Chapitre 24 : Apprentis magiciens

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— Chers apprentis dragoniers, la dernière partie de votre entraînement commence aujourd’hui. Nous autres, mages expérimentés, allons vous apprendre la plus simple des magie, celle utilisant les quatre éléments, expliquai Rowenn en faisant les cent pas devant les apprentis.

Sévrar, qui l’accompagnait habituellement n’était pas là et Seth le fit remarquer à sa soeur.

— Il doit sûrement étudier. Mais concentre toi.

—... prévenir, ces prochaines semaines seront éprouvantes. Mais contrairement aux dernières semaines, elles ne seront pas qu'éprouvantes au niveau physique, elles le seront au niveau mental. Êtes-vous prêt ?

— Oui, monsieur, répondirent en coeur les apprentis.

— A partir d’aujourd’hui, vous m’appellerez maître. Est-ce clair ?

— Oui, maître.

— Très bien. Bon, avant toute chose, vous devez savoir que pour pratiquer la magie, en plus d’être éveillé, il faut que vous soyez accepté par les esprits de la nature. Je m’explique. Il est évidemment possible de faire de la magie sans ça mais c’est beaucoup plus lent, nous n’avons pas le temps. De plus, après cette nouvelle épreuve, vous saurez pourquoi vous vous battez. Je ne vous en dit pas plus. Vous allez vous rendre chacun de votre côté dans les bois. Vous avez une journée et une nuit.

— Comment saurons-nous que nous sommes accepté par les esprits ? demanda Léarco.

— Vous le saurez, répondit-il simplement.

Il indiqua ensuite à chacun où il devait se rendre puis les apprentis allèrent chercher leurs chevaux.

§

Arrivé à l'endroit que lui avait indiqué Rowenn, Sheireen trouva une clairière traversée par un ruisseau. Elle attacha son cheval à un arbre et alla s'assoir près de l'eau. Ne sachant pas trop quoi faire, elle ferma les yeux et attendit.

Au début, rien ne se passa, elle écoutait les bruits de la forêt, le bruissement des feuilles dans le vent, le murmure de l’eau. Petit à petit, elle s’aperçut que tous ces petits bruits s'en cachait d'autres plus discret, plus secret. Elle entendit l'herbe qui poussait, la sève des arbres qui circulait doucement dans leur tronc et leurs branches, la rosée se déposant partout pendant la nuit et même le battement régulier de la Terre. Elle comprit alors que la nature s'exprimait a travers ces sons, cette musique. Elle disait que tout commence et finit dans la beauté de la nature, que tout être vivant fait partie du grand tout de la création et que la destruction engendre la création. Une douce chaleur l'enveloppa alors, on aurait dit que des bras maternels la réconfortaient et lui disait que dans le règne de la nature, chacun est différent sans cesser de faire partie d'un tout invisible.

Tout à coup, elle se mit à voyager dans le vent. Elle survola des terres où la forêt est omniprésente, et des terres où de magnifiques fleurs de feu poussent sur la roche. Il lui sembla être tour à tour une fleur, un arbre, de l'herbe, un animal, un fruit et un fleuve. Puis elle fut la terre dont proviennent tous les êtres vivants. Il lui sembla naître, vivre et mourir des milliers de fois et sentit que la vie ne se finirait jamais.

Elle finit par ouvrir les yeux, découvrant qu’elle n’avait pas bougé. Le soleil se levait au dessus des arbres, colorant le ciel. Elle déplia ses jambes raides d’être restées aussi longtemps assis et se leva. Elle fit quelques pas incertains, puis alla chercher ses provisions encore accrochées au cheval. Elle mangea quelques bouts de viande séchée mais se rendit compte qu'elle n'avait pas vraiment faim, puis elle alla se désaltérer au ruisseau. Ensuite, elle monta en selle et repartit vers Liodas pleine de determination. Elle savait maintenant qu’en plus de protéger le royaume, elle devait protéger la vie.

§

Tous avaient réussis et Rowenn passa à la suite.

— Comme je vous l’ai dit, vous allez apprendre la magie des quatres éléments. Pour cela, ce ne sera pas moi qui m’occuperais de vous. Je vous présente donc Windy, Rox, Tarra et Walter. Ils vous apprendront tour à tour les pouvoirs du vent, du feu, de la terre et de l’eau.

Derrière lui se tenait quatres personnes qui attendaient patiemment.

— Vous commencez aujourd’hui avec Windy.

Une jeune femme blonde s’avança et les saluèrent avec enthousiasme. Rowenn et les autres mages s’en allèrent et le cour commença.

Elle leur fit tout d’abord une démonstration de ce que l’on pouvait faire avec l’air. Elle fit apparaître une tornade, vida un endroit de tout son air, s'éleva d’un mètre au dessus du sol.

Seth ne put se retenir et lâcha un « wow » impressionné.

La blonde lui sourit et dit :

— A la fin de cette semaine, vous pourrez faire certaine de ces choses mais il faudra que vous continuez à vous entraîner car un magicien n’a jamais fini d’apprendre. Vous devez aussi savoir une chose : votre magie n’est limitée que par votre imagination. C’est à vous d’imaginer quel sort vous allez lancer. Bien sûr avant de créer vos propres sorts, il va falloir vous familiariser avec les éléments. Mettez-vous en ligne et fermez les yeux.

Les apprentis obéirent et attendirent les instruction.

—Ressentez l’air autour de vous. Souvenez-vous de la sensation que vous avez quand vous volez sur vos dragons. Bien. Maintenant, imaginez que vos pieds ne touchent plus le sol. Pensez-y très fort. Maintenant ouvrez les yeux.

Ils s’exécutèrent et des hoquets de surprises retentirent. Ils se tenaient tous plus ou moins haut au dessus du sol.

— Rappelez-vous de ce moment, si un jour vous tombez de haut et que vous avez besoin de ralentir, voir d’arrêter votre chute. Très bien, maintenant, imaginez que vous redescendez doucement vers le sol.

Le reste de la journée, ils s’entraînèrent à monter et à descendre, entraînant leur concentration et leur imagination.

§

Le lendemain, Windy leur demanda de créer une brise. Plus les jours passaient, plus les exercices devenaient difficiles et vint le jour où elle leur demanda de faire apparaître une tornade.

Il s’agissait de créer une brise puis de la faire grandir pour qu’elle devienne une bourrasque et enfin, une tornade.

Les apprentis se mirent donc en place avec pour ordre de le faire chacun leur tour.

C’était le tour d’un grand à la peau foncé nommé Kryss, lorsqu’il perdit le contrôle de sa tornade. L’élément déchaîné fonça tout droit sur Eglantine. Sheireen qui était la plus proche, courut vers elle qui luttait contre l’attraction des vents. L’elfe lui attrapa le bras et l’attira à elle. Tout à coup, elles dirparurent et réapparurent à l’autre bout de l’arêne. Windy s’approcha de la tornade et d’un geste, elle disparut.

Tous se tournèrent alors vers Sheireen et Eglantine.

—Comment tu as fait ça ? demanda Seth avec de grand yeux.

—Sheireen, Kryss, allez tout de suite voir Rowenn, intervint la professeure.

§

Ils entrèrent dans le bureau du mage, la tête baissée. Qu’allait-il se passer ? Allait-il les exclure des entraînements ?

— Asseyez-vous. Windy m’a dit ce qu’il s’est passé.

—Comment ? le coupa le garçon.

—Nous sommes des mages, Kryss, nous pratiquons la télépathie. D’ailleurs vous apprendrez à vous en servir à la fin de votre entraînement, expliqua l’homme. Vous êtes ici pour deux raisons différentes. Premièrement, Kryss, tu suivras des cours de concentration tous les soirs avec moi. Sheireen, cela te dérange-t-il qu’il se joigne à nous ce soir ? Je te rappelle que nous commençons aussi tes cours particuliers ce soir.

—Non, ça ne me dérange pas.

—Très bien. Tu peux disposer Kryss. J’ai à parler avec Sheireen du deuxièmement.

Le jeune homme quitta la pièce et Rowenn reprit :

—Windy m’a dit pour la téléportation. Et c’est tout à fait normal. C’est de ça que je voulais te parler lors de tes cours particuliers. Les auras noires sont spéciales car elles possèdent des pouvoirs uniques. Elles contrôlent le temps et l’espace. Cela ne m’étonne donc pas que tu ais pu te téléporter tout à l’heure. Ce qui m’étonne par contre c’est que tu ais réussi sans entraînement.

— Comment pourriez-vous m’entrainer si mes pouvoirs sont uniques ? demanda Sheireen.

— Bonne question. Il n’y a aucune autre aura noire mage en vie de nos jours. Par chance, nous possédons un livre écrit par une aura noire il y a plusieurs décennies, si ce n’est siècles. Je voudrais donc que tu le lises.

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