Ethan - Je ne lui fais pas confiance
Je me retournai rapidement en brandissant mon couteau pour faire face à l'homme, avant qu'il n'ait le temps de me faire quoi que ce soit. Légèrement plus grand que moi et plutôt baraqué, son visage large et sérieux se retrouva surpris en me voyant. Il s'arrêta sur le pas de la porte en mettant ses mains en évidence et sembla tenter de me rassurer.
- T'es qui ?! lui criai-je.
- Whoa whoa whoa ! Calmes-toi, je ne te ferais rien ! me prévint-il, je m'appelle Darius.
- Pourquoi t'as tué ma famille ?!
- Je n'ai pas tué ta famille, ce n'était pas moi ! Je suis l'associer de ton père ! J'étais chargé de vous surveiller !
- Comment ça, nous surveiller ?! Et pourquoi un homme est venu pour nous tuer, alors ?!
- Euh... je t'avoue que je n'ai pas d'excuses, je me suis endormi.
Sentant la colère monter, je tentai de le poignarder dans le ventre, mais il me surprit par ses réflexes et parvint à me faire lâcher mon arme.
- Si tu veux rester en vie et en liberté, tu ferais mieux de m'écouter !
- Qu'est-ce que tu me racontes ?!
- L'homme qui s'en est pris à toute ta famille est toujours à tes trousses, mais la police te recherche aussi car elle pense que c'est toi qui les as tué.
Je ne comprenais plus rien à ce qu'il me racontait. J'étais totalement perdu. Il m'embrouillait et je ne lui faisais pas vraiment confiance.
- Mais ça va pas ?! Pourquoi ils pensent que c'est moi ?! J'ai rien fait !!
- Tu es le seul de ta famille encore en vie et à avoir disparu.
- Bah dans ce cas, je vais les voir avec mon bras en écharpe, ils comprendront bien que je n'y suis pour rien !
- Surtout pas, non ! Si tu y vas, on sait tous les deux que tu vas finir en prison !
- Je suis censé faire quoi ?! Partir en cavale ?! Tu n'as qu'à venir avec moi ! Tu es témoin, toi aussi !
- Non, sûrement pas ! Ecoute, il faut que tu te reposes. On verra tout ça demain.
- Comment ça, demain ?! Non, pas demain !!
- Fais-ce que je te dis ! Et vas te reposer, d'accord ?
- Non, pas d'accord ! Je ne vous connais même pas, pourquoi je vous écouterais ?!
- Parce que je suis le seul capable de t'aider !
- Mais m'aider à quoi ?!
- A retrouver l'homme qui a tué toute ta famille !
Il reposa le couteau dans le tiroir, puis vint s'appuyer contre le bar de la cuisine afin de m'expliquer que mon père et lui avait un business de drogue. Mais avant qu'il puisse continuer son histoire, je lui coupai la parole pour lui dire que ce n'était pas possible.
- Mon père travaille dans une entreprise ! Je lui ai même rendu visite là-bas !
- Tu lui as rendu visite quand t'étais encore qu'un môme ! Il a été viré depuis longtemps et il essayait de chercher des petits boulots pour que vous ne mourriez pas de faim !
- Et pourquoi il s'est dirigé vers la vente de drogue ?!
- Je t'en prie, t'as vu la gueule de la ville ?! Fayras est un coin paumé, il y a du boulot nulle part ! C'est moi qui lui en ai parlé, je connaissais pleins de gars dans ce milieu. Il n'était pas très chaud au début, alors je lui ai proposé d'essayer pour voir si ça lui plairait et il a continué !
- Et le rapport avec l'homme qui est venu chez moi ?!
- Euh... là aussi, j'ai foiré. On travaillait avec lui et... je lui ai volé beaucoup d'argent.
Agacé de son comportement et l'entendre parler, je voulais sortir prendre l'air et appelez mes amis pour leur demander de m'aider. Mais je n'avais pas mon téléphone, il avait dû me le prendre.
- Il faut que j'appelle mes potes, rendez-moi mon portable ! lui ordonnai-je.
- Non ! Personne ne doit savoir où on est !
- Je ne vais pas leur dire notre position, je veux seulement prendre de leurs nouvelles, d'accord ?!
- J'ai ta parole ?
- Mais oui !
- Très bien. D'ailleurs, l'un d'eux a appelé pendant que t'étais dans les vapes.
Il me rendit mon téléphone et je partis dehors pour appeler Abby et Caleb. Si la première ne répondit pas, le second semblait paniqué et apeuré :
- Viens vite chez moi, mon père essaye de me tuer !
Je n'eus pas le temps de lui demander quoi que ce soit d'autre. J'ignore s'il avait raccroché ou si la ligne venait de couper, mais je devais l'aider. Regardant du coin de l'oeil l'homme qui me surveillait, je dus attendre qu'il parte aux toilettes pour lui piquer un couteau et foncer dans la forêt juste à côté. Même si je ne savais pas vraiment où j'étais, je savais bien me débrouiller et m'orienter.
Je plaçai le couteau dans ma ceinture et courus aussi vite que possible avec l'intention de porter secours à Caleb.
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