Sur le volet génétique, comme on l’a dit plus haut, Show.me permet de réaliser le séquençage de son génome, ou plutôt le « préséquençage » génétique qui sera ensuite envoyé aux serveurs de Google pour en finaliser le décryptage. Sachez que l’analyse nécessite au moins 100Go de stockage, ce qui n’est pas négligeable. Toujours est-il qu’une fois le traitement réalisé, il devient possible de lire son propre « code source » jusqu’au niveau des gènes individuels ! Ici il ne s’agit pas, comme en informatique de suites de 0 et de 1, mais de séquences complexes des bases A, T, C et G.

Grâce à l’analyse de son génome, il devient possible d’identifier ses origines, ses ancêtres et ses potentialités de pathologies génétiques (diabète de type 2, maladie de Parkinson, par exemple), mais aussi vos allergies alimentaires et les effets indésirables de certains médicaments ! C’est ainsi que je me suis découvert une intolérance à la pénicilline, que j’ai confirmée en consultant un allergologue récemment.

L’interface de visualisation s’avère incroyable d’ingéniosité pour permettre une navigation fluide à tous les niveaux, depuis chacune des 3,4 milliards de paires de bases, jusqu’au niveau chromosomique, en passant par le codage de chacun des gènes. Comme moi, vous pourrez apprendre quelle est votre variante du gène ACTN3 qui produit la protéine Alpha-actinie-3, celle qui conditionne la performance athlétique, au sprint ou à l’endurance. Voilà pourquoi je ne suis vraiment pas fait pour courir un marathon ! En outre, l’application propose aux utilisateurs de créer leur propre réseau social avec leurs parents et cousins plus ou moins éloignés, pour identifier les traits qu’ils ont en commun. Des données que Google se fera un plaisir d’indexer. De là à ce qu’on assiste des histoires d’amour « génétiques » ou des sites cultivant des pedigrees d’ADN, il n’y a peut-être pas loin… Pour ma part, je me suis découvert une ascendance norvégienne tout à fait surprenante !

Pour utiliser une comparaison qui parlera aux informaticiens, découvrir son génome, c’est un peu comme parcourir les registres de Windows ou les routines de bas niveau de son PC… Un ensemble d’informations assez obscures, mais que l’on sait détenir les secrets les plus profonds du système, à condition d’avoir un guide pour les révéler, ce que propose Show.me, en explicitant les résultats de manière vulgarisée via la bibliothèque génétique Google. Tout cela sera largement à même de satisfaire la curiosité des plus analytiques (ou des plus hypocondriaques) d’entre nous. Mais là où Show.me s’arrête à une « simple » présentation de vos paramètres intrinsèques « en lecture seule », pourrait-on dire, l’application Hack.me permet quant à elle de franchir « le dernier pas qui sépare l’homme de Dieu », selon les dires de Sergei Brin… puisqu’elle permet d’apporter soi-même des modifications à ses propres paramètres biologiques et génétiques, comme on le verra plus loin.