7 - Apprivoisement
Pierre était à dégrossir sexuellement. Il avait une queue, une langue, deux mains, comme tous les hommes, mais encore fallait-il qu’il s’en serve avec efficacité.
Claire songeait à toutes les femmes qu'il pourrait honorer. Elles devaient en retirer du plaisir. Et lui aussi.
Je voulais te détourner de moi en favorisant la rencontre d'autres femmes. A l'époque je ne pensais pas être celle qui te rendrait heureux. Je n'étais qu'une illusion, un fantasme.
Elle s’était promis de lui faire toucher du doigt, et pas seulement, toutes les facettes du plaisir donné et reçu.
Dans un but purement philanthropique pensait-elle à l’époque, et en remerciement.
Mais avec précaution.
Il était, alors, hors de question pour Claire qu’elle s’attache durablement à un homme.
Intelligente, elle voyait bien que pour Pierre, coucher avec lui, était un acte fondateur !
Et elle n’avait pas encore l'intention de construire une vie familiale.
Je te l'ai confirmé Pierre. Je ne voulais pas que tu te fasses des idées erronées.
Claire est son prénom, claire elle voulait être, et aujourd’hui encore.
Dans ces toilettes, elle a donc remercié Pierre de sa gentillesse et de son écoute. Elle l’a embrassé avec tendresse, sur la bouche.
Elle a quitté en premier ces lieux d'aisances, laissant entrevoir une suite possible « On recommence quand tu veux »
Pierre était sur un nuage !
Il s’en est suivi une période entre chien et loup. Pour Pierre la peur était la compagne de la joie.
Une période de dressage pour l’une, d’apprivoisement pour l'autre.
Pierre n’était pas qu’un peu fier d’avoir baisé Claire. Pourtant l’exploit était mince !
Il en était conscient, mais néanmoins, dans sa tête il venait de commencer l’ascension de l’Himalaya. Après bien d’autres grimpeurs certes.
Il était arrivé au premier refuge et pour lui, l’effort avait déjà été énorme.
Il lui restait à la conquérir.
Appréhension et désir.
Il se flagellait en se comparant avec ses amis, qui n’étaient pas avares de commentaires sur leurs différentes conquêtes. Il les écoutait et enviait leur aisance.
Il n’avait tenté que peu d’incursions vers la gent féminine. Mais sa timidité, sa réserve disaient les plus indulgents, lui faisait passer à coté de toutes les occasions.
Il n’osait pas.
Ce jour-là, oui, il a osé.
Et quand il a regagné la salle du bar, il n’a pas prêté attention aux regards moqueurs de ses amis, regards qui semblaient dire « Ca y est, le puceau s’est tapé la pute »
Claire était déjà partie. Femme et entière.
Il était arrivé au premier refuge et ne comptait pas s’en tenir là. Non seulement il voulait poursuivre l’exploration du corps de Claire, et pénétrer les autres refuges, mais il souhaitait plus que tout atteindre le sommet et marquer son esprit pour toujours.
La faire sienne.
Avec la peur de l’échec s’il brusquait les choses.
Il aimait trop la liberté de Claire pour vouloir lui couper les ailes… mais le statut de cocu ne le tentait pas plus que cela !
Dilemme…
Au contact de Claire, Pierre est sorti progressivement de sa réserve.
Et moi le narrateur je dois ici utiliser le présent car Pierre jouit toujours des atours de Claire.
Il a appris.
La sensualité des longues caresses qui glissent sur le doux corps de Claire. Les seins gonflent et durcissent, les tétons pointent sous ses mains qui se font velours et ses tendres baisers.
Il pince, il mord.
Les mains inlassablement dessinent des arabesques et la peau frémit.
Le souffle court, Claire écarte les cuisses. C’est toujours un magnifique signal que ces cuisses qui se séparent pour appeler leur dû.
Il a appris.
La jouissance qu’il peut donner à Claire par la magie des doigts qui parcourent sa fente et écartent doucement ses lèvres humides.
L’accès à un territoire de plaisir s’ouvre.
Les doigts tournent et tournent au bord du gouffre, accélérant l’humidification, et tout d’un coup sont aspirés à l’intérieur de la grotte pour des va-et-vient qui ravissent Claire.
Il a appris.
Le goût et l’odeur sans pareil de sa chatte, et il s’abreuve sans mesure à cette source miraculeuse. Sa langue stimule son clitoris et s’insinue dans les profondeurs de son sexe pour s’enivrer de ce précieux nectar.
Il amène des gémissements de bonheur dans la bouche de Claire.
Il a appris.
Le désir brulant des corps qui se cherchent, se frottent, se fuient, s’emboitent, se détachent, se tournent, se réunissent, pour mieux s’apprivoiser.
Sa queue qui pénètre et ressort. Dans son sexe, dans son cul, Pierre mène Claire à l’orgasme et ses cris lui provoquent à chaque fois une vague qui le submerge et l’emporte dans un ailleurs qu’il ne connaissait pas.
Il a appris.
La douceur d’un réveil, pris en bouche par Claire qui fait grossir son sexe et le pompe langoureusement jusqu’au plaisir et il se répand dans cet étui chaud.
Il a appris.
L’érotisme d’une main qui se faufile sous une jupe ou une robe, quelque soit l’endroit, à la recherche du trésor de Claire.
Main qui s’aventure sous le string ou la culotte et caresse jusqu’à ce que les yeux de Claire brillent d'un éclat....
Il a appris.
La brutalité du désir. L’envie soudaine, qui fait stopper la voiture le long d’une route, ou quitter une assemblée, ou courir dans un hall d’immeuble ou … n’importe ou.
Contre un mur, un arbre, un escalier, sur un banc … soulever une robe, écarter une culotte pour un coït rapide et bestial.
Il a appris.
L’enivrement provoqué par des mots crus « baise-moi », « encule ta chienne » dans la bouche de Claire, ou « Tu l’aimes ma queue ! », « Suce-moi, salope » dans sa propre bouche.
Et bien d’autres encore.
Bien sur il y a eu aussi des mots tendres mais jamais, pendant cette période, elle ne lui a dit « je t’aime ».
Lui, oui.
Il a appris beaucoup de choses.
Il a appris qu’il aimait Claire plus que tout au monde.
Mais Claire avait déjà donné son corps à d’autres avant lui et continuait de le donner.
Et il a appris.
Le tourment.
Claire connaissait beaucoup de jeux sexuels et s’y adonnait sans se mettre trop d’interdits. Sa relation avec Pierre ne changeait que peu ses habitudes.
Pourtant, pourtant… ses incartades se sont réduites progressivement, et elle essayait autant que possible de tenir Pierre dans l'ignorance de ses frasques.
Je ne voulais pas te blesser c'est certain, mais un autre sentiment inconnu pour moi était en train de germer... la fidélité.
L'Amour ?
Elle avait plaisir à le retrouver.
De par ses expériences, Claire imaginait alors difficilement qu’un homme pouvait avoir un cerveau au-dessus de la ceinture !
Mais avait-elle cherché une autre forme d'intelligence ?
Avec Pierre, ils allaient au cinéma, uniquement pour regarder le film et pouvoir en discuter ensuite. Et faire l’amour.
Il lui a fait découvrir le théâtre, apprécier le jeu des acteurs. Claire a pris de l’intérêt à ces sorties qui alimentaient leurs réflexions et leurs discussions. Après l’amour, ils échangeaient à nouveau leur point de vue. Ils pouvaient se chamailler de leur désaccord et faire de nouveau l’amour.
Il l'a fait entrer dans des musées, elle l'a accompagné à des expositions et toujours elle y trouvait du plaisir.
Cela lui faisait tellement de bien entre les deux oreilles.
Pierre, bien que de plus en plus performant, n’était pas la meilleure queue que Claire ait connue. Mais il avait ce petit plus qu’elle appréciait. Il ne la sous-estimait pas, et il appréciait autant son intelligence que sa séduction.
Et il la laissait vivre sa vie. Sans la juger.
Ils se découvraient aussi des points communs.
J'apprenais en ta compagnie ce que pouvait être une vie douce et calme. Pas du tout ennuyeuse ni monotone. Tu m'a révélé des plaisirs simples.
Tu aiguisais ma curiosité.
Pierre est devenu un ami/amant. Ils partageaient beaucoup, mais ils ne regardaient pas encore dans la même direction.
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