Destination Arges
De nos jours, les principautés médiévales Transylvanie, Valachie et Moldavie sont des territoires touristiques numéro un du fan-club « vampirique » concernant la période Voïvodale du XVe au XIXe siècle.
Bien sûr l'histoire la plus légendaire est celle du comte Dracula de Bram Stocker.
Le monde gothique des vallées naturelles des Carpates, des châteaux et forteresses font rêvé toutes personnes qui se fondent dans l'univers du célèbre Vlad l'Empereur le modèle de l'auteur, par le truchement de la littérature et le cinéma.
Cette littérature noire médiévale, j'y suis tombée dedans depuis mon enfance, alors imaginer ma joie lorsque mon patron me choisit moi, Nadine Vranes pour écrire un article sur les deux familles sanguines directes du premier prince de Valachie, Basarab Ier.
Le soir même, je fis ma valise en un temps record et le lendemain, je partis pour le comté d'Arges.
A Bucuresti, je pris un bus et fit un trajet de deux heures en prenant la Transfagarasan jusqu'à ma destination au sud de la Transylvanie ; lors de ce début de trajet, la route est bordée par des forêts dense, traverse de nombreux petits villages typiques... ; comme raconte un essai destiné aux touristes. Puis j'atteins la municipalité qui m'intéressait à bord d'un taxi.
L'ancienne capitale de la principauté, Curtea de Arges, située sur la rive droite de la rivière Arges a été fondée par le prince Rodolphe le Noir.
Cette cité possède plusieurs églises dont celle de Basarab V, mais aussi d'autres monuments restaurés comme un monastère, une fontaine et une maison ; également se trouvent de nombreuses hostelleries qui se sont multipliées.
Le taxi poursuivit sa route jusqu'à l'hôtel Herculane où le journal avait réservé une chambre à mon nom.
Le complexe hôtelier de trois étages est d'un blanc marbre d'une grandeur gigantesque avec ses deux ailes de chaque côté.
Sa façade vitrée est constituée de fenêtres ovales et de balcons à colonnes couleur automne dont ma chambre (à coucher) bénéficie de la vue sur le jardin privé.
Elle est composée de rideaux lactés en lin, d'un lit baroque rococo, de tables de chevet, d'une armoire et d'une commode ainsi que son miroir, le tout en noyer marron sculpter.
Rien à signaler ! Pas de squelette dans le placard.
Je fus accueillie par la réceptionniste nommée Mila et je fus immédiatement surprise par la pâleur de sa peau, alors que le soleil faisait monter la température jusqu'à 35°C.
Elle est de taille moyenne, une grosse tête ronde avec un petit nez, des cheveux blond clair limite couleur beige, long et ondulé.
Il y a un mythe existant depuis des siècles, celui-ci est, que les dynasties valaques seraient des vampires se transformant en chauve-souris quand ils le souhaitent ou en brume, en loup et même encore pouvant sortir sous la lumière du jour grâce à leurs pouvoirs, mais seulement quand le soleil est caché par les nuages et encore mieux durant une éclipse ; pour les Roumains l'histoire est un fait, tandis que pour les étrangers banals, ce sont des excentriques qui ont simplement lancé une mode avant coureur.
Avant de rendre visite aux membres des deux familles, je passais un peu de mon temps à visiter la municipalité.
Lorsque je rentrais à l'auberge à chaque fin de journée, je voyais Mila toujours de noir vêtue alors que l'uniforme officiel de l'hôtel est gris anthracite et ses yeux d'un bleu magnifique au premier jour, les jours suivants, ils changeaient de coloris.
Depuis que je suis coincée dans cette prison, j'ai compris que la réceptionniste est aussi une goule et que ses globes oculaires prenaient la couleur des iris de ses victimes ; j'avoue que son regard m'a souventes fois fait peur malgré son sourire de bonne enfant.
Je sais maintenant, que le croque-mitaine sanguinaire est bien un fait et que cela n'a rien avoir avec le vampire romantique que l'on peut lire dans les bits lit ou autres.
Fort est de constater de l'étrangeté de la normalité chez les familles Draculesti et Danesti avec les communs des mortels : tantôt tout à fait ordinaire et tantôt bizarre devenant un tantinet flippant.
Un soir après une longue promenade, je découvrit sur mon lit un livre en cuir usagé dont le nom de l'auteure était presque effacé, mais je pouvais lire Eli...... ….ova ; je trouvais cela étrange, mais après un bon repas et une bonne douche, je l'ouvris aux pages signalé d'un marque-page et je lut ceci :
« Un moine du nom de Stefan, un novice au monastère de Snagov, mais auparavant moine au monastère de Panachrantos à Constinople, raconte...
Automne 1476, Vlad donna un trésor à l'île-monastère (Snagov) ; celui-ci était rien d'autres que les butins pris à ses ennemis, en échange des prières de leur part pour son âme.
Décembre 1476, le prince valaque fut tué et une partie de ses hommes loyaux prirent sa dépouille vêtu de rouge et de pourpre sans tête pour l'emmener au monastère puis s'enfuirent laissant les moines l'enterrer dans l'église après une veiller de trois jours diriger par l'abbé qui était le confesseur de Vlad de Valachie de son vivant.
A la troisième nuit de la veillé, Vlad ce serait transformé en vampire lorsqu'un animal vint au-dessus de son corps.
Les moines de Snagov firent un voyage avec sa dépouille jusqu'à Constantinople pour trouver un objet pour le salut de son âme : sa tête ; puis de là prirent le chemin jusqu'au monastère Sveti Georgi dans les montagnes du Rhodope en Bulgarie se trouvant non loin de celui de Bachkovo, dans un village du nom de Dimovo.
Le frère Kiril dirigeait l'expédition, le pélerinage étant choisis comme excuse de leurs déplacements ; en plus de frère Stefan, les frères Ivan, Théodosius, Angelus faisaient partie du groupe.
Les ottomans placés en Bulgarie dans la ville Haskovo n'ont pas trouvé le corps du prince déchus dans le chariot des moines. »
S'est-il relevé après sa reconstitution après le passage de Constantinople ? Me demandais-je.
« Les six moines restant qui restèrent quelques temps dans ce monastère (puisque deux furent torturé et exécuté par les Turcs) durent fuir à cause d'une peste qui n'en était pas une.
Le monastère fut ensuite abandonner et brûlé au début du 16e siècle et les moines dispersés ; celui-ci aurait été un foyer d'hérétique où l'Ordre du Dragon avait ses propres croyances spirituelles en dehors de la foi traditionnelle de l'Eglise.
Les reste de ce monastère se trouve sous l'église de Dimovo où l'ouverture se trouve dans le bâtiment par la crypte et une porte en bois difficile à ouvrir. Un dragon dessiné sur la dernière marche de l'escalier de la crypte est le signe d'un mécanisme-levier qui permet l'accès à la porte par un autre escalier.»
Ses moines faisaient-ils partis de l'Ordre ? Etaient-ils des vampires ? Me demandais-je également. J'espérais avoir la réponse un jour.
Le lendemain, je déposais le livre à la réception, mais le soir, il était de retour dans ma chambre. Cela était étrange, mais je ne voulais pas déranger Mila pour cela ; j'aurais peut-être le nom de la personne à la fin de mon séjour, qui me l'avais déposer, me dis-je.
Mais je pris la résolution de me rendre durant quelques jour à Dimovo afin d'y voir de mes propres yeux. Je ne trouvais finalement pas le corps inanimé du prince, mais seulement des armoires, des étagères et des tables d'un âge ancien. Je décidais donc de retourné à Curtea.
Afin de me rendre aux deux résidences, je louais une voiture et pris une route sinueuse représentant un serpent sur les monts Fagaras (montagnes des Carpates du Sud).
Je vous garantis que j'avalais souvent des cachets anti-nausée à chaque visite programmée selon leurs désirs.
Un jour, il m'est arrivé de stopper la voiture à la moitié du chemin et je me garais un peu à l'écart de la route, puis je me mis à dégourdir mes jambes dans la forêt.
Je découvris là, par hasard, une vieille église byzantine encore utilisée puisque des cierges avaient été brûlés, mais sans croix ; ce qui me surprit fut le dessin immense sur le devant du bâtiment où est située la porte d'entrée : un dragon crachant du feu sur ses ennemis.
Je compris donc que l'église appartenait à l'un des deux clans.
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