23) Chrysalide fendue
Enfin, nous parvenons à amener la malheureuse créature jusque dans la salle cocon. Nous l’installons tant bien que mal et lui fixons le casque sur le crâne. Elle grogne un peu, puis s’apaise. Nous quittons tous deux les lieux pour patienter dans la pièce attenante. Le tic tac ne cesse de m’accompagner.
Nous discutons tous les deux du pays que nous aimerions voir naître de cette tentative : un pays où chacun serait accepté dans son humanité et trouverait sa place. Cela semble tellement utopique avec ce que l’humanité à fait au fil des siècles. Pourtant, nous avons une piste, au moins pour cet espace.
Je sursaute quand une sonnerie digne d’un réveil matin se fait subitement entendre. Mon ami me regarde d’un air circonspect.
– Qu’est-ce que tu as à sursauter comme ça ?
– Ne me dis pas que tu n’as pas entendu !
– Entendu quoi ?
– Une sonnerie stridente !
– Étrange.
– Je crois qu’il est temps d’aller voir ce qu’il en est.
Je pousse la porte avec prudence. Les murs sont toujours aussi noirs mais le cocon suspendu à complètement changé d’aspect. Il semble s’être recouvert d’une matière organique qui l’a oblitéré. Cela ressemble à une peau couverte d’écailles verdâtres. Elles ont l’air soyeuses. Je tends la main pour effleurer la matière. C’est tiède et cela palpite sous mes doigts.
Soudain, un mouvement provenant de l’intérieur vient à la rencontre de ma main. Surprise, je la retire vivement. Le mouvement reprend, plus incisif, provoquant le fendillement de l’enveloppe.
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