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L’alarme sonne.
Marlène se précipite hors de son lit. Elle dévale les escaliers pieds nus. En bas, elle s’arme de son katana et se glisse dans l’ombre. Une pierre fracasse l’une des fenêtres du séjour. La femme attend patiemment que les deux cambrioleurs se faufilent dans la pièce. Elle entend leurs chuchotements. De là, elle en conclut que ce sont deux hommes dans la vingtaine adepte du vol à la recherche de bijoux de valeur et d’objets de luxe pour les revendre sur le marché noir.
Marlène sourit dans la pénombre. Quand l’un d’eux prend la direction de l’étage, elle décide d’entrer dans la salle de séjour afin de s’occuper de l’autre. Elle brandit son katana… et la lame transperce le crâne de ce dernier ressortant au niveau de son cou. D’un geste sec, elle retire son arme et observe sa victime tomber dans un bruit sourd sur la table du salon.
Puis, à pas de loup, la femme monte par un escalier secret pour rejoindre l’autre cambrioleur. Marlène le trouve dans son bureau en train de regarder quelques-uns de ses documents.
— Merde… souffle le jeune homme en réalisant ce qu’il vient de lire.
— Dommage pour ton pote, n’est-ce pas ? demande une voix féminine que Marlène connaît bien.
Astal apparaît derrière leur victime. Elle passe un mouchoir sous le nez de celle-ci. Le cambrioleur se débat mollement et finit par s’endormir.
Soudainement, la porte de la maison s’ouvre, et la cloche sonne. Les deux femmes reconnaissent les bottes lourdes de leur ami commun. Ce dernier débarque dans le bureau tenant dans ses mains quatre sacs plastiques.
— J’ai apporté la nourriture ! Le cadavre en bas, c’est un bonus ?
Marlène rigole. Astal vient serrer la main au nouvel arrivant.
— Un cadeau pour ton cerbère, Anubis. Il nous reste encore quelqu’un.
Les trois amis éclatent de rire.
*
Karim se réveille peu à peu. Il se demande vaguement où il se trouve avant de réaliser qu’il est allongé au bout d’une salle noire de monde. Il cligne des yeux plusieurs fois. Des couleurs dansent et semblent presque l’inviter à danser. Sauf que quelque chose ne va pas. Le cambrioleur se souvient petit à petit des événements passés. Il entend des personnes bouger autour de lui et de la musique chic résonne au travers de la pièce.
Le jeune homme se rend rapidement compte qu’il est attaché sur une table de billard. Si des cordes empêchent ses bras et jambes de bouger, un coussin sous sa tête amène du confort et une couverture le garde au chaud.
— Rouge ? bafouille-t-il.
— L’équipe violette a gagné : il a dit « rouge » !
Et la foule se met à applaudir chaleureusement.
Karim ne comprend pas. Il voit quelqu’un arriver ; il la reconnaît, c’est Marlène Frisson.
— Bienvenue dans la secte, petit, souffle-t-elle avant de s’en aller, le laissant avec un grand homme imposant.
— Cambrioleur est un métier risqué, gamin, lui dit ce dernier en croisant les bras. Je te prends dans mon équipe.
— L..laquelle ?
Qu’est-ce que c’est ce délire ? songe-t-il.
— L’équipe rouge !
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