Marie et cie
Un petit regard dans le miroir, un coup d'oeil dans la verdure du mien. J'essaye tant bien que mal de me préparer mais je ne peux m'empêcher d'y penser. A elle. A Marie. Qu'est-ce qu'elle m'énerve ! Avec ses cheveux trop fins d'un trop de rien, d'un manque de tout. Puis ses doigts tordus comme des baguettes immondes, affreuses et osseuses que jamais je ne voudrais entrelacer avec les miens ! Elle a tout le monde à ses pieds, ses pieds carrés et bossus, ses pieds qui me donnent envie de vomir avec leurs ongles sales et leur odeur d'oeufs pourris. Et c'est ça qu'ils aiment ? Son nez montagneux qui monterait presque plus haut que la tour Eiffel ? Pourquoi Diable la suivre elle, ce tas de laideur ambulant ? Rien qu'à voir ses avant-bras, on devrait se sauver en courant. Des rayures de zèbre rouge, sur toute la surface de sa peau. Des barreaux, des traits, des lignes loin d'être droites. Elle n'est pas géomètre, ah ça, non ! Mais le pire du pire, c'est son mari ! Ah, son mari ! Il a des yeux noirs de rat d'égoût, et c'est sans compter sur la puanteur, ni sur les tâches. Mais est-ce que les gens ont oublié comment se laver ? Tous les jours, il porte le même tee-shirt sale. Et tous les jours, il le porte en montrant ses belles dents jaunes, inégales et instables. Et leur môme ! Leur môme, il a 7 ans, et il louche en permanence. Il bave aussi quand ça lui chante. Les oreilles décollés et le pantalon remonté jusqu'aux aisselles, il a l'air d'un bête ! Et qu'est-ce qu'il est bête, de toute façon ! Il est bête à ne pas savoir la racine carré de 4. A son âge, quand même ! Sa seule qualité, c'est bien ses yeux. Pas ceux de son père, non, non, non ! Il a des yeux émeraude qui lui adoucissent le visage. C'est à sa demander avec qui sa mère l'a conçu.
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