Convalescence
Suis-je mort? Si c'est le cas, la mort semble bien douce... apaisante et agréable. Je me sens bien. Je ne me suis jamais senti aussi bien qu'à cet instant. Sauf que j'entends alors des voix... Des voix? Est-ce normal lorsqu'on est morts?
"Je n'ai pas eu le choix Dumbledore... il le fallait ou..." "Je sais, je sais... Severus. Je sais bien que vous n'avez pas fait cela par envie." "J'ai à peine..." "Je comprends... mais ça va aller. Harry comprendra et fera ce qu'il faut, j'en suis persuadé." "Parce que vous croyez qu'il va coopérer surtout qu'il va déjà avoir un choc en sachant que vous êtes vivant..." Je déglutis aux propos énoncés et à ce que j'entends. Je tente de bouger et mes yeux clignent à plusieurs reprises dû à la lumière. Je me redresse difficilement pour m'asseoir. "Harry... doucement, tu es encore fragile" annonça alors la voix du vieux Directeur que je reconnais entre mille. Je tâte à la recherche de mes lunettes mais je réalise soudainement que je vois très nettement et cesse mes gestes inutiles et arque un sourcil, incompréhensible. "Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe?" demandais-je, en ne réalisant pas bien le fait que Dumbledore était devant moi.
Je les observe à tour de rôle puis mon regard se stoppe net dans celui du professeur de Potions. "Attendez une minute... je suis vraiment mort..." Non parce que logiquement, ils sont morts tous les deux, non? "Non Potter, vous êtes bel et bien vivant..." Je suis surpris que ce soit Snape qui prends la parole et continue de fixer ses yeux... ses yeux si perçants et différents de son habitude. Ils sont légèrement rouge ou est-ce que je me fais des films? Et pourquoi ce regard me happe autant? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à détacher mes yeux de lui? Et je réalise soudainement... je tourne vivement la tête sur Dumbledore. "Comment??? Pourquoi??" Cette fois, ma voix est plein de colère. Il a de la chance même que je ne sois pas en mesure de bouger. "Harry, mon garçon, tu devrais te ménager... nous aurons tout le temps de nous raconter les détails plus tard... il y a bien plus urgent pour le moment..." "Comme quoi?" répondais-je, du tact au tact. "Voldemort est mort, qu'est-ce qui est urgent?" "Je vais laisser le soin à Severus de t'expliquer la situation. ça sera bien mieux. Personne ne viendra te déranger lors de ta convalescence Harry. Tu as besoin de repos et il vaut mieux que tu sois tranquille pour le moment, qu'on ne vienne pas perturber ce repos bien mérité."
Bizarrement, j'ai la sensation que le vieux fou me cache encore quelque chose. Sauf que je ne suis pas en mesure d'insister car mon corps en a décidé autrement. Je sombre dans les abîmes sans m'en rendre compte. Je suis réveillé plusieurs heures après à cause de la douleur qui me vrille le corps. Je cligne des yeux et aperçoit Snape qui s'approche et me tends alors une potion. J'avale sans un mot et cela m'apaise rapidement. Je pousse un soupir d'aise. "Vous n'êtes pas obligé de veiller sur moi, Professeur... " dis-je, alors que je me réinstalle contre mes oreillers. "Je n'ai pas vraiment le choix... Ecoutez, Potter... il va falloir que je vous explique la situation... je ne sais pas si vous vous rappelez tous les événements." Je tâche de me remémorer et me revoit devant Voldemort à deux doigts de sombrer dans l'inconscience... le corps de Snape étendu devant moi dans une mare de sang, le sortilège de mort lancé sur la face de Serpent, son corps qui s'effondre et le néant ainsi que le goût de mon sang qui coule dans ma gorge. Je regarde le maître des Potions. "Vous étiez mort... je vous ai vu... il vous a touché... comment? "
"Je suis techniquement mort depuis quelques temps déjà... j'ai été attaqué par un vampire récemment faisant parti des troupes du seigneur des ténèbres. Il voulait se débarrasser de moi. Il m'a laissé pour mort mais Dumbledore m'a porté secours... je suis un vampire depuis à peine un mois et je m'accoutume difficilement à cette nouvelle condition. Dumbledore m'aide à traverser cette nouvelle phase, à ma nouvelle condition. Quant à sa mort, c'était une mise en scène pour pouvoir agir plus facilement dans l'ombre, mais ce n'est pas à moi de vous expliquer pour lui. Pour ce qui est de mon créateur, je l'ai retrouvé entre temps et éliminé par vengeance de m'avoir infligé une telle vie. Comme si je n'avais pas eu assez de malheur au cours de ma vie..." Je le vois se pincer l'arrête du nez, d'un air las. Il semble vraiment épuisé. " Vous seriez mort également si je n'étais pas intervenu... je ne pouvais pas vous laisser mourir.. vous méritez de vivre Potter et d'avoir une belle vie..." Je me sens touché par ses mots. Je lui suis tellement reconnaissant de m'avoir sauvé la vie. Mon regard se perds de nouveau dans le sien et j'aperçois encore cette pointe rougeâtre dans son regard qui semble s'être accentuée depuis la dernière fois que j'ai croisé ses yeux. Je ne comprends pas pourquoi il a une telle couleur. Ce n'est jamais arrivé précédemment. Puis, je repense à ses mots. Est-ce parce qu'il est un vampire?
Je percute alors de nouveau " si vous n'étiez pas intervenu... c'est à dire?" Snape semble soupirer à mes paroles et finit par lâcher "Vous en mettez du temps à réagir. Enfin, je dois admettre que votre état y est pour quelque chose alors on va dire que c'est normal." Snape dans toute sa splendeur. Aucune compassion. Je croise les bras, agacé. "Je vous ai fait boire mon sang pour vous aider... pour vous soignez et ainsi éviter le pire... Potter en d'autres termes, vous êtes devenu mon.. un calice." Je le regarde arcquant un sourcil sans comprendre ce que ça signifie. "Un calice? Qu'est-ce..." "Ne me dites pas que vous ignorez ce que ça veut dire... mais qu'apprenez-vous en cours de défense ? Bon sang! " "Eh bien, on a appris à se défendre des vampires. Donc, oui, j'ignore ce qu'est un calice." Snape tapa du pied sur le sol, comme impatient et il semblait aussi agacé par la situation. Il semblait également peu ravi de se trouver ici. Je me demande alors pourquoi il demeure ici... " Eh bien, pour faire court... vous êtes une poche de sang pour moi... vous êtes devenu indispensable à ma survie. Et en échange de votre sang, vous êtes sous ma protection, je ne peux pas vous faire de mal. C'est comme cela que ça fonctionne sans parler du fait que vous devenez fatalement mon partenaire."
Je le regarde bouche-bée, les yeux écarquillés, sentant le rouge sur mes joues. Je dois être rouge pivoine et je baisse mon regard que j'avais soutenu jusqu'à maintenant. " Votre partenaire..." "Oui, et je pense que vous avez bien compris ce à quoi je faisais allusion... mais, je ne vous force à rien Potter. Vous ne serez pas obligés de le devenir. Et je ne vous demande rien. Je suis déjà assez attristé de vous forcer à avoir un lien avec moi pour le restant de vos jours.. car oui, il y a un lien qui s'est tissé entre nous depuis que j'ai bu votre sang et que vous en avez fait autant. D'après Dumbledore, nous ne pourrons pas nous éloigner l'un de l'autre surtout dans les premières semaines. C'est pourquoi, lorsque vous irez mieux, vous viendrez vivre avec moi."
Je le regarde de nouveau et le rouge est toujours aussi présent sur mon visage. Vivre avec lui? Sérieusement? Ne pas pouvoir s'éloigner? Pourquoi? Comment se fait-il que nous ne puissions pas nous éloigner? Et pourquoi est-ce que je trouve son regard encore plus envoûtant que ces derniers mois? Cela fait déjà des mois que je tente de me convaincre que mon professeur de Potions n'a rien d'attirant et davantage depuis sa trahison qui visiblement était infondée. Je me réjouis de savoir qu'il avait jouer un double jeu et de savoir que je peux finalement laisser libre court à ma contemplation. Je constate alors que le regard de Snape semble différent sur moi. Alors qu'il s'aperçoit que je l'ai percé à jour, il retrouve une attitude fidèle à lui même, impassible. "Vous serez incapable de vous retrouver sans ma présence... si vous le voulez, on peut tester... mais je ne suis pas certain d'y arriver moi-même, même si je le voulais."
"Je vous crois Professeur... il me faut simplement un peu de temps pour assimiler tout cela." Je peine encore à réaliser le flot d'informations depuis mon réveil. D'ailleurs, je me sens exténué mais Snape semble aussi dans le même état et je remarque alors ses yeux qui me regardent avec insistance et je réalise à cet instant qu'il fixe mon cou. Je frisonne et me mords la lèvre. Je percute et annonce " Vous avez soif, n'est-ce pas?" Ma question le fait sursauter légèrement et il détourne aussitôt les yeux , croisant mon regard. IL semble gêné. "Allez-y" insistais-je. "Non. Trop faible" souligna t-il. "Mais..." protestais-je. "Harry.. non.. tu es trop faible" dit-il d'un ton catégorique. Je suis encore surpris du fait qu'il m'ait appelé par mon prénom. Il en profite pour prendre une fiole et verse une partie de son contenu dans un verre qu'il vient me porter. "Bois ça, ça t'aidera à dormir paisiblement, tu as besoin de repos. Je boirais plus tard, je suis habitué à me restreindre." "Mais, vous semblez à bout... professeur" "Potter, ça suffit! J'ai dis non, pas maintenant." Il approche le verre de mes lèvres pour mettre fin définitivement à la conversation. J'optempère sans un mot de plus et me sens sombrer dans le néant peu de temps après...
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