La peine que tu m'infliges
J'ai pris les monts
et les montagnes
et je les ai caché
au creux de ton coeur
là où repose
l'image de moi
la seule dont je voudrais
parfois seulement
dans ma bêtise piquée
que l'on se souvienne
De la neige
en leur sommet
j'ai soupoudré
d'une avalanche
épaisse et sinueuse
l'étendue de tes veines
J'ai randonné
jusqu'à ton aorte
et j'ai planté mon bâton
sur ses sentiers
pour te piquer plus fort
encore
et encore
et encore
pour que tu imagines
à peu près
un millième
du mal que tu m'as fait
Je souhaite
que tu tombes amoureux de moi
que tu en deviennes fou
que tes pensées ne soient que moi
que tous tes sens te trompent
Et alors,
ta vue
ne ferait qu'apparaître mon image
tes tympans
n'écouteraient que ma voix
ta langue
aurait seulement le goût de la mienne
tes doigts
ne percevraient que ma peau
ton nez
ne respirerait rien d'autre que l'air
dont le parfum aurait changé pour le mien
J'aimerai que ton coeur sursaute
à chaque femme qui me ressemble
dans le métro
dans la rue
sur toutes les boulevards
parcourant toutes les avenues
comme le mien se serre
quand j'aperçois ces hommes
qui te ressemblent
Et je me rends compte
que tu n'es pas différent
des autres
Ce n'est pas toi que je regrette
c'est l'image que je m'en suis faite
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