moto est seule, Odin n’est pas en vue mais la brune ne se fait pas prier et démarre le moteur. L’oreille tendue, elle entend pourtant le géant qui rapplique vers elle.

— Roule.

Il n’a pas le temps de réellement marquer un point à sa phrase qu’elle est déjà partie à peine est-il monté. Elle baisse son masque, filant à toute vitesse vers le ghetto, les mains d’Odin fermement cramponnées sur ses hanches. Elle se repasse en boucle l’image de Darshan sur cette intervention, pestant de son manque de vigilance, effaçant peu à peu de sa mémoire la sensation agréable de ses mains sur sa peau ; sensation remplacée doucement par le besoin de voir son corps s’écrouler, comme tous ces bâtards de la LANCE.

Dans le ghetto, Loki réduit le rythme, le cœur battant la chamade en conséquence de l’illusion créée plus tôt, si bien qu’elle vient se garer dans un recoin de la grande artère centrale du quartier. Dans son dos, elle sent Odin bouger à peine sont-ils arrêtés. Loki se tourne vers lui :

— C’était quoi ça ? Pourquoi t’as attaqué que des soldats ?! Y avait un lieutenant avec eux !

— J’ai vu, merci.

Le ton du meneur est calme malgré sa mine préoccupée. Elle fronce les sourcils, cherchant sur son visage des expressions, des indices qui lui expliquent ce choix.

— Ça n’a pas marché sur lui, lâche Odin, sec.

Loki fouille son visage, ses traits, sa Cendre se concentrant pour trouver la preuve de mensonge. Parce qu’il ment, c’est certain. Mais non, Odin est très sérieux, son regard noir est sans équivoque.

— Comment ça “ça n’a pas marché” ?

— Je sentais aucune pulsation de lui. J’avais aucun contrôle sur son cœur, ou sur sa température, parce que j’ai essayé aussi. Mais rien du tout.

— C’est possible ?

Il secoue la tête, n’ayant malheureusement aucune réponse. Ils savent tous deux qu’elle est bien mieux informée sur les Cendres que lui. Elle passe une main sur son visage, désemparée et agacée. Darshan lui a menti, et Loki n’a jamais aimé qu’on se moque d’elle de la sorte. Ils n’avaient jamais eu affaire à un humain résistant à la Cendre ; il était de notoriété publique que c’était impossible.

Et brusquement, Loki se fige. Si ce gars résiste à la Cendre d’Odin, sans doute est-il passé sous ses propres radars. Sans doute lui a-t-il ouvertement menti ? Était-il là pour l’espionner, dans ce bar ? Il sait suffisamment de choses sur elle, parce qu’elle a voulu braver Odin et son autorité. Les doigts de ce dernier viennent claquer devant son visage et la ramène à lui, alors que son cœur tambourine dans sa poitrine, frénétique.

— Tu gamberges, trésor. Il faut qu’on rentre prévenir les autres et qu’on enquête. Si la LANCE a trouvé un moyen d’immuniser leurs hommes à la Cendre, c’est mauvais.

— Ils ont capturé des Ashes. Un camion est parti, dit-elle, la voix amère.

Elle sent que son coeur cherche à reprendre un rythme normal et fusille le tatoué du regard. Même en sachant que c’est inconscient, Loki n’aime pas sentir l’effet de la Cendre des autres sur elle ; elle a toujours détesté cette sensation. Elle démarre, direction Asgard et les autres.

***

— Tu es sûr qu’il n’a rien ressenti ? T’étais pas trop loin ? demande Hel, particulièrement sceptique à leur récit, les bras croisés devant le bureau d’Odin.

Ce dernier siège dans son fauteuil, en pleine réflexion. Il hoche la tête avant de répondre au médecin du groupe :

— Je sentais parfaitement ceux qui étaient plus loin. Mais pas ce type.

Le métisse cligne des yeux, ses doigts battant la mesure sur sa peau. Il vient passer ses mains dans ses cheveux, les croisant à l’arrière de son crâne, le regard levé vers le plafond comme s’il pouvait en obtenir une réponse.

— Qu’est-ce qu’on attend pour lancer un assaut contre ces types sérieux ? On a largement ce qu’il faut, lance Thor.

Assis sur le canapé présent dans le bureau, il semble d’ores et déjà prêt à de nouvelles offensives. Loki, perchée sur l’accoudoir, une jambe contre elle, garde l’autre en travers du corps de l’ingénieur servant d’entrave à l’impétueux.

— Tout doux cowboy, on en est pas encore là, modère Freya en lui jetant un coup d’oeil. Et non, on a pas ce qu’il faut, on manque clairement de ressources.

Loki tourne le regard vers la jeune femme, le menton posé sur son genou. Assise en face d’Odin, elle semble préoccupée par la situation, comme Hel, et l’espionne note sans mal l’ongle de son index qui vient nerveusement gratter la peau d’ébène de son bras, tic nerveux que la brune lui connaît bien. La Kenaz n’a presque rien dit depuis leur rapport, hormis ce à quoi elle avait assisté - la mort de l’Hagalaz et la capture de leurs semblables, entre autres. De ses doigts, la jeune femme joue avec une sphère fumigène, la mine contrariée ; Thor, sous sa jambe, s’agite, comme s’il voulait se lever ; elle ne cède pas, le forçant à rester assis.

— On a largement de quoi faire péter leur fichu QG ! Il vous faut quoi de plus ? Une invitation ? vocifère le jeune Hagalaz, ses doigts crépitant d’impatience, foudroyant du regard la Kenaz qui ne lui accorde qu’un sourire moqueur.

Odin regarde Thor, la mine atrocement sérieuse :

— On n’arriverait même pas à l’atteindre, leur QG. Le bâtiment est sur-protégé, signale le meneur. Et je ne veux pas de morts inutiles en faisant tout péter, comme vous dites.

— Surprotégé peut-être, mais ils sont pas immunisés aux explosifs, rétorque le blond.

— Et nous on est pas pare-balles.

La voix de Loki s’élève avec calme, légèrement éraillée, surprenant la majorité présente ici. Habituellement, elle est la première à suivre Thor sur ses lubies de vengeance et son besoin de détruire les dirigeants de ce pays. Mais aujourd’hui, la jeune femme a pris conscience de la violence de la LANCE à leur égard ; ils n’en sont plus à faire seulement prisonniers des Ashes, ils les abattent sans autre forme de procès quand ils se rebellent alors qu’eux-même essaient de limiter les victimes à la demande d’Odin. Le poids inéluctable de la mortalité. Ils ne sont pas réellement des dieux ; seulement des individus qui font semblant. Ils restent, quelque part, une bande de gamin un peu trop rêveurs jouant avec de la dynamite. Elle tourne ses yeux d’argent vers Thor, puis vers les autres :

— On manque de matériel, c’est ça ? Je vais me renseigner à propos d’un possible convoi de ravitaillement, mes gars n’auront aucun mal à avoir ce genre d’informations.

Son regard croise les onyx d’Odin, vers qui se tournent les yeux de Freya et Hel. Loki sait d’avance que leur meneur est loin d’être dupe ; en tant qu’espionne du groupe, la jeune femme est certaine d’être celle qui va glaner leurs informations. Il sait que sa proposition nourrit son désir de vengeance en affaiblissant les ressources ennemies. Elle est à la tête du plus puissant réseau d’informations de San Vegas, ayant des yeux et des oreilles dans toute la ville et même au-delà, sauf entre les murs ennemis. Dialogue silencieux entre les deux amants avant que Hel ne reprenne la parole :

— Tant qu’il n’y a pas d’imprudence en récupérant ces informations… Quelqu’un est contre ?

Sous le regard sombre d’Odin qui ne la lâche pas, la brune sent un frisson remonter le long de son échine mais garde pourtant son regard argenté dans le sien. Il s’inquiète, elle ne peut pas le blâmer pour cela. Freya brise le silence timide dans la pièce :

— Bien, je pense qu’on est tous d’accord. On va essayer de récupérer des informations sur un ravitaillement armé de la LANCE pour frapper un grand coup. Loki, on compte sur toi.

Détachant enfin son regard de celui d’Odin, Loki hoche la tête vers Freya. Le tatoué pince les lèvres, se remettant dans le fond de son fauteuil de bureau. Une question le préoccupait et il ne tarde pas à s’exprimer :

— Il faut qu’on sache pourquoi ce mec n’a rien ressenti face à ma Cendre.

— T’es peut-être juste pas si fort, raille Thor, mauvais, avant de se faire réprimander silencieusement par Freya qui le couve d’un regard sévère.

— Thor, je suis sérieux. S’ils ont le moyens d’immuniser leurs soldats à nos Cendres, cette guerre finira rapidement, mais pas à notre avantage.

Loki hoche la tête dans son coin ; la question l’intéresse autant, si ce n’est plus, mais pour des raisons plus personnelles. Si Darshan est immunisé aux Cendres, est-ce naturel ? La LANCE a-t-elle en effet trouver une solution pour les contrer ? Elle humecte ses lèvres, tandis que les autres débattent des solutions possibles. La réponse, pourtant, se trouve dans les locaux de la LANCE, elle le sait. Elle tait son idée, pour l’instant. Entrer dans ces locaux, c’est l’accès à toutes les informations qu’il manque à la rébellion, et c’est également - et surtout - l’accès direct à sa vengeance. Et pour cela, elle doit faire preuve d’un tout petit peu de patience.

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