Je m'étais lié à Severus pour le restant de mes jours. Il m'avait fait sien et j'avais aimé cela plus que de raison. Ma première fois avait été juste parfaite. Je ne regrettais absolument rien. Je songeais à cela alors que je m'éveillais tout juste, toujours blottit dans les bras de Severus. Il ne bougea pas pour autant mais je savais très bien qu'il savait que j'étais éveillé. "Bien dormi?" demanda t-il doucement. Je me redressais doucement. "Oui" Je souris en coin alors que je lève les yeux sur lui. Il déposa un tendre baiser sur mes lèvres auquel je répondais et qui me fit frémir. Non, vraiment, je ne regrettais rien. Puis, je me reposais de nouveau contre lui. "Severus... tu veux bien m'expliquer le Sortilège de sang..." Je voulais en savoir plus sur ce qui m'arrivait.  "Voldemort t'a lancé un sortilège de magie noire très puissant. A la longue, il rend complètement fou sa victime. Il lui fait avoir des hallucinations en plus du calvaire que tu connais déjà. Il pousse la victime à vouloir en finir. Et si ça ne fonctionne pas, au bout du compte, le poison que contient le sort s'étend dans tous les cas, dans l'organisme et finit par tuer sa proie." Je blêmis à ses révélations. "Donc.. si je comprends bien... je suis condamné..." "Harry, ça  n'arrivera pas. J'ai réussi à enfermer le sortilège dans ton épaule avant qu'il ne propage." Cela ne me rassure pas pour autant. "Et cette fumée alors? qu'est-ce que c'était?" Dumbledore entra dans l'infirmerie au même moment en trombe et interrompit notre conversation. "Messieurs, on a un soucis, je le crains" Je me sens rouge de honte de me trouver dans cette posture avec Severus devant le Directeur et me couvre la tête de la couverture. Severus lance un sort et nous voilà habillé d'un coup et je n'ose pas bouger pour autant. Un soucis? pourquoi? parce que je suis avec Severus? Pourtant n'avait-il pas dit qu'il devait s'unir à moi dans ce que j'avais surpris entre eux? Je ne comprends plus rien et finit par me redresser ayant repris contenance pour m'asseoir. 

"Comment ça un soucis?" dis-je en observant le vieux fou. "Pourquoi? Qu'est-ce qui se passe?" Dumbledore se pose sur une chaise face à moi et déglutit ne sachant visiblement pas comment m'annoncer la nouvelle. "Parlez à la fin" dis-je, à bout de nerfs. "Eh bien, ce que je vais vous annoncer..." Je réalise soudainement et devient pâle comme un linge alors que je lâche "Il n'est pas mort!" Dumbledore me regarde un peu étonné, il sait que j'ai compris à ma phrase. Et il est étonné que je m'en sois rendu compte. Severus me regarde sidéré ainsi que le Directeur. "Vous plaisantez... il n'est pas .. ce n'est pas possible.." "J'ai bien peur qu'Harry ait raison, mon garçon" "Mais... comment?" ajouta Severus nerveusement. "Le serpent" dis-je, en réalisant subitement mon erreur. "Bordel... on a pas détruit le dernier Horcruxe. Nagini est vivant." Severus se fige sur place et subitement je sens la marque sur mon front et me tord de douleur. La douleur n'avait rien à avoir avec ce que j'avais connu jusqu'à présent et Severus liée par la marque et par le lien calice-vampire en faisant les frais aussi et se tordait de douleur également. Dumbledore restait impuissant devant la scène qui se jouait devant lui. 

Harry n'était plus présent mentalement. Il voyait le visage de Voldemort. D'ailleurs, celui-ci avait bien changé. Il avait retrouvé l'allure physique d'un homme de 40 ans. Il déambulait dans une demeure qu'il reconnut aussitôt. Le manoir malfoy... Harry eut un haut le coeur en voyant la scène devant lui,  visage déformé de Lucius Malfoy, il était dans un état lamentable et Narcissa jonchait sur le sol dans une mare de sang. Voldemort avait massacrée la femme de Lucius. C'était juste une vision insoutenable et Harry ferma les yeux. Des larmes coulaient sur ses joues alors que la douleur perdurait à sa cicatrice. Voldemort était totalement furieux. "J'arrive Harry Potter... et cette fois, tu ne m'échapperas pas", dit-il d'un ton glacial et Harry retrouva l'infirmerie totalement dévasté par ce qu'il venait de voir. Il se mit à hurler de douleur et de chagrin. Personne ne méritait un tel sort.  Comment pouvait-on devenir si horrible?

Severus retrouva ses esprits également et il perçut la détresse de Harry et il le serra contre lui pour le consoler tout en lui demandant ce qu'il avait. "Qu'est-ce que tu as vu? Harry?" Harry était incapable de dire le moindre mot. Il était totalement bouleversé. Dumbledore était toujours silencieux et attendait que le jeune homme se remette. Harry finit par se calmer au bout d'une bonne dizaine de minutes. "Il est au manoir Malfoy" Severus se raidit à cette annonce. "Il... je... bon sang... je ne peux pas croire qu'il soit si ignoble... il faut l'arrêter" Harry ne sait pas comment annoncer à Severus l'état dans lequel se trouve Lucius.. il doute qu'il reste en vie encore très longtemps. Il déglutit puis regarde Dumbledore avant de jeter un oeil à Severus. "Lucius est là-bas" annonce-t-il d'une voix blanche. Severus est toujours aussi tendu et attends la suite en se disant que ce n'est pas bon signe. "Narcissa est morte.." ajoute Harry. "Je crains que ... lucius.." Severus serra les poings en entendant les mots. Lucius était son meilleur ami. "Lucius est mal en point... Il est toujours en vie... mais... son état est critique."

Severus n'arrive pas à rester en place et repousse Harry soudainement pour se lever et aller vers la fenêtre. Il fait des allers et venus alors que Dumbledore venait d'envoyer un message aux membres de l'ordre du phénix. Il fallait agir vite. " Harry... est-ce que Nagini était vers Voldemort?" demanda subitement le directeur. "Je ne sais pas... je ne l'ai pas vu.. j'ai simplement vu Voldemort debout dans la pièce, Lucius et Narcissa... il était furieux. J'ai pas voulu rester. J'ai réussi à fermer mon esprit pour ne plus voir.. je.. je suis désolé." Harry se sent au plus mal... d'autant plus de ne pas avoir réalisé plus tôt son erreur. Monumentale erreur. Il est responsable de ce qui se passe à cet instant.  Harry voyait bien que cela bouleversait Severus. Il n'était pas en état de rester impassible comme à son habitude. Le jeune homme se leva du lit et alla rejoindre son vampire et posa sa main doucement sur son bras. "Sev', je suis... pardonne-moi... tout est de ma faute" dis-je, piteusement me sentant tellement mal.  Severus se retourna et m'attrapa dans ses bras. "Ne dis pas ça. Ce n'est pas ta faute. Tu n'es pas responsable. Arrête avec ce complexe du héros." Le vampire en avait cure que le vieux fou soit présent. De toute façon, celui-ci devait savoir avant lui que ça se terminerait ainsi.