« Grâce au père D90, il était entré en contact avec la Dame Blanche. J’ai constaté en réalité qu’il ne savait pratiquement rien de l’organisation existante. »

Pendant qu’ il écoutait le jeune patriote, L91 pensait à la création du poste d’observation d’Hirson, objectif devenu très important depuis que les rumeurs d’une prochaine grande offensive allemande étaient devenues certaines. Allaire venait de ce même secteur que les Alliés avaient en vain essayé d’infiltrer durant les deux dernières années. Quand il aborda le sujet avec Allaire, ce dernier consentit immédiatement.

L91 aurait préféré qu’Allaire montât un service indépendant, avec ses propres courriers arrivant directement à lui en Hollande. Mais à la réflexion il se dit que c'était impossible.

Les Allemands maintenaient sur la frontière franco-belge une surveillance presque aussi stricte que le long de la frontière hollando belge afin de barrer la zone immédiatement derrière le front.

Pour pénétrer ce secteur, L91 savait que cela exigeait une organisation sur place. C’est pourquoi Il était plus sûr de confier Allaire aux chefs de La Dame Blanche afin qu’ils décident ensemble des moyens à mettre en place pour créer ce nouveau service.

L91 promit à Allaire que sa situation vis à vis des autorités françaises seraient pleinement régularisées auprès du consulat général de France à Rotterdam. L’ officier britannique lui demanda toutefois de ne pas parler de sa mission.

Mais le consulat avait inscrit Christian Allaire sur la liste d’embarquement des évadés, embarquement qui eut lieu le 27 juillet 1917 et auquel Christian ne se présenta pas. Le consulat français fit appeler Allaire et lui adressa de vifs reproches. Il lui annonça qu’il serait déclaré comme insoumis s’il ne rompait pas immédiatement toute relation avec le War Office et s’il ne réembarquait pas au plus tôt.