Ma mère, mon héroïne

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J’attendais ce moment depuis si longtemps. Bien qu’on avait pu passer du temps quelques fois au centre de rééducation pour sa jambe et ses côtes cassés, ce n’est pas pareil. Là, elle me sourit, me câline et ça me fait chaud au cœur. Et puis, j’ai tant de questions à poser…

— Bien mon grand, tu veux le cadeau avant ou après qu’on est enfin discuter ?

— Comme tu le sens.

— J’ai envie de parler de cette étrange connexion, tu sais. Pour plus de facilité, j’ai nommé ça, la connexion Zokium.

— Un nuit, j’ai rêvé d’un Diable en noir et, dans la journée, enfin, une journée à l’école, tu m’as parlé…

— Tu n’entends plus rien ?

— Oui, pourquoi ?

— Et le Diable, il faisait quoi dans ton rêve ?

— Je m’en rappel plus, pourquoi ?

— C’est étrange tout ça…Zok, enfin, le Maître du jeu…

— Le Maître du jeu ?

— Elias, ne me complique pas les choses, tu veux ? Ta mère est fatiguée et c’est pour moi, un moyen de nommer les choses sans perdre les fils des choses. Enfin, bref, j’ai répéter trois fois le même mot…

— Pardon, je t’écoute. C’est que moi aussi, j’aimerais comprendre, tu sais.

— Merci, bon, ce type quoi, tu le suppose bien, avait ce don. Une chose unique dans nos sangs qui permet de rentrer en contact par la pensée pour manipuler, injecter des images sur les esprits les plus faibles…Au départ, c’était rien de tout ça.

— Papa et aussi mamie, m’ont parlé que ta grand-mère était une médium et que Zok était le gardien des morts. Enfin, que cet particularité, aller de grand-mère à petite-fille. Adela ne l’a pas, donc je pense que c’est normal.

— Ouai, enfin. Tu sais, une religion d’une communauté qui passe en secte dicté par des hommes ne respectant plus l’origine puis revient aux femmes. Et qui font mourir les hommes cruels pour en arrivé à notre famille, seule rescapée de cette mascarade fanatique croyant ou que-sais-je.

— Que voulait ce fou ? Pourquoi d’ailleurs, il avait ce don qu’on disait qu’aux femmes ?

— Aucune idée mais tout ce que je sais, c’est qu’il descend du frère de la tante de Maria et Rosa. Sa sœur l’aimait beaucoup et ne l’a pas condamner. Et par amour, il sait imposer pour reprendre le pouvoir disons, cependant, l’ancienne secte n’avait plus lieu. Enfin, c’est ce que me racontait ce fou.

— J’ai compris par un journal que tu t’es reconnecté avec ta grand-mère et c’est comme ça que…

— Je vois les morts tu sais.

— Hein ?

— Bon, disons que depuis mon enfance, ils vivent leurs vies et parfois ils sont autours de moi, parfois, je ne vois rien. J’ai surtout, toujours refusé de devenir médium, avoir ce lien avec l’irréel. Toutes folies me faisait peur. Puis, la voir, la subir et la tenter entre mes treize et quinze ans, m’ont rappeler à l’ordre. Je n’avais plus de contact avec elles et seule, la drogue, le sexe, les limites de la rage et du désespoir, me permettait de m’échapper.

— Et la danse maman ?

— La danse ? Au début de la lumière, quand, quand mon cerveau s’est muré pour enfermer ce viol ou tentative, enterrer Eva, mamie et me dire que je devais avancer. La oui, j’ai retravailler à fond pour rentrer dans la meilleure école qui soit, renouer avec la musique à fond aussi. Mes études également en travaillant pour avoir enfin, un super dossier et parfaire mes masques.

— Papa m’a fait écouter tes chansons.

— Et tu en as pensé quoi ?

— C’est autant magnifique que triste.

— Hum….

— Maman ?

— Oui ?

— Tu as peur que j’entende des voix ?

— Non, enfin…tu m’as eu une fois et peut-être qu’au moment où Zok me faisait voir Taurin, ce gentil Diable, tu l’as vu sans que ce soit volontaire. Et puis, tu ne vois pas les morts et tant-mieux. Bien que je sois saine d’esprit, je suis rassurée que tu vives une vie normal.

— Merci maman. Après, j’ai peur que durant sa fuite, il te manipules à nouveau. C’est bizarre qu’il ne l’a pas fait.

— De quoi ?!

J’aurais dû me taire…quel idiot ! Elle me croira si, je lui….

— Pardon, je n’aurais pas dû te le dire.

— Je n’ai donc eu, aucune force pour l’abattre ?! Tu sais quoi ?

— Non.

— On va l’avoir à son propre jeu !

— Maman…oublie, ce n’est absolument pas une superbe idée.

— Mais si !

— Papa ne serait pas d’accord, personne, pas même les médecins…

Elle me prend par les épaules, sûr d’elle, m’embrasse le front et j’ai peur…

— On s’en fiche ! Personne ne sait comment ça marche ! Je suis une pro, comme lui !

— Euh…c’est quoi ton plan ?

— Tu sais pourquoi tu t’appelles Elias ?

— Oui, mamie avait perdu un fils avant Adela et toi.

— Oui, tu es venu pendant mon accouchement. Zok me l’a sans doute envoyé pour que je revienne à lui, trop loin pour son petit jeu de torture mentale… Tu m’as sauvé ma vie comme notre seconde connexion.

— Je t’en prie maman.

— Tu es mon petit héro ! Tu n’as cessé de croire que j’étais en vie !

— Oui, enfin oui. Où tu veux en venir ?!

— Il ne parle plus, il est sans doute rechercher.

— Oui.

— Où peut-il se cacher ?

— Dans la grotte.

— La police y a pensée ?

— Non…elle cherche à l’étranger…

— Tu veux apprendre à le contacter ? Tu veux m’assister dans ça ?

— Maman…tu fatigues. Oublie ça, ta captivité t’a pourri le cerveau, si tu penses faire ça, il aurait gagné. Une fois en relation, il va reprendre le contrôle.

— Mais non….

— Désoler mais il a plus de vingt ans de ça dans les pattes. Bon, je sais que tu es fortes surtout quand tu danses, chantes, éloigne la mort par exemple. Mais là, il a certainement vu en huit ans, de quoi t’affaiblir en connaissant tes failles. Je pense qu’il n’attends qu’un signe de ta part pour revenir à lui.

Elle s’éloigne pour prendre le cadeau sur ses genoux et je sais que j’ai gagné. Au loin, les autres observent. Je prends les mains de ma mère qui pleure et elle m’enlace à nouveau.

— Mon petit héro. Demain, la police ira fouiller la grotte même si c’est peu probable…En fait, j’aimerais qu’on passe plus du temps ensemble, que tu me racontes des rêves.

— On le faire maman et puis, moi, j’aimerais être explorateur.

— C’est vrai ?!

— Oui, comme les anciens même si j’aimerais aussi découvrir plus des animaux, faire des recherches scientifiques.

Elle se ressaisit pour me tendre enfin mon cadeau.

— Tient, ouvre.

— Mon meilleur cadeau, c’est toi. J’aimerais que ton super cœur vive très longtemps !

— Moi aussi, après ce bijoux de technologie est redoutable, je le reconnais. Epousant la forme de l’ancien, dans des matériaux qui respectent le corps humain. Déjà huit ans en moi, deux anciens patients, l’ont depuis dix ans…enfin, bref, on verra avec le temps.

Impatient, je déchire le papier rouge et jaune puis ouvre une boite de chaussure. Vu le paquet, je devine que rien n’est acheté et c’est tant mieux. Venant du cœur et sans doute de son enfance, quelques petits objets qu’elle m’explique :

— Enfant, je rêvais d’écrire un roman, faire le tours du monde ou même diriger ma propre entreprise. D’où mon petit carnet de note pour mes destinations de voyages rêvés, de noms drôles de sociétés et quelques titres de roman. Ensuite, la boussole pour ne jamais se perdre, mes chaussons de danse pour garder les pieds sur terre et une carte au trésor, dont j’ai réellement caché quelque chose dans le jardin de chez mamie. Je ne sais plus vers quel âge, ni où.

— Merci maman…

— Ce n’est rien de valeur tu sais. Juste mon enfance que j’aimerais partager avec toi. A onze an, tu n’es plus un petit garçon mais tu le restes pour moi, qui t’a quitté à tes deux ans…avec stupidité...

— Maman, tu es revenue plus forte, c’est toi mon héroïne ! J’aimerais que tu réalises tout tes souhaits !

— Les tiens aussi.

— Ensemble ?

— Oui, j’aimerais si un jour, j’ai le courage, de me remettre à danser. Je pourrais toujours compter sur ma sœur.

Après une dernière longue embrassade, elle part se coucher en même temps que les autres rentrent. Dans le départ, je leur annonce mon cadeau et j’aide mon père à finir de ranger. De retour dans ma chambre, je regarde chaque objet avec détails et m’endors encore plus rêveur et heureux.

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