Le lustre
Je me mords la lèvre
jusqu'au sang
pour sentir
son filet
couler
le long
de mon menton
et j'espère
que tu viendras
le lécher
Dehors la Lune écarlate
imprime d'un pourpre éclat
la pièce aux chandeliers éteints
Mes cheveux foncés
mes pieds nus
virevoltent sur le plancher
Je tourne autour de cette table
et j'implore
et ton amour
et ma liberté
Du sang
coule entre mes cuisses
un rivage
mélangé à
la cyprine
de tes doigts agiles
j'aimerai que tu viennes
glisser ta tête
sous les volants
de cette robe
tachée de moi
Que tu viennes
t'abreuver
à la source
que déverse
mon entre-jambe
Que tu aspires
et que tu jouisses
des courants
de la nature
J'ai aiguisé
mes canines
pour mieux les planter
dans ta nuque
J'ai humé
toutes les joies
du printemps
pour mieux sentir
ton cou
J'ai passé mes mains
dans tous les champs
d'orties, de tulipes et de blé
pour mieux
aggriper tes cheveux
J'ai écouté
toutes les musiques
du monde
pour mieux profiter
de ta voix
J'ai bu
tous les breuvages
de la Terre
pour mieux
engloutir tes larmes
J'ai caressé
tous les monts
et les fleuves
et les roches
et la mousse
et l'écume
et la sève
et le tronc
de l'hêtre
pour mieux apprivoiser ta peau
Dans cette nuit
pure
où seule
la Lune
est témoin
viens à moi
Prions ensemble
sous ma jupe
là se cache
la divinité
que tu pries
chaque soir
avant de te coucher
1/05/2023
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