La vita
Est-ce que le soleil réchauffe ou brûle ?
Je réponds : parfois, il réchauffe, parfois, il brûle.
La vie s'affronte comme une lutte. Une lutte entre nous et nous. La route se joue en fonction de notre contexte mais aussi de nos choix.
Elle commence dans un cri après les moments difficiles que représente la naissance.
Reste en retrait le point de départ : naissance choisie ou naissance inattendue. L'enfant, l'adolescent puis l'adulte reste marqué à tout jamais par ce "point de départ". Il sait tout au fond de lui si on l'attendait ou si on l'a toléré. Ce sentiment, conscient ou non, se grave dans la personne. Et par voie de conséquence, influe sur son chemin.
L'insouciance de l'enfance laisse de côté de nombreux éléments, dont ce "point de départ". Manger, boire, jouer, dormir constituent le quotidien. Aimer, être aimé représentent les piliers d'une vie. L'enfant et l'adolescent en ont besoin pour se développer. L'adulte aussi. Entendre des mots tendres, de réconfort, d'encouragement pour avancer.
Mais l'insouciance de l'enfance ne fait pas disparaître ces questions fondamentales. Qui ressurgissent avec brutalité et sèment le parcours de cailloux douloureux.
Les années passant viennent les questions.
Le doute, la souffrance, la légitimité, l'objectif.
Le rejet de sa vie.
Le doute sur ses pensées, ses ressentis, ses desseins.
Et la souffrance parce que l'absence de légitimité coupe les jambes, casse les projets, fait douter de tout.
On se retrouve à chercher à être aimé, pour exister. Au lieu de vivre.
Comme dans un bateau chahuté par une tempête, on cherche au mauvais endroit, de la mauvaise manière. Et on court le risque d'arriver au mauvais endroit.
Reprendre en main la barre salvatrice qui redressera le cap s'avère difficile. Mais pas impossible.
Il faut lutter encore, observer, réfléchir, analyser : Qu'est-ce que je veux vraiment ? Est-ce que mes idées sont si saugrenues que ça ? Où me suis-je trompé ? Et donc, quelle voie emprunter maintenant ?
La clef ? Espérer, croire, vouloir, avancer. Conserver cette petite flamme de vie qui couve au fond, tout au fond, même quand on croit qu'elle ne brûle plus. Même quand le vent souffle, que la pluie trempe, que le soleil brûle.
À force de vouloir, d'essayer, de préciser ses desseins, un jour, une lumière éclot, une main se tend, des bras rassurent, des baisers apaisent.
Annotations
Versions