LA VOLONTÉ HUMAINE EST IMPARABLE - PARTIE 2
Bonjooour !! Voici la deuxième partie du second chapitre ! Bonne lecture !!
Suite à cette assemblée, on me ramène dans ma cellule. On me fait de nouveau passer par le couloir gelé puis par l’ascenseur, avant de me jeter au sol à l’endroit désiré. J’y reste quelque temps assise puis m’allonge comme je peux avec les menottes qui m’enserrent poignets et chevilles. Je m’assoupis rapidement. Pendant mon sommeil, je fais un drôle de rêve : la femme qui s’occupe de moi, le Docteur Nelfie, est accroupie à ma hauteur. Après m’avoir libérée de mes menottes, elle me soulève difficilement en prenant appui sur mon côté gauche. J’ai le flanc en feu, les larmes me montent aux yeux. La femme m’emmène à travers un dédale de couloirs sombres et déserts. En cours de route nous rencontrons une personne encapuchonnée qui nous suit sans broncher. Sa démarche me dit quelque chose… Nous arrivons devant une porte en acier entrouverte qui laisse le vent s’engouffrer dans le couloir. La porte vers la Liberté, anciennement gardée par deux gardes nageant maintenant dans leur propre sang. La personne inconnue nous ouvre la porte et la femme me mène à l’extérieur. L’horrible vision que j’ai me réveille en sursaut.
Je suis dans une grotte dont les parois noires de jais, fondent et s’égouttent dans l’eau limpide d’une rivière. Seule dans cette obscurité accompagnée par cette triste musique, je me vide de mon sang petit à petit : je meurs. A l’abri des regards, seule, je m’éteins.
Ma blessure au flanc gauche me fait souffrir le martyr. Je souffre en silence, écoutant ce sinistre vide musical, sifflant entre mes dents, mon sang dégoulinant sur le sol.
La vie me quitte peu à peu. Je sens de moins en moins mon corps. Mes paupières s’alourdissent. Je pars pour un sommeil éternel… C’est alors qu’un bruit inattendu me fait revivre : le bruit spongieux de semelles marchant dans une flaque d’eau puis le chuintement et le clapotis de l’eau suivants ces semelles…
Quelqu’un arrive. Il vient vers moi. Pourquoi ? Pour me sauver ? M’achever ? Ou simplement me regarder mourir ? Je ne sais pas, mais bientôt le savoir m’étreindra. Je me sens bizarre, j’ai un mauvais pressentiment : je sens que la Mort arrive à grands pas, m’étouffant petit à petit.
Le temps passe, plongée dans de noires pensées, je me demande si je n’ai pas imaginé ce bruit si incongru… Mais non, je viens de l’entendre une seconde fois. Je l’aperçois. Il se penche vers moi. Doucement. Qui-est-ce ? Je ne sais pas, je ne me souviens même pas comment je suis arrivée là…
Soudain je le reconnais. C’est lui. Ce jeune homme qui m’a sauvé d’une mort certaine suite à mon évasion. Il me regarde, le sourire aux lèvres, les mains tâchées de sang, une épée aussi rouge dans sa main gauche. Il me dévisage de haut en bas et prend la parole sur un ton teinté de pitié :
« Je te cherchais. Je te pensais plus vivante que ça. Tant pis, j’aurai quand même dû le faire. Attention, ça risque de faire mal… »
Il lève sa main droite, dans lequel il tient une seringue remplie d’un liquide violet. Cette couleur me fait penser à une drogue utilisée dans les hôpitaux militaires. Il ne veut pas ma mort ? Pourquoi ? Je suis totalement à sa merci ! A moins que cette seringue ne soit remplie de poison ?
« Attends… commencé-je en paniquant. »
Il plante la seringue dans mon bras gauche. L’effet est immédiat : je m’évanouis et commence à délirer.
Le paysage enneigé, pur par sa blancheur est salit par des dizaines de corps entassés ici et là, des rapaces noirs volent autour du charnier, se posent près des corps, y arrachant quelques morceaux de chair. Il y a des corps ici et là. Il y en a partout…
Je me réveille une fois de plus. Je soupire. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? J’en ai assez de perdre connaissance !
Je suis allongée dans un lit, vêtue de vêtements propres, des pansements blancs entourant mon côté gauche et enserrant mon front. Je suis dans une chambre spacieuse dont les murs assez clairs m’éblouissent un peu. Je sens une présence sur ma droite, je me tourne dans cette direction et vois ce jeune homme étendu sur une table, paisiblement endormi, les bras croisés sous sa tête en guise d’oreiller : ce jeune homme qui m’a sauvée une fois pour me droguer la fois d’après…
Je me sens mal. Il faut que je parte. Je me défais des draps avec précaution et m’extirpe doucement du lit. Je fais le moins de bruit possible. Mais dès que je pose un pied à terre, une douleur fulgurante me traverse le flanc et m’arrache un cri que je ne peux étouffer, ce qui réveille le jeune homme à demi endormi à mes côtés.
« Quoi, qu’est-ce qui se passe !!! s’écrie-t-il affolé en se redressant brusquement. »
Je reste muette et nous nous regardons fixement quelques secondes avant que je ne détourne les yeux. Ses yeux d’un vert translucide me rappellent quelqu’un… cela me met mal à l’aise.
« Que fais-je ici ? demandé-je.
_ Vous sortez de soins intensifs, répond-t-il prudemment. Vos blessures s’étaient aggravées et l’infection avait atteint une partie de votre organisme, mais votre état est redevenu stable donc pas besoin de vous inquiéter.
_ Vous êtes docteur ? dis-je.
_ Non, je suis soldat, dit-il en se levant et en me saluant. Je me nomme Tomas Velinn. Je dirige le Groupe d’Elite de l’Armée des Rebelles, sous les ordres du Général Alen.
_ …l’armée des Rebelles ? m’exclamé-je abasourdie.»
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