Rififi en costard

3 minutes de lecture

- Attend deux minutes, je peux tout expliquer…

- M’expliquer, mes courges ! Tu vas passer par la fenêtre, espèce de… Viens par là !

- Les gars ! Stop ! C’est pas le moment de se battre entre nous !

- Et toi… Toi !

- Moi.

- Ne m’interromps, idiote ! Tout ça, c'est ta faute !

- Ma faute ?

- Parfaitement ! Sans toi, jamais ce piaf n’aurait quitté l’écran. !

- Évidemment, vu que tu ne valides jamais rien, à part des productions pseudo-scandinaves, on aurait tort d’attendre le changement. Et puis, qu’est-ce qu’on s’en fout, là, tout de suite ! Il y a plus grave !

- Plus tard, j’étrangl…

- Il suffit, Jean-Marc ! Lâchez ce collaborateur !

- Madame Assédic ? Qu’est-ce que vous… D’où est-ce que vous sortez ?

- De la seule cachette à disposition…

- Oh… C’est…

- On n’a rien vu, d’accord ?

- Ce n’est pas ce que vous croyez…

- Silence, Jean-Marc ! Qu’ils pensent et débagoulent ce qu’ils veulent, on est dans la merde ! Par votre faute ! À tous les trois ! Vous pouvez être sûr que sitôt que ce bor… rififi sera terminé, vous prendrez clic-clac et grille-pain pour le Sahara, c’est moi qui vous le dis !

- Whoua… C’est un peu extrême, mais… on vous a déjà dit que vous aviez un parler coloré, Madame la Vice-Présidente ?

- Merci. J’essaie d’appliquer au mieux ce que, attendez une petite seconde, ne changez pas de sujet ! Votre oiseau est en train de nous déféquer dessus et prendre le contrôle des imprimés ! Qu’est-ce qui ne va pas dans votre tête pour avoir laissé un truc pareil prendre vie ?! D’ailleurs, comment est-ce que vous avez pu passer les protocoles de sécurité ?

- Eh bien…

- Ne répondez pas ! Je ne veux pas savoir ! Ce que je veux comprendre au moins, c’est ce qui anime votre bestiau. Parlez !

- C’est… C’est…

- Jean-Marc.

- J’ai peur de ne pas sav…

- Super. Et la grue ? Vous savez un truc ou vous tenez la chandelle entre ces deux babouins ?

- Il y a bien un truc dont je suis sûr.

- Développez.

- Que vous allez sauter, sitôt que votre supérieur aura appris que vous l’avez encorné avec le petit personnel.

- Vous avez dit quoi ?!

- Oh, vous ne comprenez plus le français tout d’un coup ?

- Vous êtes virée ! Dégagez d’ici !

- Madame Assédic, je ne suis pas sûr qu’il soit judicieux d’ouvrir la porte, alors que nos androïdes se…

- Je sais bien ! Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre ici !?

- À votre place, j’écouterais votre amant de pupitre.

- On n’a pas… J’étais juste caché sous le bureau ! Voilà, vous êtes contente ?!

- Je le serais si j’avais le plaisir de montrer les talons, mais nous voilà coincés ensemble, sous le joug d’un toucan fou, capable d’émanciper les imprimés d’un coup de sifflet. Il y a comme un hic, vous croyez pas ?

- Il faut qu’un transmuteur initie l’effacement omnigénéralisé…

- Et perdre notre monopole ? Avez-vous la moindre idée de ce que penseront les actionnaires, Jean-Marc ?

- Vous commencez à me les courir, vous savez ça ?

- Pardon ?

- Écoutez, on va laisser la bourse à votre mari, ma’am et peut-être empêcher Cloclaw de quitter le bâtiment. C’est plus urgent, vous ne croyez pas ?

- Qui ?

- Le toucan, c’est son nom.

- Non, mais… Je… C’est ptpff… Vous… le gratte-cul, vous… Fermez-la. Juste, taisez-vous !

- Avec le peu de respect que je vous “débagoule”, quoi que ça veuille dire, madame, je vous emmerde.

- Jean-Marc !

- Hum ? Ah non, mais pour le coup, je rejoins Aubin. Je vous emmerde aussi et je maintiens la stratégie de l’effacement.

- Vous êtes viré !

- Parfait ! On s’est tout dit, lorette ! Aubin, Magalie, je réglerai vos courges plus tard, on file en haut.

- En haut ?

- Pour l’effacement. Il y a que le président qui a la commande, et comme il est en voyage et que sa croqueuse se contente de virer à tour de bras, on y file.

- Osez me laisser ici toute seule et vous… je jette vos affaires par la fenêtre.

- Faites donc, pour ce que j’en ai à faire. N’oubliez pas de la fermer, cela dit. Si le toucan rapplique pour couler un bronze, j’ose même pas imaginer ce qui adviendrait de la ville.

- Ouais, ne jouez pas avec la verrière. Restez assis et laissez les “gratte-culs” faire votre boulot.

- Ne me laissez pas ici !

- J’ouvre à trois. Trois…

- Je vous ordonne de vous arrêter !

- Deux… Lâchez-moi !

- Certainement pas ! Vous allez rester ici, me protéger et nous allons laisser la sécurité rattraper l’oi… Ne m’approchez pas, guenon ! Posez ça ! Non ! Ah ! Aha ! Ah !

- Mais… tenez là tranquille… ou… je la cogne, cette cavette… Tenez… La…

- Détachez-moi ! C’est un ordre ! Détach…

SHLUNG

- Jarniflûte ! Tu l’as tué ?

- Elle s’en remettra. Bien joué, Magalie.

- Merci, Jean-Marc. Je n’ai fait que…

- T’envoles pas, j’en ai rien à battre. On y va.

- On en était à “un”…

- On s’en fiche ! On se tire ! Maintenant !

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