Nous deux
Je me souviens des jours,
Partagés dans la cour.
Des aveux, des secrets,
Que l'on se racontait.
On jouait aux rebelles,
Comme de vrais gamins,
Quand on avait sommeil,
Lors des petits matins.
On dormait sur nos tables,
En se moquant des l’çons.
Et on faisait les cons,
En clowns infatigables.
On mangeait pour pas cher,
Quand y'avait du soleil.
Soulageant nos colères,
On était tous pareils.
Où sont passés les rêves,
Qui s'éveillaient en nous ?
Où est passé la fièvre,
Qui pouvait nous rendre fous ?
Où se trouvent les folies,
De tous nos soirs d'ennui ?
Quand elles nous réchauffaient,
Quand le blues nous frappait ?
Le temps s'est écoulé :
De nouveaux paysages.
Mais on n’a pas rêvé,
À de quelconques voyages.
Et malgré nos souv'nirs,
Et tous nos vieux désirs,
Comment vaincre les chagrins,
Loin de c'monde incertain ?
Faut-il que l'on reparle,
De projets d'avenir ?
Est-ce que l'on va courir,
Sous des tempêtes d'étoiles ?
Faut-il que l'on s'évite,
Pour fuir cette violence ?
Faut-il que l'on se quitte,
Pour sortir du silence ?
Et quand écras'rons-nous,
Toutes nos incertitudes ?
Puis quand échapp’rons nous,
À notre solitude ?
Et quand apprendrons-nous,
Je crois, de nos richesses ?
Puis quand revivrons-nous,
Tous nos matins d'ivresse ?
Alors n'attendons pas :
Que s'attristent nos visages,
Que s'abîment nos images,
Pour que l'on r'trouve nos pas.
N'attendons pas la peur :
Des pilules pour pisser,
Des problèmes de santé,
Pour déguiser nos cœurs.
Moi ma tête est noyée,
Par toutes ces questions.
Mon cœur est oppressé,
Comme par la trahison.
Ça fait tell'ment longtemps,
Qu’on n’a pas pris ce temps.
Mais, malheureusement,
Nous n'avons plus quinze ans.
©Dorian Bilquart
25/11/2022
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