Chapitre 11
Le groupe de danse partie s’installer à l’hôtel et après avoir dit bonne nuit à tout le monde, on s’enferma dans la chambre avec Véra. Je préparais son bain et l’aidais à s’installer.
— Il faut qu’on parle, Élia. Viens dans le bain avec moi.
— Je ne sais pas si…
— Ne m’oblige pas à me répéter.
L’écoutant, je me déshabillais et la rejoignis dans le bain. Je m’installais dos à elle, entre ses jambes et elle entoura ses bras de ma taille, mon dos posé contre sa poitrine.
— Dois-je te questionner où tu vas tout me raconter de toi-même ?
— C’était quand j’avais treize ans, commençais-je. Iléna et maman avaient organisé une fête d’anniversaire avec mes camarades de classes et d’autre élève du collège. Tout c’était très bien passé, même si j’avais que peu d’ami parmi tous les invités.
— C’était ton anniversaire ?
— Oui. Au bout d’un moment, maman à dû partir alors c’est Iléna qui est devenue responsable de moi. Mais Glen, son petit ami, était là alors elle m’a oublié. Des garçons m’ont pris à part et mon emmené dans le champ à côté de la maison, où l’herbe était haute. Les mêmes garçons que ta tante à éloigner de moi le jour de son défilé. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à craindre d’eux.
— Que s’est-il passé dans ce champ ?
— Ils ont essayé de… enfin tu vois quoi. Mais je me suis défendu alors qu’ils ont décidé de seulement me frapper. Ils m’ont laissé dans un sale état. Après le passage à l’hôpital, j’avais plusieurs cottes de cassés, le bras droit aussi, comme la jambe droite. Un traumatisme crânien, de nombreux hématomes et surtout l’interdiction de danser pendant plusieurs mois.
— Pourquoi ta mère ne le sait pas ?
— Iléna a fait croire que j’étais tombé dans les escaliers. Comme ça m’était déjà arrivé plusieurs fois, ma mère y a cru. Je suis restée plusieurs mois à la maison, sans aller à l’école. Quand j’y suis retourné, tout avait changé. Je ne trouvais plus ma place. Je n’ai pas su me réintégrer et ma mère a décidé de me sortir complètement du système scolaire.
— Mon ange, soupira-t-elle en resserrant ses bras autour de ma poitrine.
— Maintenant que je te l’ai dit, je te laisse en parler à ma mère. Je suis incapable de le faire.
— Bien sûr. Et pour le Carandien ?
— Je ne peux pas te révéler tous mes secrets d’un coup.
L’une des mains glissa sur mon ventre. Je fermais les yeux et mordis ma lèvre inférieure.
— Véra, soupirais-je.
— Nous sommes allés trop vite, cette après-midi, mon ange.
— Nous ne sommes même pas encore mariées.
— Parce que tu crois que ça compte ? Pas besoin d’être mariée pour le faire.
— Je… je ne sais pas.
— Tu es toujours mal à l’aise à aller plus loin ?
— Oui.
— D’accord, j’arrête.
Sa main remonta sur mon épaule et mon rythme cardiaque reprit un rythme normal.
— Le bain commence à se refroidir, mon ange, commenta-t-elle après m’avoir embrassé la clavicule.
— Alors, sortons.
Elle déposa un baisé dans mon cou et je sortis du bain. J’attrapais ma propre serviette avant d’en donner une autre à Véra. Alors que je me séchais, je vis dans le miroir Véra arriver derrière moi. Elle m’embrassa dans le cou et entoura à nouveau sa taille de mes bras.
— Tu sais que je t’aime ? Qu’importe ton passé. Tu n’as pas à avoir honte de m’en parler.
— Il y a tellement de choses dont j’ai honte, Véra. Tu n’as pas connu l’adolescente que j’étais, tu ne peux pas comprendre.
— Tu as raison, je ne peux pas comprendre. Je n’ai pas été rejeté par ceux que je croyais être mes amis, comme toi. Mais je veux tout faire pour qu’aujourd’hui, ça n’arrive plus. Et pour ça, il faut que tu te confies à moi. Si tu ne me dis rien, je ne peux pas deviner et je ne peux pas faire en sorte de changer les choses.
— Il y a quelque chose que tu pourrais faire.
— Mettons-nous à l’aise dans le lit, tu m’expliqueras ensuite.
Elle m’embrassa à nouveau et sortit de la salle de bain. Je séchais rapidement mes cheveux avant de la rejoindre pour récupérer la chemise de nuit. Je m’habillais, allumais les lampes de chevet, éteignis la lumière générale et rejoignis ma fiancée dans le lit. Elle glissa un bras sous ma tête, m’invitant à la poser contre sa poitrine.
— Je t’écoute mon amour. Que puis-je faire pour toi ?
— C’est peut-être trop demandé, mais je voudrais que tu changes le système scolaire. Que les enfants en difficulté scolaire puissent se retrouver dans une classe sans se sentir délaisser. Je me doute que c’est compliqué à mettre en place dans un petit village comme Edel, mais il doit bien y avoir une solution.
— Tu parles des enfants en difficulté scolaire, comme toi ?
— Entre autres, oui.
— Je travaillerais dessus, je te le promets.
— Merci.
Dans les bras l’une de l’autre, là où je me sentais le mieux, on discuta pendant encore une demi-heure avant d’éteindre les lumières et de se coucher.
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