Pierre de Ronsard a quitté Paris pour fuir Marie, sa muse. Il l'a abandonné à ses autres amants, qu'elle ne peut s'empêcher de voir, même si Pierre lui plait. Il lui a écrit mille poèmes, qu'il lisait un bouquet de roses en main, et qu'elle écoutait d'une oreille distraite. Pour elle c'était une amourette sans lendemain, pour lui une passion dévorante. Alors quand elle lui a refusé son lit pour un autre, Pierre a fui. Fuit Paris, la capitale, le château, son roi.

Sa vie entière.

Pour ne plus la voir se pavaner aux bras d'autres hommes. Il a rejoint le prieuré de Saint Côme, où il cultive au travers de ses écrits, sa passion encore mordante qui ne fait que s'amplifier par le manque.

Marie, écrit-il, ta présence même inattentive à mon égard me comblerait et mettrait fin à ma solitude. Et si par chance, tu m'adressais un regard, j'en serais heureux pour plusieurs jours. Quel sot d'être parti si loin de toi. Je pensais que de ne plus te voir me ferais oublier jusqu'à ton existence. Ineptie que tous les transis d'amour doivent sans doute savoir. Mais que mon ignorance de jeune premier me fait comprendre dans le mal...