Le sans-vie

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Le sommeil de Jérôme fut interrompu par les pleurs provenant de la chambre voisine. Poussant un soupire de déception que son rêve d'attaque de strip-teaseuses contre un supermarché ait été réduit à néant, il se redressa lentement et regarda sa compagne qui émergeait également du pays des songes. Bon, à qui le tour d'aller s'occuper du petit ?
- J'y vais. Déclara-t-elle.
Pendant que Florence sortait de la pièce, Jérôme se lova dans la couette, heureux de ne pas être obligé de quitter la chaleur du lit. Il fit cependant un effort pour ne pas se réendormir de suite et quand sa belle revint se coucher après avoir calmé le bébé, il l'a pris dans ses bras et déposa un baisé sur son front. Les deux retrouvèrent le sommeil blottit l'un contre l'autre.

Jérôme ne se plaignait vraiment pas de son existence ; en couple depuis cinq ans avec une femme qui le rendait tout bonnement heureux, papa depuis 11 mois d'un adorable garçon et occupant le poste de vigile dans une grand surface avec un salaire lui permettant largement et de subvenir aux besoins de sa famille et de quand même se faire plaisir. Il estimait que sa vie était vraiment très bien comme elle l'était. Et il lui semblait bien que rien ne pourrait jamais changer la paisible vie qu'il avait réussi à bâtir.
Jérôme aurait quand même dû retenir cet adage qu'il avait plusieurs fois entendu mais auquel il n'avait jamais prêté attention.
''Ne jamais dire jamais''.

La première chose qui planta un pieu noir de douleur dans sa tranquillité fut un coup de téléphone. Un soir, madame Nieuroix lui passa donc un appel. Madame Nieuroix était la mère de Denis, un de ses amis de lycée et qu'elle ne fut pas la pression qui lui lacéra le ventre quand, d'une voix déformée par les sanglots, elle lui annonça la mort de son fils. Assassiné.
Chamboulé, Jérôme promit donc de venir aux funérailles de l'homme qui avait partagé la quasi-totalité de ses fous rires de lycéen. Ce soir- là, il eut du mal à trouver le sommeil et ce furent des cauchemars qui l'accueillirent une fois qu'il l'eut trouvé.

Une semaine après l'enterrement de Denis, Jérôme reçu la visite de Sylvain, un autre ami de lycée, qui n'était pas venu à la cérémonie funèbre. C'est un homme visiblement très fatigué et malade qui s'installa dans le salon ce jour- là. La visite de Sylvain, qui avait prévenu de son passage trois heures avant, surpris Jérôme. Sylvain n'habitait pas tout prés.
L’hôte allait proposer une boisson à son ami, mais celui- ci aborda immédiatement le sujet qui l'avait fait se déplacer.
- On est en danger.
Direct, froid. Une affirmation, presque une sentence énoncée par un être déjà trépassé. Jérôme voulu ouvrir la bouche mais l'invité repris immédiatement. Il se doutait que Jérôme ne le croirait pas, qu'il le prendrait pour un malade en proie à des idées paranoïaques, épuisé par le manque de sommeil (visible aux cernes immondes que l'homme arborait) mais qu'il était sérieux. Il fallait le croire.
Jérôme lui demanda alors ce qui lui faisait penser qu'ils couraient tous deux un danger.
- Pierre est mort l'année dernière. Un homicide violent.
La nouvelle porta un coup de massue à Jérôme. Pierre ? Le quatrième membre de ''la bande''. Sylvain reprit :
- Pierre a été assassiné il y a onze mois. On l'a retrouvé dans un garage désaffecté dans un état... Un état... Que les victimes de Jack l'éventreur auraient pu avoir. Un meurtre plein de haine. Et maintenant Denis est mort également. Tué lui aussi. Bien que de ce que j ai compris, il s'en ait mieux tiré que Pierre sur le temps d'agonie...
Jérôme assimila l'information. Il avait perdu le contact avec Pierre quand celui- ci avait déménagé dans un patelin autour de Metz. Mais il avait dans l'optique de le revoir, même si son boulot et ses nouvelles responsabilités familiales étaient pour l'instant un frein aux retrouvailles. Apprendre sa mort comme ça le chamboula.
Il tenta cependant de ne pas céder au début de panique qui naissait dans son ventre. Denis et Pierre habitaient à des centaines de kilomètres de distance. Leurs assassinats pouvaient résulter du hasard, un sombre et triste hasard. D'autant que si Denis était toujours autant dans la défonce (et s’ il avait commencé à prendre des trucs plus forts) sa mort pouvait très bien être le fruit d'une embrouille avec un dealer. Il fit part de ses pensées à Sylvain qui se contenta de le fixer d'un oeil hagard.
-Tu te rappels de Mickaël ?
Mickaël ? Comment oublier ce teuffeur multi redoublant qui passait la majeure partie de sa vie lycéenne à picoler et à se faire exclure de cours parce qu'il arrivait complètement torché. La flaque de vomie puant la vodka déposait sur le bureau du prof de philo restait un souvenir mémorable.
Pourquoi Mickaël débarquait- il dans la conversation ? Il s'était tué en voiture deux semaines après le BAC, sept ans auparavant.
- C'est vrai, tu as quitté Caen pour aller étudier à Paris avant que le rapport définitif de la police ne soit rendu...
Jérôme sentit une nouvelle douleur lui tenailler le ventre. Non. Ce n'était pas possible que ce soit autre chose qu'un niveau d'éthanol trop élevé qui ait provoqué l'accident mortel. Pas possible...
- … Les freins de sa voiture ont été saboté. Il a été assassiné lui aussi...
Jérôme eut l'impression de se prendre un coup de poing dans le ventre. Sylvain le regarda et commença à ouvrir la bouche pour livrer le verdict, verdict que Jérôme connaissait déjà à présent. Ne le dis pas, l'implora- t-il du regard, comme si le fait de ne pas le dire, de ne pas lui donner une forme sonore le rendrait moins réel, voir même le transformerait en ignoble mauvais rêve. Sylvain avait certainement compris la doléance dans les yeux de son ami, mais, peut- être pour partager un peu le fardeau qui ruiner son sommeil et lui donner cet air morbide, se fit donc leur juge et énonça la sentence.
- Trois amis de lycée sont mort assassinés. Nous étions cinq dans la bande. Il est quasiment certain que nous sommes les prochains sur la liste...

Jérôme regarda la C5 s'éloigner et quitter la rue. Il resta encore un petit moment à scruter le dehors sans le voir et alla s'effondrer sur le canapé.
Sylvain avait déjà fait la liste des personnes qu'ils avaient fréquenté au long de leurs années de lycées. Mais aucune ne pouvais être responsable des homicides. Et même si à l'époque, ils étaient en froid avec quelques camarades de l'établissement, ce n'était que pour des broutilles causaient par l'immaturité inhérente à la période de l'adolescence. Rien qui ne puisse pousser des gens au meurtre.
Sylvain avait déjà été voir la police, mais visiblement ils ne l'avaient pas pris au sérieux.
L'impression qu'une épée de Damoclès flottait à présent au -dessus de sa tête le glaça d’effrois.
Les pleurs de son enfant retentirent et le poussèrent à reprendre son rôle paternel. La vue de son bébé chassa ses angoisses temporairement.

Les mois passèrent sans que rien de plus que le train- train quotidien ne vienne rythmer les journées. Jérôme oublia peu à peu la visite de sylvain et la pressentie menace qui pesait supposément sur eux. Un deuxième enfant était en route pour la famille. Jérôme retrouva sa vie d'avant.
En rentrant du boulot, il pesta contre la voiture des voisins qui dépassait largement de sa place et empiétait sur la sienne. Il remarqua au passage que la C4 était nouvelle.
Il enlaça sa bien aimé, la couvrit de baiser puis alla s'affaler sur le canapé devant une quelconque série. Ils discutèrent de leurs journées respectives, parlant de leurs collègues, patrons, d'anecdotes diverses.
Puis la conversation chavira.
- Au fait, t'as vu la nouvelle caisse des voisins ? Dit Jérôme. Avec vitres teintées et tout.
- De quels voisins tu parles ?
-Bah les Dumand.
Sa femme rentra dans la pièce.
- Jérôme, tu ne m'écoutes pas toujours. Les Dumand ont déménagé il y'a deux semaines. Je te l'ai dit ça, mon chéri.
Une épée de glace frappa Jérôme. Il questionna, mais se doutait déjà de la réponse.
- Et qui est dans l'appart à côté ?...
- Personne. Pourquoi ?
Jérôme se précipita à la fenêtre donnant sur le parking.
La C4 avait disparu.
Il se précipita alors sur son portable, composa le numéro de Sylvain. Pas de réponses. Deux fois. Il se souvint alors que son ami lui avait donné son numéro de fixe également. Il rechercha le papier et une fois trouvé, appela. La sonnerie d'attente lui parut durer une éternité. Soudain on décrocha. Une femme. Il demanda qui était à l'appareil. C'était la concierge de l'immeuble, venue faire du rangement. Il demanda Sylvain. Elle se mit alors à sangloter.
- Oh mon bon monsieur, j’ai la tristesse de vous annoncer que Mr Dejulta est mort.
Jérôme eut l'impression que tout autour de lui s’effondra.
- Mort comment ? Quand ?
- La semaine dernière. Un meurtre ignoble monsieur... Monsieur ? Monsieur ?!
Jérôme se réfugia dans sa chambre, laissant son portable en plan. Il comprit alors, tout en sanglotant, que l'heure de la confrontation arrivée entre le bourreau et lui, le dernier des cinq.

Le médecin de Jérôme le mis rapidement en arrêt maladie, l'état du jeune homme se dégradant. Insomnie, perte d’appétit, irritabilité envers et contre tous. En sortant de chez son docteur, les yeux de Jérôme passaient d'un coté à l'autre de la rue, cherchant une éventuelle menace.
Est -ce que ce jeune homme qui fumait à l'arrêt de bus et qui l'avait fixé bizarrement était le tueur ? Ou cette dame derrière lui qui marchait dans ses pas ? Il n'avait aucunes informations. Il n'était même pas certain que ce soit une personne dans sa tranche d'âge. Et la police qui l'avait pris pour un fou quand il y était allé le confortait dans l'idée qu'il était à présent seul face au monde.
Arrivé à son véhicule, il mit du temps à saisir les clefs dans ses mains tremblantes. Il fallait qu'il dorme. Mais pas trop. Être sur le qui -vive. Mais il fallait qu'il dorme...
Le stress lui faisait faire n'importe quoi, il avait même oublié de fermer sa voiture. Il s'installa au volant en se disant qu'il allait peut- être essayé de prendre des vacances, partir, changer de lieu. Oui, mais avec les gosses, surtout celui à venir, cela semblait compliqué de laisser sa belle seule.
Tout à ses réflexions, il ne remarqua pas tout de suite l'odeur de déodorant qui imprégnait doucement sa caisse. Un flash lui revenu alors.
Il avait bien fermé la voiture.
On l'avait ouverte !
Il n'était pas seul !
Telle fut la dernière pensée qu'il eut avant de se faire assommer par l’intrus sur la banquette arrière.

Jérôme se réveilla avec une énorme douleur à l'arrière du crâne. Reprenant vite ses esprits, il constata qu'il était attaché à des tuyaux. Il se trouvait dans une espèce de garage dont seul un néon en fin de course donnait un peu de lumière à ce lieu triste. Jérôme commença à paniquer et à appeler au secours. Une voix froide le coupa brutalement :
-Personne ne t'entend. Et personne ne t'entendra.
Jérôme, qui sentait la panique le gagner peu à peu, chercha son interlocuteur. La première chose qu'il distingua fut la lueur d'une braise de cigarette qui émanait du fond de la pièce. Puis l'individu se rapprocha, sortit de l'ombre et divulgua enfin son visage.
C'était un jeune homme, dont les traits sévères et tirés ne parvenaient pas à masquer totalement le fait que le tortionnaire n'avait probablement pas la vingtaine. Des cheveux bouclés en bataille, une barbe naissante et tentant de masquer les restes d'une acné sûrement ravageuse, des vêtements communs mais sales dont l'odeur était sans doute masquée par l'utilisation abusive de déodorant. Et en se rapprochant encore, les yeux devinrent visibles à ceux de Jérôme. Et ces yeux n’avaient plus une seule lueur de vie. Des yeux de cadavre. Les yeux d'un sans vie.
Jérôme crut qu'il allait s'évanouir tant la peur lui faisait perdre ses moyens. L'impression que les minutes étaient comptées lui donnait presque la nausée.
L'inconnu se pencha vers lui et dit, d'une voix dénuée de toute émotions.
-Simon Lavi, ça te rappelle quelque chose.
Jérôme garda le silence.
- Bien sûr que ça te rappelle quelque chose. Et même si pour l'instant la mémoire te fait défaut, ça va te revenir...
Un temps d'arrêt.
... Comme aux autres.
Jérôme comprit ou ce type voulait en venir. Il hurla alors qu'il était désolé. Oui, lui et la bande avait rendu la vie lycéenne de Simon Lavi infernale. Il l'avait bizuté, harcelé et traité de tous les noms. Mais c'était il y a des années. Il avait mûri. Il n'était plus cet adolescent insolent. Il fallait lui pardonner. Il ne voulait pas mourir. Voilà tout ce que Jérôme, en larmes, cria au jeune homme qui le maintenait prisonnier et dont il voyait le couteau qui dépassait de la poche arrière de son pantalon.
Tu veux que je te raconte un peu l'histoire de la famille Lavi? Remarque même si tu ne veux pas, tu n'es pas vraiment en position pour refuser cette offre.

Les Lavi étaient une famille de quatre membres ; les parents et les deux garçons du couple. Mais ce couple aurait du passer des tests pour savoir si ils étaient apte à avoir des enfants car s'était de très mauvais parents. Pas vraiment un papa et une maman, plutôt deux géniteurs. C'est en gros le rôle auquel ils se sont cantonnés. C'est donc Simon, l'aîné de sept ans, qui s'occupa de son cadet, pendant que papa buvait dans le canapé et que maman fumait des joints jusqu'a ce que ça libido se réveille un peu, histoire d'aller réclamer à monsieur une partie de jambes en l'air... Mais en se protégeant, il ne fallait pas concevoir un troisième gosse. C'est donc Simon qui, après avoir appris à se débrouiller tout seul, éleva son frère.
Mais Simon avait un problème qui n'en était pas vraiment un pour lui, mais plutôt pour les autres et surtout pour toi et ta bande de copains ; il était homosexuel. Et c'est pour cela que, durant trois longues années, il dut subir les brimades, les insultes, les humiliations des gens. Enfin, pas de tous, surtout de cinq d'entre eux. Ah ça, il en a bavé le Simon, à retrouver ses cahiers dans les chiottes, à se manger des claques, à retrouver son casier tagué d'un gros ''PD" et j'en passe. Et Simon, il a commencé à se détester, à devenir triste et à croire que les autres garçons avaient raison de le traiter en sous homme.
Et donc, Simon Lavi s'est donné la mort, le 1er Juillet 2007. C'est son frère qui l'a retrouvé se balançant au bout de la corde.
La suite ? Les parents furent juger inaptes par un juge à s'occuper du chiard restant, et il fut placé en foyer. Les parents n'ont jamais trop cherché à prendre des nouvelles de leur fils qui, d'ailleurs, entama un long parcours psychiatrique.

Jérôme regardait ses pieds, incapable de soutenir le regard de son interlocuteur, qui se releva et, de toute sa hauteur, domina le prisonnier et lança, tel une constatation implacable.

- Je suis Antoine Lavi. Par ta faute, ma vie est devenue un enfer et la personne qui comptait le plus à mon coeur est morte.

Jérôme, incapable de parler correctement, bredouilla quelque chose d’inintelligible. Le bourreau, Antoine Lavi, se pencha et l'invita à recommencer sa phrase en articulant d'avantage. Jérôme réuni ses forces et articula enfin un ''Je suis désolé''.
Antoine éclata alors d'un rire dénué de toute joie. Il rigola tellement qu'il faillit tomber sur le sol. Puis, aussi soudainement qu'il avait commencé à rire, il retrouva son air froid.

-Désolé ? Tu es désolé ? Je m'en tape que tu sois désolé. Tu crois que ça me fais quoi tes excuses lançaient parce que t'as peur de crever et que tu essayes de te repentir en deux secondes ? Tu n'y crois toi même pas à ce que tu dis.
Maintenant tu vas me supplier d'arrêter, de ne pas faire ça. Comme les autres. Tu sais que j’ ai pris un plaisir immense à leur ôter la vie. Ca m'a soulagé comme tu ne peux pas savoir. Je regrette juste de ne pas avoir pu régler son compte à Mickael, visiblement, quelqu'un s'en est chargé avant.
Je vais te tuer, Jérôme. Tout ce que tu diras ne sera que du vent à mes oreilles.
Essaye, essaye de m'amadouer avec tes airs de chien battu, tes excuses, le fait que tu ais un gosse, essaye, vas- y. Et moi, peu importe ce que tu diras je rigolerai, je rigolerai comme quand vous rigoliez quand mon frère vous implorait d'arrêter de le tourmenter. Vas- y, essaye de défendre ta cause, j'attends.

Jérôme, en larme, lui dit alors qu'il était fou. Qu'il n'était qu'un monstre, un monstre sans empathie et que son frère l'aurait sûrement engueulé pour son comportement. Antoine se pencha alors, mettant son visage à quelques centimètres de celui de Jérôme. Puis il cracha :
- Le monstre est naît par ta faute, ne l’oublie pas.
Il rit.
Puis il le poignarda. Plusieurs fois, trop de fois, toujours en évitant les organes vitaux. Jérôme hurlait. L'autre continua. Il lui ouvrit le ventre et, devant les yeux de sa victime, lui extirpa les tripes. Ce fut à ce moment- là que Jérôme rendit l'âme.
Antoine s'acharna encore plusieurs minutes sur le cadavre chaud. Puis, après en avoir fait un tas de chaire sanguinolent, l'avoir décapité et vidé d'une bonne partie de ses entrailles, il arrêta enfin de s'acharner sur le corps.
Antoine Levi se fuma une cigarette devant son ''oeuvre''. Puis, les vêtements maculaient de sang, il sorti du hangar. Il déambula dans les rues sous le regard médusé des passants.
Arrivé à un passage piéton, il attendit que le feu passe au rouge pour lui et traversa. Une voiture le percuta, le tuant quasi instantanément. Antoine Levi mourut après avoir commis quatre meurtres. Sa mission était accomplie. Le monde n'avait plus besoin de lui, lui le sans-vie en quête de vengeance.

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