Les séances de touche pipi en primaire, c’était déjà l’aventure.
La découverte des corps.
Ensuite au collège, les échanges de caresses et de baisers n’ont fait qu’attiser son désir.
Mais les garçons de son âge se révélaient empruntés, et trop intéressés par le foot ou autres centres d’intérêt qui n’en étaient pas pour elle.
Claire voulait découvrir ce qui faisait vibrer les héroïnes de ses lectures à l’eau de rose.

Les grands de la cour de récréation la regardaient comme une petite fille.
Elle trépignait.
Elle tergiversait beaucoup aussi.

J'étais une bêcheuse, en fait. Celle qui prétendait n'avoir pas peur du loup mais qui appréhendait sa rencontre.
La lecture éveille les sens mais il lui restait une étape à parcourir avec un col à franchir.

L'entrée au lycée lui a donné l'espoir de découvrir enfin les plaisirs de la chair mais ce sera finalement un adulte qui va lui faire faire les premiers pas.
Un ami de la famille. Marié avec enfants.

Ses parents et ce couple d’amis avaient loué une maison à La Tremblade pour une quinzaine de jours, un mois de juillet.
Cela lui paraît tellement lointain aujourd’hui.
Une autre vie.
Qu’elle ne regrette pas.

Claire a joué la lolita. A cette époque, Nabokov lui était inconnu.

Aguicheuse par ses tenues légères.
Provocante par ses postures.
Attirante par sa fraicheur.

Elle voulait être femme.
Elle n’était encore qu’un bouton de fleur.

Mon comportement a pu donner à Pierre des raisons d’être jaloux.
Claire s’interroge.

Suis-je allée trop loin ?
J'ai bien changé, c’est certain. Depuis…
Avant.
Avant Pierre, il en était autrement.

Quand elle voulait un homme, elle sortait ses armes.

Et cet ami de la famille a été le premier d’une longue série. Claire dans un premier temps n’a été que peu enthousiaste de passer ses vacances dans ce qu’elle considérait être un trou et où elle pensait s’ennuyer à mourir.
Et elle a surpris les regards obliques de cet ami.
Charles.

Le souvenir de ce prénom la fait sourire.
« J’ai été baisée par Charles ! »

Il n’avait rien d’un futur roi d’Angleterre. Heureusement, diront certaines !
Et sa chance a été d’être au bon endroit, au bon moment.

Sur la plage, il la détaillait. Il se croyait à l’abri derrière ses lunettes de soleil.
Dans les rues il avait du mal à détacher ses yeux de ses cuisses
Dans la villa, il guettait les contre-jours qui laissaient paraître son entrejambe et sa petite culotte sous sa robe légère.

Claire guettait ses regards concupiscents.
Perverse, elle en jouait.
Ses parents mettaient ce comportement sur le compte de l’insouciance de l’adolescence ! Sur l'air des vacances !

Naïfs qu'ils étaient !

Elle portait ses jupes courtes avec indécence et elle exhibait ses cuisses avec insolence. Si elle avait à se baisser elle exposait ses fesses de façon impudique.
Avec une robe, elle s’attardait à la lumière, dans les encadrements de porte.
Sur la plage, elle faisait du bronzage mi-intégral de façon ostensible, laissant apparaître, furtivement, ses jeunes seins

De la chair fraîche exposée.
Offerte.
A tout moment.

Il ne pouvait que craquer.
Il a craqué.

Il l’a traitée d’effrontée quand il lui a caressé la chatte pour la première fois, alors qu’ils s'amusaient ensemble dans la mer, l’eau les protégeant du regard des autres vacanciers.

Il l’a traitée d’allumeuse quand il l’a baisée vite fait, dans les dunes. Claire a eu mal cette première fois, mais elle s’est mordue les lèvres.

Il l’a traitée de salope quand il l’a obligée à le sucer, dans la cuisine alors que le reste de la famille s’affairait autour du barbecue dans le jardin.

Je ne suis plus cette fille là.
J'ai changé.

Grâce à Pierre
Pourquoi est-il encore jaloux ?

Claire a aimé se faire baiser par Charles.
Elle a découvert ce qu’elle cherchait.

Le plaisir.

Plaisir qui était décuplé, lors de ces vacances initiatiques, par la transgression et la situation dangereuse dans laquelle ils se trouvaient. Les parents et l’épouse légitime n’étaient jamais bien loin.