Drôles d'oiseaux !
« Là où a éclos le Chronk, il réside »*. Cité par la vieille Rhuba qui bien qu’atteinte du mal des écervelés répète à bon escient cette maxime issue de l’expérience.
En effet le Chronk est un oiseau dont les effluves pestilentiels rendent la compagnie particulièrement désagréable. Son odeur diffuse et rémanente est caractéristique et insupportable. En fonction de la sensibilité des sujets qui y sont exposés elle peut provoquer des nausées, des vomissements et des vertiges. Considéré comme nuisible, il est sauvage, grégaire et sédentaire. Le Chronk ne migre pas, il réside à proximité de l’endroit où il a éclos sauf à être transporté ailleurs, ce qui est d’usage dans les îles, afin de préserver les rares terres habitables.
Ce proverbe a donc une origine concrète et attestée par l’expérience olfactive douloureuse de nombreux îliens. Toutefois avec le temps et l’usage, cette constatation, d'abord empirique, a acquis un sens plus large. Sous-entendu, "Là ou un problème apparait il perdura et ira en s’amplifiant s’il n’est pas traité". C’est donc un constat sans appel, et en fonction du contexte d’emploi, une prédiction pessimiste sur l’avenir d’une situation, ou un appel à trouver et mettre en œuvre des solutions radicales.
NB : Il est à noter que le statut du Chronk évoluera au fil de l’histoire. Comestible, il sauvera de la disette les personnages du récit. De fait, le proverbe gagnera en polysémie pouvant en fonction du contexte également signifier : "Malgré les apparences la situation est bonne, le repas d’aujourd’hui et de demain sont assurés" ou dans un sens plus général "de quelque chose de mauvais, il peut advenir quelque chose de bon"
Cette plurivocité rend l’expression parfois difficile à saisir et peut générer quelques mésinterprétations problématiques.
*Proverbe îlien, cité in Le projet Laborantina, Chapitre IV : Les Chronks. Chapitre où Maelivia tente d’apprivoiser les susdits volatiles.
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