1
-Guess who's back? Back again-
7 Novembre 2015, Northern state prison,New Jersey
Quelques minutes s'écroulèrent avant que l'agent ne décide de s'exprimer, se raclant la gorge comme pour se donner de la force elle prit la parole, sous le regard scrutateur de son interlocuteur
« Bien...j'imagine que vous savez ou du moins devinez la raison de ma présence »
Il a une idée oui...
« Pas vraiment, si vous pouviez éclairer ma lanterne... » rétorqua-t-il, feignant l'ignorance.
De sa main joliment manucurée elle replaça une mèche rebelle derrière son oreille, ses lunettes rectangulaires placées sur son nez lui donnait un air autoritaire, pourtant, il sentait une certaine nervosité
Peu habituée à demander de l'aide hein....
Elle se racla la gorge pour la seconde fois avant de reprendre
« Si vous avez suivi les informations ces derniers temps, vous aurez remarqué qu'une série de meurtre ont eu lieu. On aurait pu classer ces affaires-là séparément, toutefois elles ont toutes un point en commun, ce qui nous pousse à penser que c'est l'œuvre d'un tueur en série » elle eu du mal à prononcer le dernier mot de sa phrase, comme si ça la dérangeait. Arquant un sourcil, il questionna la jeune femme
« Que je sache ce n'est pas la première fois que vous pourchassez ce type de criminel, je ne vois pas en quoi je serai utile », il prit le temps de l'analyser, essayant de collecter le plus d'informations sur elle, chaque détail, aussi petit soient-ils. Sa posture droite, semblait tout de même inconfortable pour elle, la poussant a se redresser de temps en temps, ses mains étaient parfaitement superposées sur elles-mêmes, la peau autour de ses doigts manucurées restait par contre était abîmée, montrant le stresse qu'elle doit subir régulièrement. Ses cheveux étaient attachées en un chignon impeccable, dont quelques mèches parvinrent à en sortir, sa jambe tremblait légèrement, de loin on ne pourrait le percevoir, mais si on s'y attardait, on pouvait comprendre qu'elle a l'air comme...pressée, ou alors irritée.
Allez, dîtes-le
« En temps normal, oui. Mais vous vous doutez bien que je ne viendrai pas si c'était aussi simple, on m'a dit que vous étiez plus intelligent que ça »
Il ricana face à son compliment caché
« ....Le souci est que l'auteur de ces crimes ne nous est pas inconnu malheureusement, répondant au nom de la 'bête' il sévit impunément depuis des années et comme vous pouvez le constater, nos tentatives pour l'arrêter furent vaines »
S'adossant sur sa chaise, les jambes croisés et les doigts tapant contre la table en métal, le criminel attendait patiemment la suite, un rictus moqueur se dessinant sur son visage jusqu'à là calme
« C'est bien triste tout ça mais je ne vois toujours pas mon implication dans l'histoire » lui dit-il, cherchant la petite bête
Et il l'a trouva
« Arrêtez de jouer à l'ignorant White ! » s'écria-t-elle, il commençait à lui taper sur les nerfs à feindre l'incompréhension, il est sensé être malin, c'est bien pour ça que ses supérieurs lui ont ordonnés de le ramener.
Devant son mutisme, persistant à lui faire cracher les mots tant voulu elle craqua. Soupirant longuement afin de se reprendre, elle leva les yeux vers lui et poursuivit d'une traite
« Ce que nous attendons de vous, monsieur White, est que vous nous veniez en aide, nous avons entendu parler de vos....facilités et nous pensons que vous pourriez nous être utile » l'incertitude dans sa voix prouvait qu'elle-même n'y croyait pas trop.
« Si j'étais aussi intelligent comme vous le sous-entendez, je ne serai pas ici, croupissant dans ma cellule, pas vrai ? »
« Nous savons tout les deux comment vous avez fini ici » répliqua-t-elle aussitôt.
Il la toisa un instant avant de se rapprocher, perdant son sourire.
« C'est bien joli tout ça mais.....Qu'ai-je à gagner ? » dit-il, ignorant sa remarque. Devant sa question elle resta quelque peu prise au dépourvu, ne s'attendant pas à ce qu'il quitte son air arrogant pour un autre sérieux voir mauvais, elle dissimula rapidement son étonnement avant de répondre.
« Sûrement pas savoir que vous avez fait une bonne action » lança-t-elle, se retenant du mieux qu'elle pouvait de laisser ses paroles venimeuses compromettre son job elle reprit « ....Vous serez libre après tout ça, considérant votre aide, votre peine sera réduite considérablement- »
Elle n'eut le temps de poursuivre qu'il lui tendit sa main menottée, son habituel sourire de retour, toute trace d'une quelconque hostilité disparue.
« Fallait commencer par ça voyons, c'est un deal alors ? »
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
8 Novembre 2015, Northern state prison,New Jersey
En ce dimanche début Novembre, le jeune homme tournait en rond dans sa cellule, malgré la froideur de la pièce il étouffait et n'attendait qu'une chose
Qu'on le sorte d'ici
Soudain, la porte s'ouvrit laissant apparaître le seul homme qu'il a réussi à tolérer dans ce trou à rat, Franck Johnson
« Ramène ton cul White, tu dégages aujourd'hui » ordonna le plus âgé des deux « Je vois que tu m'as écouté hier, tant mieux ça m'arrange, j'aurai plus à te supporter » enchaîna-t-il
Faisant mine d'être blessé, le plus jeune apporta une main sur son cœur et répondit « Ouch, tu me vexes Franckie et moi qui pensait que tu m'appréciais » l'autre se contenta de ricaner
Au tout début, ces deux-là étaient comme chien et chat, et dans une spirale répétitive se passaient ces évènements : White provoquait, Johnson réagissait et rebelote. Néanmoins avec le temps, ils ont appris à se supporter, partageant un seul point en commun : leur méprise pour les autres détenus et gardiens de la prison.
Alors que White prit ses affaires, prêt à sortir de ce qui était son enfer ces quelques mois, une voix l'interpella
« Gamin !......fais attention à toi, je n'ai plus envie de revoir ta sale gueule ici » Franck se tenait droit, le regard comme à son habitude dur, pourtant on pouvait y déceler une certaine... inquiétude, le dît 'gamin' s'empressa de lui faire un signe d'adieu avant de se retourner, ne voyant pas celui qu'il considérait presque comme un ami doucement sourire.
Une fois dehors, il prit la plus grande bouffée d'air que ses poumons purent assurer, admirant le manteau blanc qui recouvrait les environs. Aussitôt, une voiture noire se gara près de lui, le conducteur en sortit « Monsieur White, par ici je vous prie » dit-il
A présent l'ex détenu ne pu retenir un nouveau rictus fleurir sur ses lèvres.
Hidden White était de retour.
Annotations
Versions