Z ...
Debout dans la chambre, mon regard posé sur la ville, cela faisait deux jours maintenant que je veillai Horia. Dans notre fuite, elle avait été blessée. Mon médecin l’avait soigné et j’attendai son réveil. Un gémissement attira mon attention et rapidement je me tournai pour la voir se réveiller. Ses yeux papillonèrent délicatement avant que son regard ne croise le mien. Elle grimaça et tenta de se redresser lentement. Je m’approchai et posai ma main sur son épaule avant de lui dire de rester coucher.
— Reste tranquille, tu es en sécurité. assurai-je en caressant sa joue délicatement.
— Pourquoi je suis dans une chambre d’hôpital ? demanda-t-elle la voix éraillée.
— Techniquement, tu es chez moi. C’est une chambre médicale. Tu as été blessée durant notre fuite en Grèce.
— Pourquoi m’avoir sauvé la vie ? Vous avez des griefs avec mon oncle vous aussi ou pour embêter Solo et Crow ?
— Non, je ne suis pas mêlé à cette histoire et je ne veux pas non plus les dix-millions misés sur ta tête. répondis-je.
— Alors qu’elle est votre raison ? demanda-t-elle avec insistance.
— Toi et uniquement toi, Kaya. dis-je.
Horia se redressa en grimaçant et me regarda les yeux écarquillés. Je sus aussitôt qu’elle avait compris.
— Je n’ai pas de frère. dit-elle en déglutissant.
— Toi et moi partageons le même père. La différence c’est que ce dernier n’a jamais eu la connaissance de mon existence, ce qui fait de toi ma soeur par le sang. Kaya. C’est comme ça qu’on le dit ?
— Oui. dit-elle en me regardant. Comment tu as su pour l’attaque de la maison ?
— Je connais Solo et Crow. J’ai eu vent de l’attaque de Crow et je savais que Solo ne le laisserait pas y aller seul alors j’ai décidé de profiter de ce moment pour te sortir de cet enfer. Je t’ai vu à l’inauguration du club et non rassure toi je n’ai pas assisté à leur spectacle. En parlant de ça, je vais le leur faire payer. Quoi qu’il en soit, tu es en sécurité ici à présent.
— Depuis quand tu sais que toi et moi on est frère et soeur ? demanda Horia.
— J’ai eu la confirmation ADN de notre lien de parenté le lendemain de la soirée au club. Ma mère m’a avoué sur son lit de mort que mon père était un homme d’affaires qu’elle avait séduit une nuit, trente-cinq ans plus tôt. Mais elle n’a jamais pu le lui dire car elle n’était que la fille d’un palefrenier et qu’après la mort de son père, celle-ci a dû partir avec sa mère. Elle a rencontré un autre homme, un homme qui m’a élevé comme son fils jusqu’à sa mort. Je n’ai découvert la vérité que trop tard à travers un journal intime vieux de trente-cinq ans et sans aucun nom. Ce soir au club je savais qui tu étais et j’ai averti Solo de la prime qui pesait sur ta tête. Je savais qu’il te mettrait en sécurité et quand j’ai eu les résultats ADN, je me suis juré de venir t’arracher de leurs griffes. Repose toi, personne ne te trouveras ici.
Horia souffla et posa son regard sur la fenêtre. Une larme coula sur sa joue et je la vis serrer son collier.
— Comment tu t’appelles ? demanda-t-elle.
— Z. dis-je.
— Z. répéta-t-elle.
— Repose toi.
— Z ?
— Oui ?
— Tu me prendrais pour une folle si je te demandai de ne pas leur faire de mal.
— Ils t’ont enlevé, utilisé comme appât et je passe sur les sévices sexuelles. dis-je en colère.
— Je sais… mais …
— Horia…
— Je vais me reposer et merci. dit-elle en prenant ma main dans la sienne.
Horia s’endormit à nouveau et je posai un baiser sur son front avant de quitter la chambre. Je fermai les portes derrière moi et demandai à Agathe de prendre soin d’elle. Je descendis mon bureau et ouvrit un tiroir de mon bureau avant de prendre un téléphone prépayé. Je composai le numéro de Solomon Kane et attendis qu’il décroche.
_ Kane !
_ Ainsi votre mission suicide ne vous à pas tué. demadai-je avec ironie.
_ Je n’ai pas le temps de discuter avec toi, ils ont Horia. dit Kane furieux et un tant soit peut inquiét pour Horia.
_ Non, ils ont faillit l’avoir, mais j’ai été plus rapide. avouai-je.
_ Tu veux quoi ? demanda Kane.
_ Horia est libre et en sécurité. Elle ne sera plus votre petite poupée sexuelle. Je connais votre réputation à tous les deux et je sais que vous l’avez touché.
_ Cela ne te regarde pas ! dit Kane furieux.
_ C’est là que tu te trompes, mon cher ami ! L’avenir d’ Horia me concerne, tu te souviens quand je t’ai raconté autour d’un verre que ma vie était un mensonge et que mon père n’était pas mon père.
_ Et alors ?! dit-il sans chercher à comprendre.
_ Je suis le fils illégitime de Nero Macnamara et de la fille du palefrenier. Je suis l’enfant d’une nuit entre une jeune femme de dix-huit ans et un homme célibataire mais riche à outrance et fou amoureux d'une indienne. Mais je suis aussi également le frère d’ Horia Macnamara ce qui fait de moi son tuteur et son responsable légal. Tu l’as libéré d’un mariage arrangé et je l’ai libéré de votre emprise. En échange de ma dette, j’épargnerai ta vie et celle de Crow, seulement parce qu’ Horia me l’a demandé. J’ignore pourquoi, mais si vous tentez de la retrouver, de l’approcher, je vous tuerai et c’est une promesse que je vous fait. Quant à Macnamara, il est depuis devenu un nom sur ma liste. dis-je avant de raccrocher.
Après cet appel, je détruisis l’appareil et je le jetai à la poubelle. Je me servis un verre et le vidai d’une traite avant de souffler. J’éprouvai le besoin de me défouler et rien de mieux qu’un entraînement contre Bob dans ma salle d’entraînement.
* * *
Horia se remettait doucement de sa blessure. Elle avait quitté le lit médical et déambulait dans mon appartement à sa guise. Le matin, elle me rejoignait à la cuisine et on parlait de tout et de rien. Elle prenait son traitement pour son foie et il nous arrivait parfois de rire. Le soir, on regardait des films en tout genre mais en particuliers des films d'action. Horia aimait lire et méditer. On méditait ensemble l’après-midi.
Alors que je m’entraînais avec Bob, un mannequin de boxe sur lequel j’aimais me défouler. Horia me rejoignit un bol à la main, elle prit place sur le banc et fronça les sourcils quand je lançais un coup de pied retourné dans le visage de Bob, le renversant au sol.
— Tu pensais à qui ?
— Pardon ?
— Solo ? Crow ? Macnamara ?
— Macnamara. Solo et Crow ne sont pas un danger pour toi. Ce qui les intéresse et les a toujours intéressé plus que toi c’est leur vengeance. Maintenant que tu ne fais plus partie de leur vie, ma seule préoccupation c’est Macnamara père mais aussi fils.
— Tu es au courant pour Nash ? dit-elle étonnée.
— Oui évidemment. dis-je.
— Comment ? demanda-t-elle intrigué.
— Je fais le même boulot que lui. Enfin les différences entre lui et moi c’est son hypocrisie et mon code d’honneur. Mes cibles ne sont jamais des femmes et des enfants et je ne suis pas un avocat prétentieux prêt à me lancer dans une campagne électorale pour devenir sénateur. J’ai su que c’était lui quand je lui ai soufflé un contrat en éliminant sa cible avant lui.
— Tu sais que c’est lui qui a décapité notre père ? demanda Horia.
Je soupirai et secouai la tête.
— Non, je ne le savais pas. Et toi comment tu le sais ?
— J’étais là. dit-elle.
— Pardon ? dis-je en retirant mes gants sans pouvoir cacher ma surprise.
— J’étais là, j’ai tout vu. J’étais caché dans le coffre en bois. Celui sur lequel notre oncle a couché ma mère avant de la violer sous les yeux de notre père.
— Putain de merde. dis-je. Je savais que tu étais dans la maison mais pas présente dans la pièce du crime. La presse n’a jamais évoqué que tu avais été témoin de ses horreurs.
— On m’a confié au montre qui a tué ma famille, je n’allais pas dire qu’il était ce monstre, il m’aurait tué. Ma mère était enceinte, elle me l’avait dit le matin même et comptait l’annoncer à notre père.
— Je vais les tuer, je te le promet Horia. Je vais les tuer tous les deux et tu seras libre à nouveau. dis-je mon front contre le sien avant de poser un baiser sur son front la serrant dans mes bras.
— Z.
— Oui ?
— Quand j’irais mieux, tu pourrais m’apprendre à mettre Bob chaos ?
— Oui, j’en serais honoré. dis-je.
— Tu m’apprendrais aussi à utiliser ça ? demanda-t-elle en posant son regard sur le flingue posé sur le banc.
— Je t'apprendrai dès que le médecin me dit que c’est OK. Pour le flingue, on peut faire ça cet après-midi. dis-je.
— C’est vrai ? dit-elle en souriant.
— Oui, je dessine même les couilles de Solomon Kane et de Crow Delgado sur le mur pour te servir de cible.
Horia éclata de rire et me donna un coup dans l’épaule.
— Je commence à me faire à l’idée.
— Quelle idée ? demandai-je.
— D’avoir un grand frère. Je trouve ça cool.
— Moi aussi. Horia ?
— Oui …
— Ils te manquent ?
— Qui ?
— Solo et Crow ? Si tu m’as demandé de ne pas leur faire de mal c’est parce que tu tiens à eux. Je me trompe ?
— Non. C’est compliqué. Solo et Crow sont des hommes dangereux, cruels et bien qu’il m’aient violée parce que c’est ce qu’ils m’ont fait. Soyons honnêtes sur ce qu’il s’est passé je n’arrive pas à les haïr comme je le devrais. Quelque chose de malsain en moi s’était éveillé à leur départ et après m’être réveillée à l'infirmerie chez toi. Leur absence m’a fait violemment réaliser que leurs présences étaient rassurantes malgré la peur qu’ils m'inspirent, ils me manquent. Une partie de moi que je haïs et que je peine à comprendre est attirée par eux. Cette femme en moi guidé par la malsaine de ma personnalité a éprouvé du plaisir entre leurs bras. La partie sexuelle de ma personne est sombre et dépravée car elle prend du plaisir dans la contrainte et bien que je n'arrive pas à l’admettre en totalité sans avoir la nausée, ça fait partie de ma vie, de moi, de ce que je suis. Comme toi tu es un tueur, tu tues pour l’argent et tu l’acceptes. J’aimerai être aussi forte et ne pas me poser de questions mais je n’y arrive pas. Je mène un combat intérieur qui m’épuise littéralement. dit-elle.
— Tu es bien plus forte que moi, que Crow, que Solo parce que tu es capable de te remettre en question. Tu doutes ce qui te permet de garder le contrôle mais dans l’action tu es capable de te poser les bonnes questions et regarde tu m’as fait confiance. Tu sais cerner le danger et bien que j’ai des envie de meurtres, te savoir chez Kane était plus rassurant que de te savoir entre les mains de Macnamara, père ou fils. dis-je en caressant sa joue. Si tu veux les appeler, pour leur dire que tu vas bien, je suis d’accord.
— Tu es doué en informatique non ?
— Oui en effet, c’est nécessaire dans mon job.
— Je pourrais leur enregistrer une vidéo et tu pourrais la leur envoyer.
— Je peux faire ça pour toi.
— Merci, Z. dit-elle. Je vais aller préparer le déjeuner avec Agathe.
— Je te rejoins là-haut. dis-je.
— Après avoir massacré Bob, une seconde fois ?
— En effet et pris une douche.
— Je n’aurais pas l’odeur de yack à table quel honneur tu me fais. dit-elle moqueuse.
Je la suivis dans le couloir et lui lançai ma bouteille d’eau vide dessus. Je la ratai et elle rajouta une couche.
— Pour un tueur à gage vos talents sont douteux. Je ne suis plus sûre de vouloir un entraînement avec toi, j’ai peur d’être aussi nulle.
— Casse-toi Horia ! dis-je avec humour avant de reprendre mon entraînement.
Annotations