Épilogue
Il y avait du monde aux obsèques de Pierre. Il était encore bien trop jeune. Famille proche et éloignée, amis, collègues, voisins..., beaucoup ont voulu témoigner de leur sympathie pour l'homme et de leur soutien pour sa femme.
Claire était effondrée et ses enfants l'ont soutenue malgré leur grande détresse.
Certains ont insisté pour exprimer par quelques mots leur amitié. Gérard notamment a eu des mots très touchants.
Il y a un peu plus d'un mois déjà.
Claire a repris sa vie courante, mais elle a perdu le goût pour beaucoup de choses.
Seul l'investissement dans son travail lui permet d'atténuer sa douleur persistante.
Le sexe ? Son corps n'est plus au rendez-vous. Elle pense qu'un jour certainement l'envie lui reviendra. Mais aujourd'hui elle n'est pas réceptive.
Après une période de retenue après les funérailles, Gérard, le premier, a osé lui proposer un entracte amoureux. Il a présenté sa demande comme une thérapie. Comme un moyen pour Claire de mettre entre parethèses sa douleur. Elle l'a repoussé gentiment mais fermement.
Olivier a été plus délicat, plus tendre. Claire a aimé être bercée dans ses bras, mais son corps ne réclamait pas autre chose. Un réconfort amical. Il a compris. Il passe la voir de temps en temps pour parler, pour l'écouter. Elle lui en sait gré.
Elle a trouvé une autre thérapie. L'écriture.
Seule, le soir elle se débattait avec des fantômes. Alors plutôt que de se laisser envahir par les maux elle a mis des mots en parade.
Oui, elle écrit et pour elle il s'agit d'un moyen pour communiquer avec Pierre. Dans ces moments là, elle est avec lui. Elle a tellement de choses à lui dire. Avouer.
Au jeu de la vérité elle s'adonne.
Surtout des poèmes en prose ou vers, mais toujours empreints de mélancolie et de tristesse.
Bien des promesses j'ai trahies
A tes dépens j'ai joui
Dans les bras de tes amis
Dans des draps sans répit
Mon désir s'assouvit
Pardonne cette infamie
Car toi seul as un prix
Mon aimé pour la vie
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