Sur place
— Alors comme ça tu es ici, enfin ? Laisse-moi rire un peu.
Je cligne des yeux et la figure de Zok me réveille d’un coup de poignard. Les mains sur mon ventre, la douleur est encore là bien que le sang n’y est plus. Son rire est insupportable, il me donne mal au crâne.
— Tu es plus stupide que je ne le pensais Marta Ramos ! Toi, toi qui osait me faire croire que j’étais plus rien, une ombre. Et que tu allais me remplacer ? Sérieusement ?
Où-suis-je ? Je ne reconnais pas la clairière. Le sol est dur et je me relève difficilement. Chancelante, ma main toujours sur mon ventre, une lame est apparue comme le sang. Les colonnes de marbres me donnent le vertige et je m’effondre à genoux à ses pieds sur le carrelage blanc.
— Suis-je morte ?
— Ho, tu l’es. Si tu veux voir ce que font tes proches. Tourne ton regard vers la droite.
Essoufflée, en larme, je cherche à revenir à moi. Me pensant sur place, chez ma sœur, me voilà dans ce lit d’hôpital, débranché. Je retourne ma colère contre lui.
— Que cherche tu ?!
— Moi ? Moi ? Je suis qu’un Dieu inventé par des humains en quête d’un besoin d’accueillir en paix leurs morts. Puis, tu m’as offert plus d’explications sur la voix que j’ai entendu, décortiquant toute la folie des hommes. Eux capable de tant de malheurs. Je suis ce que la maladie fait parfois aussi de vous. Une folie ou une croyance. Tu es ce que tu m’as fait. J’ai pourtant plus de maitrise que toi. Alors si tu cherches quelque chose, c’est à toi de me le dire.
Je cherche à retirer le couteau et plus je tire, plus je souffre, plus il continue à rire.
— Enlève moi ça !!
— Et pourquoi accepterais-je de supprimer l’objet de ta condamnation ?
Il descend de son trône avec son bâton qui porte le soleil et la lune. Ce contraste de lumière m’aveugle au fur et à mesure qu’il s’approche de moi. Enfin, il tient sa lame et je le supplie :
— Tu pleure pour ta propre folie. Tu es pourtant morte donc tu ne devrais sentir la douleur.
— Zok ! Zok ! Pitié ! Je suis perdue ! Aide-moi à rentrer sur Terre !
— Tu le sais que je suis dans ton imagination ?
— Oui !
— Tu le sais que ta folie a accentuée ta croyance en moi ? En plus de l’expérience de ta grand-mère ?
— Oui !
— Tu le sais que j’ai plus de contrôle sur toi ?
— Oui !
— Tu veux donc revenir d’entre les morts ?
— C’est possible ?!
— Non ! Seul des signes seront envoyés pour signifier ta présence.
— Alors fais ce que tu veux de moi !
— Hum…je suis le gardien des morts. Tu es la descendante des Zokias, tu as souvent cru en moi. Si tu souhaites devenir un spectre, un fantôme, il faut qu’en échange, tu fasses quelque chose pour moi.
— Quoi ?
— Les tests seront long, tu suivras une rude formation, des rencontres parmi d’autres Dieux. Ensuite, tu rencontras enfin les tiens. Pour ça, il me faudra accorder toute ta confiance.
— Je suis prête !
— Tu es sûr ?
— Oui !
— Mourir n’est donc qu’une formalité. Je vais retirer toute douleur, t’apprendre à vivre dignement. Mais si tu échoues, tu iras dans la fosse.
— La fosse ?!
— Tu crois peut-être que je prenais sous mon aile que les bons ?! Je partage autant que les Enfer ! Je suis comme vous m’avez créer ! Libre de vous punir ou de vous laisser en paix !
— Et Rosa ? Et Maria ? Je pourrais les revoir ? Comment sera la formation ?
— Trop de questions !
Il appui plus la lame et je résiste. Dans quoi je me suis embarquée ?! Pourquoi l’ai-je écouter ?! Pardon ma famille, pardon Roberto, pardon mon fils…je mérite votre haine, votre colère, mon déshonneur…
— Elle dura autant que je le désire ! Être un bon mort, s’apprend ! Et toi, tu es bien trop rebelle ma fille !
— Pardon ! Pardon ! Je veux être sage ! J’ai bien trop fais d’erreurs dans ma vie !
— Je vois ça. Bien, l’heure d’être libre de ta chaine entre ici et en bas est venu.
Il m’aveugle à nouveau ce qui me permet de moins voir ce qu’il trafique. Tellement vite quand il prend la lame et l’a transformé en épée pour me décapiter. Je ne ressens plus rien, pourtant la pièce me donne le tournis jusqu’à que revienne ici. Sa poigne me soulève et d’une tape fier sur mon épaule droite me reperd à nouveau.
— Bienvenu au Ciel. Simplement le nom de la place ici.
— La place ? C’est plus un enfin…
— Je le nomme ici. La place publique quand j’accueille les rares Zokias. Les autres arrivent dans d’autres lieux. Bref, je vais te faire découvrir tout ça. Tu te demandes pourquoi je t’ai décapité ?
— Un peu oui !
— Ta tête étais mal fixé sur tes épaules. Ici, je vais te reconnecter, comme Maria et Rosa.
— Elles aussi ?!
— Oui. Bon, trêve de paroles creuses, il faut commencer la première épreuve.
— Epreuve ?
— Suis-moi, je vais t’expliquer.
Je panique quand il me détourne de la scène sur Terre et que je le suis dans un long couloir blanc jusqu’à une porte noir plus grande que nous deux. Il entrouvre souriant :
— Entre, je te guiderais.
Il me pousse presque et referme violemment. Je ne perçois pas de tours de clé sauf que j’imagine que je pourrais sortir. Devant moi, ma maison. Je parcours chaque pièce, chaque photos. Tout est à l’identique et je pleure tremblante sur le canapé.
— Première étape, le deuil. Tu vas vivre ici pour te préparer mentalement à leurs absences. Bien que tu vas les revoir. Tu es morte mais tu peux vivre comme avant. Sauf bien évidemment la technologie ne marche pas. Des livres, des DVD à l’infini. Dormir tu peux aussi.
— A quoi ça sert ?!
— Fait moi confiance. Je sais ce qui est enfin bon pour toi, pour eux et pour ton fils.
Je m’allonge pour rependre mes esprits. Toute ma vie défile et foutu pour foutu…j’ai en tout cas qu’une hâte, montrer ma présence à ma famille par tout les moyens. Que désormais, je veille sur eux.
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