Prison

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— Mano ?

— Hum.

— Je peux te poser une question ?

— Oui.

Trois jours que m’ennuie et les fidèles ont proposés de jouer avec moi chacun leur tour. Mano m’apprend un jeu de cartes depuis dix minutes et je pense que les interroger peut me les mettre dans la poche.

— Comment vous l’avez rencontrer Ambrosio ?

— Le Maître ?

— Vous l’appelez le Maître…

— Oui. Signe de respect. Tu sais, mon père avait tué notre mère et quand on a pu, on a fui. Sans vraiment de diplôme, sans rien on a errer dans les rues jusqu’à le rencontrer. Il nous a parlé de sa religion qui aller nous aider à devenir de vrai hommes. Sous sa protection on devait rien poser comme questions. Et on ne sait pas grand-chose.

— Hum…vous l’aimez ?

— Oui, il a du respect pour nous. Ils nous à sauver.

— Hum…savez ce qu’il compte faire de moi ?

— Oui mais il est un homme bon. Il t’a sauvé aussi.

Je ne dis rien de plus sentant que si j’argumente, il ne va pas me croire. Je dois encore tous les connaître en premier lieu.

— Pourquoi devenir un vrai homme ? Qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?

— Tu es bien jolie mais le maître interdit de te toucher.

Son rire est grave et j’ai compris le message. Les trois se ressemblent et j’ai encore des questions :

— Comment vous avez rencontré ma grand-mère ?

— Jamais vu en dix ans.

— Je crois que nous, on s’est déjà rencontré alors…peut-être par elle…

— Oublie le passé, concentre-toi sur le futur.

— Tu n’en as pas marre de jouer les chiens de garde pour ce fou ?

— Non.

— On a de jolies filles, des bonnes bouteilles et on apprend à bien tirer.

— Alors vous êtes tous des criminels…

— On rend service à la nation.

— Comment vous pouvez croire que je serais comme vous ?

— Le Maître croit en toi, nous on te fais oublier le temps et protéger les lieux. En tout cas, en vrai, on n’a jamais tuer. Seulement des animaux.

— Mon père est chasseur. Il me manque…

— Plus vite tu me donnes des noms, plus vite tu vas apprendre à tirer pour réussir, plus vite tu sors.

Le revoilà toujours aussi classe, en costard mettant un peu en avant son ventre et son cigare au bec. Il s’amuse et je baisse mes yeux sur mon jeu.

— Mano, prépare ce que je t’ai exigé.

— Oui Maître.

Il ramasse ses cartes et ferme derrière lui. Mon geôlier prend la place et remet quelques cheveux derrière mon oreille. J’amorce un recul mais il tire mon oreille pour me murmurer :

— Tu es à moi et tu vas être ce que j’ai toujours voulu en vérité voir chez une femme. Une belle tueuse de vieux chiens en rut ou de jeunes députés en quête de pouvoirs. Zok est mort, les Zokias sont mort. Ton don coulera dans celui de ton fils.

— Il ne sera pas comme ça ! Lâchez-moi !

— Chut, les signes sont clairs. Le cycle est là et après les femmes qui ont vaguement dominer, place aux hommes.

Il me relâche et je masse mon oreille. S’il veut que je tue, très bien, il sera dans ma liste !

— Je m’en fiche que tu m’en veuilles. Je ne te lâcherais jamais.

— Droguez moi si vous voulez, je lâche rien non plus !

— Tu vas finir par céder. Tu te rappelle le lapin de l’école ?

Punaise ! J’ai oublié cette sombre histoire ! Et seule ma grand-mère savait….

— Maria m’a tout dit, par courrier ou téléphone. Comme le pauvre chat.

— J’ai perdu les plombs c’est tout !

— Pour un garçon, pour une histoire de jalousie. C’est fascinant comment on peut tordre le cou d’une pauvre bête, donner par la supposé rivale pour la classe, la voir pleurer et que finalement, ce plan tombait à l’eau car le garçon l’a consoler.

Le volcan explose et j’hurle en jetant la chaise contre la porte. Il se marre et je tente de le frapper aussi. Il me tord le bras pour me mettre à genoux.

— Tu es née pour l’ombre ! Notre famille est d’une telle fadeur qu’elle mérite de connaître la gloire ! Tu es la relève et je sais que tu t’es déjà sali les mains deux fois sans qu’on te retrouve ! N’est-ce pas ?!

— Oui !

Satisfait, il me lâche et je me masse le bras. Il se réinstalle satisfait en attendant que je me souvienne. Mamie, mamie je te déteste ! Non, non, tu as été obligé de tout lui dire !

— Elle m’a dit qu’à tes quinze ans, tu as tué deux garçons.

— C’est faux !

Il me gifle violemment pour me faire pleurer, je tombe sur le côté.

— Ne me ment pas Marta. Pas à moi !

— Comment tu le sais ?! J’ai cru qu’elle était morte…

— Oui mais inconsciemment tu t’es confié et elle s’est empressé de m’appeler pour tout me dire. Alors, parle-moi. Je ne connais pas tes méthodes.

Je me relève avec la nausée pour m’assoir sur mon lit. J’étais stupide, mal en point et :

— C’est de leur faute !

— Tu crois ?

— Oui !

— Pas les deux quand même !

— Ils m’ont touchés !

— Ma pauvre…donc ta seule défense, c’est de les tuer ?

J’ose affronter son sourire, le mien, je tente de le rendre flippant.

— Je voulais ma dose de joint, ces deux chiens chez qui je me fournis, m’ont embarqués dans leur voiture. Près d’un lac, dans un lieu sombre, de nuit. Ils m’ont forcés à me mettre nues pour coucher.

— Hum, tu tentes de me faire croire que c’était prémédité ? Pas à moi, ils ont réussi leur bon coup, de sauter une jeune fragile. Ils t’ont laissés sur l’herbe, comme une jeune prostituée. Puis, la vengeance t’a sauté aux yeux, l’imprudence surtout !

— Peut-être….

— Tu es encore traumatisé. Tu peux pleurer.

— Stop !!

— Tu sais que tu te mens ?

— Comment ça ?!

— Ils ne sont pas morts.

— Si ! Tu le sais du coup !

— Non, je teste ton mensonge ma belle. Merci pour ces deux noms.

— Non ! Je ne ferais pas ça !

— Ho, si tu en rêve ! Des gros dealer comme eux, méritent une punition. Sans doute qu’ils ont abusés d’autres jeunes femmes.

— La justice ! Il mérite un procès !

— Tu y crois franchement à ce système ? Franchement, ils ressortent souvent libre !

— Jamais !!

— Je te laisse en prison alors. Tu sais, j’ai un très bon réseau, on pourra les retrouver.

Il se relève pour partir. Je tente de sortir mais sa force de frappe sur ma joue est puissante que je retombe. Il fume à nouveau :

— Ta vie ne tient qu’à rien. Ton dernier cœur est pourtant prêt pour continuer de battre pendant sans doute dix ans max vingt ans. Tu es mon troisième cobaye et mes deux premiers on été opéré, il y a neuf ans. Je trouve cela dommage, que la médecin me paye pas mes prototypes, si sauveur de vie.

— Peut-être qu’ils savent que tu es un malade mentale ! Tu n’as aucune empathie, tu t 'amuse avec moi comme ces pauvres frères pour ton projet sanglant !

— Hum, tu finiras par comprendre.

Une fois fermée à clé, je m’épuise à taper tout ce qu’il me reste par-dessus. Puis, je m’assois contre pour me souvenir ce douloureux souvenir. J’ai toujours voulu me venger oui mais j’ai grandi depuis, non ?

Après ma douche, je m’allonge pour peut-être accepter son idée tout en fixant les frères qui enlèvent les bouts de la chaise brisée. Le fou revient enfin et je lui donne mon accord pour ces premiers noms.

— Bon, parfait ! Je vais te préparer pour les cours.

— Les cours ?

— Je te ferais voir d’autres salles, le moment voulu.

C’est reparti pour un tour ! Mais combien de temps vais-je rester dans cette prison blanche ?

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