Caleb Morgan

4 minutes de lecture

Mon coeur tambourinait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser dans ma poitrine. La tête entre mes genoux, je tentai de reprendre le contrôle de ma respiration qui s'emballait et de mes mains qui tremblaient.

En dehors de ma chambre, j'entendais mes parents adoptifs qui se hurlaient dessus. C'était tous les jours ainsi. Ils ne voulaient pas se quitter, mais pas rester ensemble non plus. Et j'étais celui qui leur servait de défouloir lorsque la colère était trop présente.

Ma vision se brouillait et la chaleur de mon corps augmentait. Abby m'avait donné quelques conseils pour calmer mes crises d'angoisse, mais je n'étais même pas foutu d'y arriver. Elle m'avait suggéré d'utiliser la technique de respiration ou de me concentrer sur quelque chose pour m'apaiser, mais mes pensées intrusives refusaient de partir.

"Ils vont revenir te frapper et te faire subir quelque chose d'encore pire ! Ils vont t'insulter, se moquer de toi ! Ils ont raison sur toi, tu ne sers à rien !"

M'asseyant sur mon lit en m'observant dans le miroir de mon armoire, je voyais les blessures qu'ils m'avaient infligées. Mes yeux étaient si gonflés qu'ils étaient passés de leur bleu naturel à rouge foncé, des ecchymoses étaient apparues à plusieurs endroits sur ma peau et ma tête tournait si fort que ça me donnait envie de vomir.

Petit à petit, je sentais que ma crise commençait à se calmer. Ma respiration redevenait normale et mes mains ne tremblaient quasiment plus.

Je saignais à ma lèvre du bas et mon arcade gauche. En touchant avec mes doigts, j'aimais la façon dont le sang glissé sur ma peau. J'appréciais aussi le voir gicler de mes veines à chaque fois que je m'ouvrais la peau. J'avais mal partout et l'impression d'être passé sous un bus. J'aurais préféré...

En m'allongeant sur le lit, je me demandai surtout comment j'allais faire pour camoufler tout ça et quel mensonge j'allais bien pouvoir inventer pour qu'on me laisse tranquille pendant les cours.

J'étais étudiant et obligé d'y aller, même si je détestais ça, pour être le moins de temps possible à la maison. Je me levai tous les matins avec le stress, l'angoisse et la boule au ventre en espérant mourir sur le chemin. Je mangeais tellement peu que je flottais dans mes vêtements et certaines personnes se moquaient de moi ou m'insultaient à cause de ça.

La plupart du temps, les blessures que m'infligeaient mes parents ne se voyaient pas ou alors je les dissimulais sous un vêtement, comme je le faisais avec mes scarifications. Mais cette fois-ci, même mes cheveux noirs n'allaient pas suffire à couvrir mon visage.

Je devais penser à autre chose, faire taire mes pensées intrusives. Je devais m'occuper l'esprit et ne pas les écouter. J'essayais de les combattre, mais la lutte était dure et je perdais souvent.

"Ne pas sombrer, ne pas sombrer !

Je dessinais sur mon petit carnet à chaque fois que ça n'allait pas. Cela me permettait de m'évader, l'espace d'un instant. Mais certains jours étaient plus compliqués que d'autres. J'enviais Abby et Ethan. Ils savaient tous les deux se défendre et se battre. Ils savaient encaisser les coups et les rendre, contrairement à moi...

Je devais les appeler, j'en avais besoin. Sautant sur mon téléphone, je composai d'abord le numéro d'Ethan mais quelqu'un d'autre me répondit.

  • À qui ai-je l'honneur ? m'interrogea une voix masculine.
  • Vous êtes qui et où est Ethan ? demandai-je perturbé.
  • Euh... Il ne peut pas vraiment de répondre, là, maintenant. Rappel-le plus tard.

L'homme semblait n'en avoir rien à faire et me parlait sur un ton nonchalant. Il me raccrocha au nez et je décidai de me tourner vers Abby mais, là encore, une voix masculine me répondit.

  • Où est Abby ? demandai-je inquiet.
  • Cette folle est enfermée dans un asile de cinglés ! Elle a tué son petit frère et a tenté de me brûler vif ! me dit-il avant de raccrocher.

Je recommençai à paniquer. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Abby ne pouvait pas faire ça, je la connaissais bien.

"ils m'ont abandonnés ! Ils m'ont laissés tout seule !"

Ma crise d'angoisse reprit et je partis chercher la lame de rasoir que je cachais sous mon matelas. Je m'ouvrai la peau pour tenter de me calmer, jusqu'à ce que ma mère entre dans ma chambre en me surprenant le bras en sang. Je restai figé en la regardant, puis elle se mit à me hurler dessus.

Elle se précipita vers moi pour m'arrêter mais, paniqué, je fis un violent geste de la main pour tenter de la repousser. Je réalisai alors que je venais de lui ouvrir la gorge avec ma lame, lorsque son sang me gicla en plein visage. Elle tomba inerte au sol et mon père, attiré par le bruit, fit également son apparition avant de constater l'horrible scène devant lui.

Fou de rage, il me sauta brusquement dessus et ses coups de poings furent tellement violent qu'ils parvinrent à m'assommer...


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Remerciement à Simon (Lucius) <3

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