Vous allez me dire, les émotions de base, comme le nom l’indique, c’est « basique ». Mais bien sûr Show.me ne s’arrête pas là et va vous en « montrer » beaucoup plus. Comme nous pouvons tous en faire l’expérience quotidiennement, les émotions que nous ressentons sont des notions complexes qui ne sont pas juste des sentiments basiques. Hé bien, Brain.me est justement capable de détecter vos ondes cérébrales et votre état biologique (via le bracelet) afin de décrypter des émotions à deux niveaux de combinaison. Oui, vous allez pouvoir visualiser et mesurer par exemple, votre niveau de remord (tristesse plus dégoût), de cynisme (dégoût plus anticipation), de soumission (confiance plus peur) et d’amour (joie et confiance), de fierté, d’envie, de morbidité, d’optimisme, de honte, etc.

Avec Show.me, il est quasiment impossible de tricher avec soi-même dans son ressenti. Vous vous voyez tels que vous êtes à un instant t, ni plus, ni moins. Ce qui peut être une fonction à double tranchant et soulève l’une des questions fondamentales de l’écosystème « Google + Show.me/Hack.me » : comment va-t-*on* exploiter ces données ? Si le « on » c’est vous, votre mesure instantanée ou votre trace émotionnelle pourrait éventuellement servir pour apporter des changements dans votre vie, comme essayer de voir les choses plus positivement, limiter son stress, etc. On peut également imaginer un volet judiciaire où les mesures pourraient servir de preuve ou d’éléments d’appui à un ressenti pour la justice, par exemple. Mais dès l’instant où vos mesures sont visibles par quelqu’un d’autre, c’est tout un pan d’intimité qui pourrait se dévoiler à votre insu, pour le meilleur et pour le pire.

Heureusement, la psychologie humaine est plus complexe qu’une simple série de mesures émotionnelles instantanées, quand bien même elles font appel à des combinaisons très fines… Et c’est justement là où Show.me se montre encore plus impressionnante avec les analyses cérébrales sur des échelles de temps plus longues. Car en portant votre bandeau pendant un mois, par exemple, l’application est capable de dresser votre portrait psychologique de façon incroyablement précise.

Là, il ne s’agit plus de chiffres ou de mesures, non, mais de descriptions textuelles de vos comportements et de vos réactions – une description d’autant plus précise que le temps d’évaluation est élevé et que la diversité des évènements auxquels vous êtes exposés est importante. Cela est rendu possible, d’une part par la sensibilité du bandeau Brain.me aux multiples fréquences ondulatoires émises par le cerveau (exemple : spectre delta 1Hz à 3Hz pendant le sommeil, Beta faibles de 13Hz à 17Hz pendant les phases d’attention, etc.), et d’autre part par la gigantesque base de données comparative dont dispose Google après des années de recherche auprès de milliers de cobayes.

Pour m’être soumis à cette évaluation pendant 30 jours, je peux vous dire qu’elle est d’une précision redoutable ! Et comme s’il en fallait encore plus, Show.me contient également des centaines de tests psychologiques permettant d’affiner encore les résultats captés par les ondes. Ces tests sont présentés sous forme de jeux, ce qui les rend attrayants. Ils disposent également d’un système d’autodébrief pour vous montrer de quelle manière vous avez répondu aux questions, enregistrant les réponses où vous n’avez pas été tout à fait honnête avec vous-même ou encore comment le questionnaire a pu faire progresser ou non le pourcentage de précision de votre portrait. J’ai bien essayé de mentir plusieurs fois, mais j’ai été systématiquement démasqué, trahi par mes ondes. Ainsi, je sais exactement quel genre d’amoureux je suis, quel est mon niveau d’attachement à ma compagne et ma propension à lui dissimuler ou non des choses. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de me demander si nous accepterions de partager nos résultats si elle s’équipait aussi…

Dès lors, il ne faut pas s’étonner que les plus grands sites de rencontres s’intéressent de près aux utilisateurs de Show.me, afin de proposer des services exclusifs encore plus performants aux profils disposant du tampon « Brain.me verified », comme garantie de l’authenticité des caractéristiques psychologiques des hommes et des femmes. Si la tendance venait à se généraliser, il deviendrait difficile de mentir sur ses véritables intentions. Et je ne parle même pas de la mesure de la libido, obtenue par le couplage de Brain.me et de Bio.me, ou même de l’analyse de la réponse cérébralo-biologique avant, pendant et après l’amour. Cette dernière permet entre autres d’évaluer la satisfaction provoquée par l’activité sexuelle. Les partenaires les plus ouverts peuvent partager leurs résultats, mais attention, plus question de simuler mesdames, ça se verrait tout de suite !

En tout cas cela pose encore la question de l’utilisation de ces données qui jusqu’ici n’étaient détenues que par vous-même (et encore) et éventuellement votre psychologue ou psychanalyste. Maintenant que l’on est capable de faire sortir ces informations de la sphère intime, c’est tout un nouveau pan de protection des données qui est à envisager… Car si l’on peut apprécier de se retrouver entre gens honnêtes et conformes à leur propre description sur les sites de rencontres, qu’en est-il pour les employeurs, les banquiers, les assureurs ou même les professeurs ? Dans quelle mesure serait-il bénéfique de partager réciproquement nos profils psychologiques et nos données intrinsèques ? Employés – employeurs, élèves-professeurs, concubins, etc.

Les questions que soulèvent les possibilités extraordinaires et les dangers de Brain.me sont complexes et dépassent largement le cadre de ce test, mais elles invitent à réfléchir sur un monde où les modes de communication risquent de changer, voire où la notion d’intimité pourrait être menacée… Et si Brain.me pouvait lire les pensées ? N’exagérons rien non plus, ce serait de la pure science-fiction. Enfin il faut l’espérer…

À venir :

-Et l'intelligence dans tout ça ?

-Hack.me, le point sur l'upgrade génétique