7. Le secret du mercenaire
Après avoir quitté l’auberge, Flint avait suivi de près Shayne. Il s’était caché derrière un immeuble pour observer ce dernier s’éloigner en direction des champs. Le vampire s’était arrêté tout près d’une grange ouverte, où il était entré avant de refermer la porte derrière lui. À cet instant, Flint s’en approchait à pas de loups pour essayer de comprendre ce qu’il se passait avec son coéquipier. Quelques villageois avaient remarqué le comportement étrange des deux hommes, mais ne s’y étaient pas attardés, retournant à leurs propres occupations.
Flint se cacha derrière la porte entrouverte.
— Ah-ha ! pensa-t-il. Il ne l’a pas complètement fermé. Voyons voir ce qu’il fait…
Shayne discutait avec quelqu’un. De sa position, Flint n’arrivait pas à entendre tout ce qui se disait. Néanmoins, il comprit quelques bribes d’informations.
La première chose qu’il entendit était :
— … Partis vers l’église…
En s’approchant davantage l’oreille vers l’ouverture, il entendit une seconde voix. Elle n’était pas familière du tout. Shayne s’adressait-il à un fermier ? Un espion ? Le mercenaire était-il un agent double travaillant pour faire échouer leur mission ? Flint chassa ces idées de son esprit, et se concentra sur les paroles du vampire.
— Peut-être que tes réactions n’étaient pas fondées, tout compte fait, dit le mercenaire. Si ça se trouve, nous trouverons peut-être un membre de ta famille…
— …
— Je sais, il est fort probable que l’un d’entre nous puisse l’utiliser… Ils ne savent pas à quel point notre tâche est importante…
— …
— Attends un peu, il y a quelque chose qui me dérange…
Flint n’eut même pas le temps de bouger le petit doigt que déjà, il sentit une main empoigner le col de sa chemise. Rapidement, Shayne leva le jeune homme du sol et le colla contre un mur de la grange avec une telle vélocité que le blond ressentit un très grand frisson parcourir son corps. De son autre main, le vampire tenait son épée noire qu’il pointait contre sa gorge.
— Bonjour, beau ténébreux, plaisanta Flint en levant une main coquettement.
— Ce n’est pas bien d’écouter aux portes, jeune Markios, grogna le vampire.
— Encore moins de cacher des informations importantes à ton capitaine, répondit le jeune homme, esquissant un sourire moqueur. À qui parlais-tu ? Je ne vois personne d’autre que toi.
— Tu n’es pas prêt. Ça ne te concerne pas.
— Je suis un membre de ton équipe, ajouta Flint. Tu devrais apprendre à me faire confiance. Je pourrai facilement te surprendre, un jour.
— Cela va de même pour toi. C’était impoli de ta part.
— Dis celui qui observait Cassandra et Misaki en cachette, hier…
— Comment sais-tu ça ? fit le vampire, déstabilisé.
— Le soldat que tu as effrayé, a une grande langue.
Shayne soupira et relâcha son collègue, qui retomba sur ses pieds. Flint se massa la nuque, légèrement endolorie. Il poussa un juron avant de regarder l’arme obscure.
— Il s’agit d’un élémentaire, n’est-ce pas ? demanda Flint.
— Comment… ? Plutôt, qu’est-ce qui te fait croire ça ?
Flint se croisa les bras et prit une grande respiration avant de répondre :
— Selon les légendes que j’entendais lorsque j’étais gamin, les élémentaires sont des créatures divines qui vivent en ce monde et elles suivent les ordres de la Déesse Athéna. Leur devoir a toujours été de protéger les races d’Aeglys et de faire en sorte que l’ordre de la nature ne soit jamais déréglé par des forces impures. Rares sont les personnes qui peuvent communiquer avec elles. Ces dernières sont choisies par ces animaux magiques et deviennent leurs porteurs. Il est aussi dit qu’elles prennent ensuite la forme d’armes ou d’accessoires quelconques, afin de passer inaperçues.
Le vampire poussa un soupir avant de lever les yeux au ciel.
— C’est bien beau tout ça, on voit que tu as appris les mythes entourant ta religion, dit-il. Toutefois, qu’est-ce qui te fait croire que mon arme est magique ?
— Tu parlais avec quelqu’un et il n’y a personne d’autre que toi et cette arme dans ta main. Soit t’as un ami imaginaire, soit cette arme est bel et bien l’élémentaire sous ta protection.
Shayne grinça des dents, recula d’un pas et regarda son arme. Il était sur le point de paniquer quand la porte de la grange s’ouvrit à la volée.
Gabriel se mit entre son fiancé et le vampire, fusillant le mercenaire du regard. Il l’empoigna par les épaules avec la puissance titanesque qu’abritaient ses bras. Shayne poussa un hurlement de douleur.
— Qu’avez-vous fait à Flint ?! rugit ce dernier. Où est-il ?! Où est mon homme ?!
— Il est derrière vous, dit une voix qui provenait d’entre les doigts du mercenaire.
— Qui… Qui a parlé ?! gémit Gabriel qui tourna la tête de tous les côtés.
— L’élémentaire, j’en étais sûr ! déclara Flint.
Il claqua des doigts, après s’être déplacé à côté de son fiancé.
— Tu as un esprit élémentaire en ta possession ! poursuivit le blond. Avoue !
— Laissez mon ami tranquille ! ordonna la voix mystérieuse. Il n’a rien fait de mal !
Gabriel relâcha le mercenaire, puis regarda alors l’arme noire glisser des doigts de son propriétaire pour atterrir au sol. L’objet se transforma en quelques secondes et prit l’apparence d’une créature féline. C’était une panthère, plus précisément un puma noir, assez grand pour atteindre les hanches du blond. Il lui montrait ses crocs. Flint sourit et pouffa de rire.
Shayne soupira et secoua la tête honteusement.
— C’est bon Nox, ils sont avec nous, dit-il.
Il mit une main sur la tête de la panthère.
— L’esprit des ténèbres… formula Flint en regardant l’animal, fasciné. Eh bah ça alors ! J’avais raison… C’est trop cool ! J’ai toujours rêvé de rencontrer un esprit !
— Comment se fait-il que t’en saches autant sur les élémentaires ? demanda Shayne. Je ne te pensais pas si instruit.
Il était à la fois craintif et intéressé par les connaissances de son collègue de travail.
Flint se passa une main dans les cheveux, puis regarda son fiancé, d’un air interrogateur. Gabriel comprit où il voulait en venir et hocha la tête. Le blond retourna ensuite son attention vers le mercenaire et son animal de compagnie.
— Malheureusement… Gabriel, ici présent, est un élémentaire synthétique, fabriqué à partir du sang de plusieurs esprits élémentaires, dit-il sur un ton plus grave. Et cela implique des choses très mauvaises pour les semblables de Nox…
Nox sursauta.
— Comment est-ce possible ?! grogna le fauve.
Flint répondit aussitôt :
— Son créateur a mélangé son code génétique à celui du sang de quelques élémentaires qu’il a torturés. De cette manière, il a été possible de créer des hommes et des femmes synthétiques, des homoncules ou des golems, si vous préférez ces termes. La raison pour laquelle j’en sais autant sur les élémentaires, c’est parce que mon père faisait partie autrefois des équipes de recherches. Son mentor est celui qui a créé notre ami ici présent. Mais ça, il n’y a que ma famille et quelques personnes qui connaissent tout ça. Mon oncle Nash n’avait pas l’autorisation d’en parler aux présentations… Je suis désolé de vous l’apprendre ainsi.
Flint prit une courte pause avant de poser son regard affectueux sur son amoureux, ensuite, il retourna son attention vers le vampire et le puma noir. Tous deux étaient à présent choqués par ce qu’ils venaient d’entendre.
— À la capitale, il existe quelques personnes qui ont bénéficié de modifications corporelles, afin de connaître des changements dans leur style de vie, expliqua ensuite Flint. C’était une forme d’évolution humaine pour certains, une malédiction pour d’autres. Les recherches des esprits élémentaires ont permis aux humains d’approfondir leurs connaissances et c’est la raison pour laquelle l’électricité est désormais possible à Baldt. Mon père n’était pas d’accord sur la façon dont nous nous sommes procurés tout ça, ni ce que les scientifiques ont fait à ces créatures magiques… Malgré tout, ces recherches nous ont aidés à faire progresser notre nation et il est dit que plusieurs hommes d’affaires convoitent nos secrets. Il ne faut absolument pas que cela tombe dans les mauvaises oreilles…
La panthère noire se fit hostile envers Flint et Gabriel. Ce qu’elle venait d’entendre allait contre toutes ses valeurs.
— Comment avez-vous pu oser souiller les esprits élémentaires ?! rugit Nox.
— Holà, je ne suis en aucun cas responsable de leurs tortures, répliqua Flint, après avoir réalisé qu’il avait offensé Nox. Ce blâme revient à l’équipe de recherches. Ce n’est pas de la faute à Gabriel s’il existe aujourd’hui, c’est celle de son créateur. Si vous avez une personne à punir pour ce genre de chose, c’est Randell Tabris. Cet homme travaille toujours aux services du Conseil de Baldt… et j’ignore pourquoi.
— Je ne veux pas en entendre plus, dit l’animal. Tout ça me dégoûte.
— Moi de même, répliqua Shayne, déconcerté.
— Vous n’êtes pas les seuls, vous savez ? Depuis qu’il a appris que son supérieur jouait avec l’ADN de plusieurs esprits élémentaires, mon père a tout fait pour faire fermer les laboratoires. Il a fait relâcher les créatures qu’ils tenaient prisonnières et on n’en a plus entendu parler depuis une vingtaine d’années, je crois.
— Comment se fait-il que cette histoire ne se soit pas ébruitée ? demanda Shayne. Si le peuple en avait entendu parler, l’église s’en serait mêlée…
— Justement, répliqua calmement Flint. L’église ne devait pas en entendre parler sinon on aurait eu une révolte et notre capitale aurait été renversée sens dessus dessous. Puis… Gabriel aurait sûrement été tué par les croyants d’Athéna… J’aurais perdu mon plus grand allié et je n’aurais jamais connu l’amour de ma vie…
Un silence de mort régna dans la grange pendant un instant. Shayne et le puma toisaient Flint et Gabriel, comme s’ils étaient des monstres, même si ces derniers se tenaient la main. Cela attendrit un peu Nox, même s’il était répugné.
— C’est bien beau tout ça, mais on fait quoi maintenant ? fit Gabriel. On ne va quand même pas rester ici toute la journée à nous lamenter de ma création…
— Il a raison, répliqua la panthère, résignée. Partons d’ici. Il vaut mieux que nous rejoignions les autres. Notre secret a assez duré.
— En es-tu certain, Nox ? demanda Shayne. On risque de le regretter.
— Je crois que nous pouvons leur faire confiance, dit son ami félin. Nash va sûrement nous poser plusieurs questions à propos de nos origines et comment tu m’as trouvé… Je tâcherai de lui répondre de mon mieux.
— Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit.
— Allons, Shayne… Ça fait à présent des années que tu vis seul. Il te faut à présent des amis pour éviter de sombrer dans la dépression.
Le vampire hésita un moment, avant de formuler :
— Je ne suis pas seul. Je t’ai, toi, mon meilleur ami. Je peux très bien renoncer à cet emploi et partir avec toi. Nous pourrions vivre tous les deux, loin des autres…
— Arrête de dire des conneries, mon frère, répondit Nox. Tu le sais mieux que moi que ma tâche est plus importante que tout le reste. Nous devons retrouver mes frères et sœurs, puis mettre fin à cette folie…
Gabriel regarda son fiancé et arqua un sourcil. Après, il observa le puma noir vers qui il se pencha peu afin d’être un peu plus à son niveau.
— De quoi parlez-vous ? demanda-t-il. Pourquoi devez-vous retrouver les autres élémentaires ? Quelque chose se prépare ?
— Ce serait trop long à expliquer, dit la créature.
— Nous avons tous notre temps, insista Gabriel. Je ne risque pas de mourir de vieillesse comme le commun des mortels… Alors, vous pourrez très bien passer une éternité à me raconter ce qui vous tracasse… Je ne bougerai pas d’un poil tant que vous ne m’aurez pas tout dit.
— Dans ce cas, préparez-vous à une longue discussion, soupira l’esprit.
— Voilà qui risque d’être intéressant, pensa Flint qui se croisa les bras.
¤*¤*¤
Misaki avait laissé Cassandra un moment et afin d’aller faire un tour dans une boutique de vêtements. Elle souhaitait remplacer son pantalon qu’elle avait troué la veille, lors de la confrontation avec le troll. L’elfe avait profité de cet instant de solitude pour explorer quelques étals de Kritz. Elle s’était acheté une pomme qu’elle avait dégustée en silence, tout en rôdant autour du village. Cela lui avait rappelé vaguement sa rencontre avec la guerrière albinos.
Dès qu’elles furent réunies, Cassandra et Misaki avaient essayé de communiquer, mais en vain. Elles n’avaient pas pu se mettre d’accord sur les procédures à suivre, pour leur récolte d’informations. Il fallait absolument qu’elles trouvent un terrain d’entente.
Misaki était plutôt directe, franche et aimait faire les choses rapidement. C’était une femme d’action. Cassandra de son côté était plutôt calme, réfléchie et n’aimait pas forcer les gens à faire quoi que ce soit. Par conséquent, lorsqu’elles avaient cogné à quelques portes, un peu plus tôt, Misaki s’était montrée impolie et impatiente, alors Cassandra avait sermonné cette dernière d’être trop brusque et arrogante.
Plus tôt, la première citoyenne leur avait claqué la porte au nez. Le second villageois n’avait même pas osé leur laisser le temps de parler. Il les avait prises pour des vendeuses de produits à domicile et n’avait pas voulu discuter avec elles.
En cet instant, à la troisième maison, Misaki décida de ne rien dire et laissa Cassandra s’adresser à la vieille dame qui y vivait. La pauvre souffrait de surdité d’une oreille et entendait très mal ce que l’elfe lui disait.
Misaki perdit patience et se mit à crier pour essayer de faire comprendre à la femme ce qu’elles essayaient de lui dire. La campagnarde ne comprit rien et recula d’un pas, apeurée. Indignée, l’elfe, prit la main de sa collègue de travail et l’éloigna loin de la maison, alors que la vieille dame referma la porte derrière elles, vexée.
Misaki ôta son bras rapidement de l’emprise de l’elfe et la toisa.
— C’était quoi ça ?! grogna Cassandra.
— On perd notre temps ! Personne dans ce trou à rats ne veut coopérer avec nous. On ferait mieux d’abandonner !
— Dans ce cas, casse-toi et laisse-moi régler les choses toute seule !
Pour toute réponse, la guerrière souffla de l’air chaud de ses narines et partit, les mains dans les poches.
Cassandra soupira, puis continua sa récolte d’informations sans l’aide de son homologue. À la quatrième demeure située à quelques mètres du cimetière, elle monta les marches de l’escalier jusqu’au balcon et cogna à la porte. Il n’y avait personne. Déçue, elle décida de s’asseoir sur les marches, pendant un instant.
Il y avait encore quelques maisons à visiter, mais elle souhaitait aussi aller faire un tour à l’auberge et poser quelques questions à l’aubergiste et à son épouse. S’il y avait bien quelqu’un dans cette région pour faire circuler des rumeurs et des requêtes, c’était bien eux.
Cassandra songea aussi qu’elle devrait peut-être rendre visite au forgeron local. Elle avait besoin de faire vérifier son équipement et probablement s’acheter de meilleures flèches. Aussi, elle songeait à se procurer une épée ou bien une hachette, sans oublier de meilleures protections. Sûrement une tunique en cuir ? Un chapeau ? Elle se dit qu’elle n’avait pas porté de couvre-chef depuis longtemps et que cela lui serait pratique pour se protéger les yeux des rayons du soleil. Elle se souvint des nombreux chapeaux à plumes que l’on vendait à Aöryn. Sur le coup, elle se sentit nostalgique. Elle se demandait comment allait son père adoptif au village qu’elle avait quitté. Elle donnerait n’importe quoi pour retrouver le confort de sa chambre.
Elle décida de poursuivre ses recherches au parc du village, où quelques enfants et leurs parents se promenaient un peu plus tôt. Les adultes semblaient creuser un trou au beau milieu du terrain, afin d’y planter un arbuste. Les trois enfants couraient le long du parc et jouaient à Chat perché.
— Puis-je vous aider ? demanda Cassandra en s’approchant du couple.
C’était la femme qui répondit, courte, rousse. Elle portait une longue robe de travail.
— Oh, pas la peine de vous en faire pour nous, dit celle-ci. Nous plantons tout simplement un arbre. À vous voir, vous ne venez pas d’ici, n’est-ce pas ?
— C’est ça. Je suis brigadière pour la capitale. On m’a demandé de visiter le village et de m’assurer que les citoyens aient tout ce dont ils ont besoin.
— Ah ! Je comprends. Mais non, comme vous pouvez le voir, tout va bien pour nous. Pas vrai, Christophe ?
Son mari chauve, petit et trapu, souriait en hochant la tête. Il n’avait pas l’air bavard. Il transporta le plant d’arbre dans le trou et sa femme commença à couvrir les racines de terre noire avec sa petite pelle.
— Sinon… ajouta l’elfe. Que savez-vous des rumeurs en ce qui concerne l’église ?
Ni l’homme ni la femme ne sut lui répondre à cette question. Ils haussèrent les épaules. Cassandra les salua poliment, puis décida d’aller s’asseoir sur une balançoire, pour réfléchir à ce qu’elle pourrait bien faire afin de rendre service à ce village.
— Je me demande où est passé Misaki, soupira-t-elle.
Cassandra s’en voulait un peu d’avoir haussé le ton avec elle. Elle tenterait de lui présenter ses excuses, un peu plus tard dans la journée.
Alors qu’elle observait le ciel, elle vit que ce dernier semblait s’obscurcir à l’ouest. Des nuages de pluie se déplaçaient dans cette direction. Elle espérait que cela ne compliquerait pas les recherches de ses amis, tandis qu'elle se balançait tranquillement.
— Les chevaux ! se dit-elle, avant de bondir de la balançoire.
S’il y avait bien quelqu’un qui avait besoin d’aide en ce moment, c’était bien les chevaux. Elle savait que les brosser rendrait service aux fermiers du village, ainsi que leur donner à manger et à boire. Ce fut donc avec cette idée qu’elle partit en direction de l’écurie. Elle n’avait pas encore rendu visite à l’armurerie, ni au forgeron de Kritz, mais avait un meilleur objectif pour le moment. Il n’y avait qu’un seul problème dans tout ça : à qui devait-elle s’adresser pour demander la permission de nettoyer les bacs et les montures ? Peu importe. Elle trouverait bien à qui s’adresser.
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