De mon chagrin
Se sentir vide
c'est sentir qu'on attend quelque chose
sans savoir vraiment quoi
C'est une attente de la vie
qui pourtant
ne doit pas être
C'est une prise en main
qu'on ne fait pas
parce qu'on ne sait pas comment faire
parce qu'on n'a pas
les mêmes opportunités que les autres
et qu'on ne nous as pas appris à les créer
Parce qu'on vient de vivre un chagrin
où parce que nous sommes en train de le vivre ;
Non : nous le vivons
Et on ne sait pas trop pourquoi
ce chagrin arrive comme ça
comme pour rappeler qu'il faut s'endurcir
alors que ce n'est pas l'effet qu'on ressent :
c'est juste une morosité
après l'euphorie
qui n'est pas violente
qui est juste là
à nous regarder
à vouloir s'encrer en nous
alors que je ne t'ai pas appelé
Je ne te laisserai pas là
tôt ou tard, tu partiras
laisse-moi guérir
de ce que je ne comprends pas
laisse-moi t'accueillir
le temps de me ressaisir
le temps de comprendre
qu'avec seulement moi-même
je suis déjà tout
que mon coeur et mon esprit
ne sont tournés que vers le bon
que les moments comme ceux-ci
sont éphémères
et bien moins nombreux
que les moments de joie
que je sais me créer
mais qui,
pour le moment,
me paraissent disparus
difficiles
hors de portée
comme s'il faut réapprendre à vivre
avec soi
sans l'euphorie de toi
Je sens pourtant que je t'oublie déjà
Un jour,
je serai encore plus heureuse
qu'aujourd'hui
c'est-à-dire
au paroxysme
Pourtant,
aujourd'hui déjà,
je suis si heureuse
de m'avoir moi
et je m'aime,
Ô oui,
il faut s'aimer
pour rendre la vie moins dure,
les amitiés faciles,
les dîners riches,
les soirées vertueuses
et les jours sublimes;
et il faut se regarder dans le miroir
et ne penser qu'à soi
par soi,
les autres,
ils pensent ce qu'ils veulent,
mais toi,
tu es moi
C'est juste que,
des fois,
dans les chagrins
on s'oublie
J'ai les yeux qui piquent
et des oreilles altruistes autour de moi
et dans ce chagrin
voilà que j'essaye
de ne penser qu'à ça
Car le bon l'emporte toujours sur le mauvais,
car je me détache de ce chagrin
qui ne doit pas me ronger
car aujourd'hui
je suis sortie
me promener
et j'ai vu
des enfants courir,
des femmes sourire,
des arbres droits,
d'autres fléchir
et je me suis rappellée
que la nature est ainsi faite,
mais que peu importe à quel point
le vent peut nous faire fléchir,
du moment qu'on reste debout
là est la vraie force du monde,
des esprits,
et de tout ce qui nous compose
et donc,
de moi.
29/30/04/2023
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