29 - Initiation
Il est venu à Claire l'envie d'aider Julien.
Une impulsion.
Après tout, sa première fois a été avec un ami de ses parents. Dans une dune au bord de la mer. Elle n'était pas très vieille. Mais il n'était pas certain qu'elle aie eu besoin d'être aidée.
Elle a pris alors les mains de Julien pour les poser chacune sur un de ses seins, par dessus le chemisier. Il se laissait faire, mais il tremblait de tous ses membres.
« Vous n'avez rien à craindre »
Il la regardait, regardait ses mains posées... Incrédule. Son visage exprimait la surprise. La peur. La joie.
Un condensé de sentiments contradictoires.
Il était figé, les mains collées sur les seins. Ne sachant ce qu'elle attendait de lui.
« Vous pouvez caresser »
Il les a malaxés maladroitement.
« Pas une palpation »
Il est devenu plus attentionné. Les mains plus légères. Elle s'est appuyée contre la table derrière elle.
David les a rejoints. Si elle avait eu le pouvoir de le faire disparaître ! Mais sans doute valait-il mieux l'avoir à l’œil.
« Si vous sortez votre téléphone, j'arrête immédiatement » Elle a ajouté, sur un ton autoritaire : « Et je ne veux pas entendre un mot »
Et à Julien avec douceur: « Déshabillez-moi »
Ses yeux étaient des billes d'étonnement. Des agates brillantes de bonheur.
Intimidé, ses bras brassaient l'air de ne savoir par ou commencer ?
« Déboutonnez mon chemisier »
Elle voulait qu'il s'imprégne du plaisir dans la lenteur de l'effeuillage. La montée du désir.
« Commencez par le haut ou le bas. Prenez votre temps »
Il commence par le haut. Le premier bouton a été pour lui une torture tellement il frissonnait. Ce n'était pas de froid. Il lui a fallu quelques secondes pour y arriver.
Les suivants n'ont pas été plus faciles. Il avait compris le geste mais l'exaltation lui coupait ses moyens.
Une fois le dernier bouton détaché, ses bras sont retombés ballants le long de son corps. Empoté, indécis.
Elle en était amusée.
« Caressez-moi »
Il a reposé ses mains sur ses seins par dessus le chemisier, pourtant ouvert qui invitait à la découverte. L'appréhension ne le quittait toujours pas.
« En dessous » Ses mains ont alors osé s'infiltrer dans l'ouverture qu'il avait dégagée. Sur son soutien-gorge.
« Intéressez-vous à mon ventre aussi »
Il a obéi. Ses mains d'adolescent étaient douces. Agréables, mais empruntées.
L'assurance petit à petit l'a gagné. Ses doigts ont glissé plus naturellement et commencé une exploration plus étendue.
Il a dégagé le bas du chemisier de la jupe lequel s'est alors ouvert plus largement. Cette première initiative l'a rempli d'une allégresse qui s'est reflétée dans ses yeux.
Il a alors osé faire un pas pour se rapprocher de Claire.
Elle a tréssailli. Son entre-jambe ne restait pas insensible...
Sa réaction initiale devant sa détresse de n'avoir jamais touché une fille avait été spontanée. Faisait-elle bien de poursuivre la leçon ? Pour lui, la réponse était évidente. Pour elle, c'était plus complexe.
Elle ne savait pas ou elle devait l'arrêter. Et le devait-elle ? Le souhaitait-elle ?
« Maintenant, otez-moi le chemisier »
Alors qu'il attrapait les pans et commencait à les écarter, elle l'a arrêté :
« Pensez chacun de vos gestes pour le plaisir de Pauline » Pauline ou une autre... Claire par exemple.
Il a hésité. Sa candeur juvénile était touchante.
Il a posé ses mains sur ses épaules, sous le tissu, et a guetté un signe d'approbation. Elle a souri.
Ses mains caressantes ont glissé le long de ses bras, entraînant avec elles le chemisier qui est tombé dans l'herbe.
De lui même il est revenu sur ses seins encore couverts du soutien-gorge. Les globes le fascinaient. Il avait envie d'en découvrir plus, c'était évident.
« Enlevez-le »
A nouveau l'inexpérience l'a bloqué, hésitant sur la conduite à tenir. Contourner Claire ou l'entourer de ses bras pour le dégrafage ?
Elle lui a donné un début de réponse en s'approchant de lui, à le toucher. Mais toujours pris par l'appréhension, il a entouré Claire de ses bras sans vouloir la serrer contre lui. La peur lui faisait encore conserver de la distance.
C'est elle qui l'a enlacé et serré contre sa poitrine. Elle a appuyé sa tête sur son épaule. Le coeur de Julien battait la chamade. Cela émouvait Claire.
Tout contre elle...
Tout à coup l'étreinte de Julien est devenue plus sensuelle et de lui même il lui a caressé le dos, les reins, les fesses et l’embrassait dans le cou.
« Oui, c'est ça Julien » Il lui faisait du bien.
Ses mains se sont activées dans son dos sur les agrafes. Sans succès. Cela n'a pas surpris Claire. Les hommes ont souvent des difficultés lors de cette étape. Il a insisté et fini par y arriver.
Ses mains précautionneuses sur son cou, ses épaules, ses bras ont fait tomber les bretelles, le soutien-gorge.
Il apprenait vite.
Il a voulu l'embrasser. D'un signe de tête elle lui a dit non.
Les seins libérés, la voilà torse nu, exposée sous son regard et il savourait cet instant.
Il a pris le temps d'admirer. Elle avait toujours une belle poitrine même si ce n'était plus celle de ses vingt ans. Et sous les yeux de Julien elle se gonflait, les pointes se dressaient. Celle de Pauline sera différente. Jeune et tendre.
La femme qui est dans mon lit n'a plus vingt ans depuis longtemps Les seins si lourds de trop d'amour ne portent pas le nom d'appas Le corps lassé, trop caressé, trop souvent, mais trop mal aimé Le dos voûté semble porter des souvenirs qu'elle a dû fuir
Elle n'était pas Sarah, la femme chantée par Reggiani. Souvent caressée, Souvent aimée, dès fois mal aimée. Ses seins demeuraient des appâts. Des charmes qui attisaient le désir de Julien, comme d'autres avant lui.
Et avec délicatesse Julien les a effleurés.
« Oui, comme ça » C'était un murmure. Claire ne pouvait nier être elle aussi excitée.
Ses tétons durcissaient sous les paumes de Julien.
Cet encouragement l'a stimulé. Il les a pressés, caressés. Il a pris les mamelons entre ses doigts et les a tirés, écrasés, fait rouler.
« Oui, Julien » Elle soupirait.
Il avait du potentiel.
Son regard a quémandé une autorisation qu'elle a comprise.
« Embrassez-les, léchez-les, mordez-les »
Il ne se l'est pas fait dire deux fois. Il était maintenant en confiance.
Il s'est penché. Les a soulevés, baisés, têtés, mordus. Sa langue les a parcourus.
Délicieux.
Les doigts de Claire jouaient avec ses cheveux. Elle s'abandonnait doucement au plaisir.
Il s'est redressé. Il voulait à nouveau l'embrasser. Elle l'a retenu dans son élan et a déposé un baiser furtif sur ses lèvres.
Elle lui a pris une main et l'a guidée vers sa cuisse gauche et l'a entraînée sous sa jupe
Le corps de Julien a vibré, comme traversé par une décharge électrique.
Elle a remonté sa jupe et écarté les jambes pour mener la main jusqu'à la source.
« Vous sentez comme je mouille ? »
« Oui » il bafouillait plus qu'il ne parlait.
De son autre main, Claire a tâté l'entrejambe de Julien.
« Et je ne vous laisse pas indifférent »
Qu'il ne bande pas aurait vexé Claire.
Il a eu un sourire candide. Comme s'il était pris en faute.
« C'est que vous savez vous y prendre »
Tiens, tiens. Il a osé un compliment érotique.
Pour le remercier, elle a déposé un nouveau baiser sur ses lèvres.
Elle a guidé ses doigts sur son sexe, qui s'ouvrait et s'offrait à ce jeune conquérant. Elle en a fermé les yeux de contentement.
Elle a conservé sa main ainsi. Julien rayonnait.
De sa main libre Claire caressait son visage
Ma première fois ne m'a pas procuré l'émotion que je lis dans ce regard. Je voulais baiser. Me faire baiser. Être déflorée. Et il me fallait un homme d'expérience. Et je n'ai pas eu de mal à trouver un jardinier. L'ami des parents à fait l'affaire. Il n'y eu aucun sentiment ce jour là, mais il fallait bien un premier pour qu'il y ait des suivants. Je me souviens quand même de cette première fois plus que bien des suivantes. Sans émotion mais avec humour. C'est toujours ça.
Les doigts de Julien ont commencé à bouger. Ils massaient doucement, s'introduisaient légèrement. Ils procuraient à Claire des sensations très agréables.
Pierre, tu m'as confié comment tu avais vécu ta première fois. Avec moi. De la raconter te ramenait en mémoire les émotions suscitées. Tes gestes hésitants, maladroits. Ton cœur battant à tout rompre. L'environnement n'existait plus. Tu étais seul sur terre avec moi.
Elle a relâché la pression sur la main de Julien pour lui laisser prendre de l'assurance et improviser. Ses mouvements ont gagné en ampleur. Un doigt puis deux doigts ont pénètré plus profondément. Claire a frémi et soupiré d'aise.
Pierre, tu m'a dépeint avec tes mots nos corps qui s’entremêlaient. Nos lèvres brûlantes qui se cherchaient. Les sexes qui s'apprivoisaient. La pénétration enivrante. L'extase. Et les « je t'aime » « je t'aime » « je t'aime »... Et ces réminiscences allumaient un feu dans tes yeux.
Le bassin de Claire ondulait sur la main de Julien. Il prenait de plus en plus d'hardiesse. Elle gémissait doucement sous l'assaut.
Je me disais que Julien devait connaître aussi ce ravissement, et son souvenir devra rester magique. Mais avec une femme qui pourrait être sa mère était-ce la même joie ?
Alors, la main sur sa nuque, Elle a approché son visage de celui de Julien et elle l'a l'embrassé sur les lèvres d'un baiser appuyé, langues mélées.
Un frisson réciproque.
Pierre, avant moi, tu as connu des filles. Des relations qui sont toujours restées platoniques. Par ta faute tu m'a avoué. Elles attendaient un premier pas de ta part qui ne venait jamais et lasses d'attendre elles allaient voir ailleurs. Et toujours ton âme saignait de ton incapacité à mener une relation avec une filles au delà de la simple amitiè. Et te faire griller par des camarades. Tu as ainsi développé un complexe d'infériorité.
Elle a retiré la main de Julien de dessous sa jupe.
« Et si vous me rameniez maintenant »
David, qu'elle avait toujours dans son champ de vision a réagi immédiatement.
« Ben M'dame, Julien est toujours puceau là »
« Effectivement » Elle n'avait pas envie de s'étendre... dans tous les sens du terme.
« Et l'obélix qu'il a dans le slip ? »
« ObéLISQUE »
« C'est c'que je disais » Elle a souri sans répondre.
Sans la présence de David elle aurait sans doute mener la leçon jusqu'à son aboutissement. Mais là elle ne voulait pas franchir une frontière que son cerveau avait tracée.
David aussi avait un monolithe entre les jambes, et les mains dans les poches, il devait l'astiquer. Peut-être pensait-il avoir sa part du gâteau ?
La mine de chien battu de Julien faisait peine. Elle l'a consolé :
« C'était bien Julien, et Pauline aimera aussi, j'en suis persuadée »
Ça valait ce que ça valait!
Elle s'est rhabillée et Julien continuait de l'observer comme pour s'imprégner d'images bien réelles d'un corps féminin dénudé.
« Ce n'est rien. Vous avez été gentille »
Gentille. Qu'il était charmant. Elle en aurait regretté de ne pas être aller jusqu'au bout... jusqu'à son bout.
Elle s'est sentie de bonne humeur. Comme si sa décision avait libéré son esprit.
sa tenue en ordre, elle a pris la main de Julien :
« Allez, mon bel amant, rentrons »
David bougonnait :
« Vous êtes une sacrée ... » Elle l'a fusillé du regard avant qu'il ne termine sa phrase.
Julien a volé à son secours, si c'était besoin :
« Oh laisse tomber David, c'était bien comme ça. Elle est super sympa »
Il était vraiment trognon. Si David n'avait pas été là comme tue l'amour, elle l'aurait soulagé de sa tension.
La main de Julien dans la sienne, les doigts entrecroisés, ils ont regagné la barque. Pour un inconnu, avaient-ils l'air d'amants... ou le fils avec sa mère ? Peu importait à Claire. Elle se sentait bien avec lui. Sa main était chaude.
Ils sont arrivés à la barque au moment ou Olivier, Gérard et Virginie s’apprêtaient à accoster eux aussi sur l'île, après une petite promenade sur la rivière. Claire a lâché Julien immédiatement.
« On était sur de vous trouver ici » a commencé Gérard
La voyant avec les deux jeunes, Olivier l'a interpellée :
« Pierre et Julie ne sont pas avec vous ? »
« Non, ils sont restés de l'autre coté »
« Ou sont-ils ? On ne les voit pas sur la berge ! »
Il y avait de l'inquiétude dans le ton. Et il a scruté la rive opposée.
Gérard a senti le trouble d'Olivier et enfoncé le clou.
« ho ho, Julie est seule avec Pierre, le grand prédateur ! »
Et il a ri autant de sa blague que de l'inquiétude soudaine d'Olivier.
Pierre, grand prédateur. Cela aurait été vraiment une nouveauté. Mais qu'il ait eu envie de sauter Julie, c'est tout à fait possible. Qu'il l'ait fait n'était pas impossible. Quoique...
« On te ramène Claire ? » a lancé Olivier, tout à coup pressé de regagner l'autre rive.
« Non, j'ai embauché mes deux marins pour l'aller ET le retour »
Julien lui a lancé un regard reconnaissant. Elle se serait bien débarassée d'un des deux marins.
Virginie et Gérard avaient prévu de marcher sur l’île. Aussi ils se sont étonnés, narquois, de voir la hâte soudaine d'Olivier de retrouver Julie. Gérard a poursuivi son persiflage :
« Laisse donc Julie s'amuser »
La liberté sexuelle de Gérard et Virginie les rendaient très décontractés.
Le regard D'Olivier s'est assombri.
« Restez ici, moi je rentre avec Claire »
Et il a ajouté :
« Et c'est bon pour moi, on a déjà fait une bonne balade »
Il avait besoin de gommer sa jalousie, mais personne n'était dupe. Et cela réjouissait Claire de voir Olivier dans cet état.
Certes, s'il était cocu... ils partageraient cet anathème. Mais le partage a toujours un coté rassurant. Et puis, Pierre, la tromper... Elle demandait à voir.
Présomptueuse ?
Peut-être.
Virginie a perçu les regards de Julien et son intuition féminine a parlé :
« Allez Olivier, reste avec nous. On rentre »
Et en regardant Claire, le sourire complice :
« On te laisse, Claire, avec tes marins.... pêcheurs »
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