Une pensée pour vous
J'ai connu
des hommes
dont les joues
se sont empourprées
Vous
Ce sont vos yeux
qui ont rougi
plutôt
qui ont chaviré pourpre
Quand j'ai avoué
à votre regard
ce que les yeux
disent mieux que les mots
Peut-être alliez-vous pleurer ?
C'est là je crois bien
tout votre charme :
avec vous
je n'ai jamais été
certaine de rien
Avec vous
le théâtre de mes pensées
fut baptisé par votre nom
Et ma pensée scénarisée
a toujours été riche
souvent exquise
infiniement envisageable
dans des mises en scènes
où vous étiez toujours le protagoniste
avec ou sans armure
défiant aisément la mienne
Le vous par moi m'emmena
loin de la réalité si triste
que m'aviez créée
par le simple fait d'exister
en même temps que moi
dans un monde
où un nous
voire moins
rien qu'un simple ensemble
ne put pas être
L'incertitude de vous
dont découle l'infinie possibilité
s'est transformée
en ce qui me restait
de votre image
dont j'ai placardé
les murs que bordent les rues
de mon paysage mental
devenu tragédie et fatalité
tant que vous fûtes à l'affiche
Et il fut un temps
où l'imagination réconfortante
ou mensonge masqué ?
prit toujours le pas
Monsieur,
car je m'adresse à vous,
sur le malheur
de vous avoir rencontré
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