Antje est-elle un clone ?

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Hier au soir, c'était le débarquement dans le petit port de Katakata, avec déjà ce goût d'isolement et d’aventure, ce parfum qui, je l’avoue, ne me quittait guère.

J’avais pris une chambre dans une auberge au confort sommaire, mais néanmoins suffisant. L’alcool était de bonne qualité, le repas correct et la literie sans punaises. Aussi, au matin, c’était sans surprise que je m’étais éveillé dans les bras d’une jeune putain, sûrement une des filles de l’aubergiste. Cela sentait les comptoirs du Sud, le sable du désert, le tabac froid, la bière éventée et le stupre, beaucoup le stupre. Par la porte-fenêtre grande ouverte de ma terrasse, au loin, je devinais derrière une palissade, la tache de jade sombre de quelques bananiers. L’infini des sables m’attendait. Mon départ pour Nénamenzi la première ville-plante serait pour bientôt.

Le port était au fond d’une sorte de cirque ou plutôt de fjord, entouré de plateaux où commençaient à poindre les rayons d’un resplendissant soleil matinal.

Sur tout un côté de Katakata, les gigantesques falaises de grès parfaitement ocres, jaillissaient d’une mer parfaitement émeraude, pour monter à l’assaut d'un ciel parfaitement bleu.

De la terrasse de ma chambre, alors que la jeune pute me faisait la toilette, je pouvais voir les allées et venues des chameaux et des tribosses lourdement chargés. Ils se hâtaient lentement. Des nomades, de méchante allure les escortaient armés de triques. C’était un ballet incessant entre les quais et la porte principale de cette bourgade, cela n’en finissait pas d’entrer et de sortir dans un tintamarre qui aurait réveillé un mort.

*****

Une galère, la Magistrale-Ihomie, nous avait amenés, par grande brise, sur ce côté-ci de la mer de Silex*, pour nous abandonner seuls, dans un port quasi désert. A cette heure là, plus personne, hormis six ou sept esclaves faisant office de coolies sur ce quai désolé. Pas même un chien ou quelque chats. La tombée du soir avait fait son œuvre et, sur l’appontement désolé, j’avais laissé mes bagages et mes iŭga* sous la surveillance de mon roojas*.

  • Fais enchaîner mes iŭga ! avais-je dit à un des coolies, il avait ri. Vous pouvez les baiser si vous en avez envie… c’est gratuit. Mais ne les abimez pas ! peut-être que demain je les vendrai. Je crois savoir qu’ici on a besoin de iotas pour la noria… Deux iŭga feront tout aussi bien l’affaire.
  • Mais maitre, pourquoi ? interrogea Antje.
  • Coolie, tu lui donneras une dizaine de coups de trique, pour lui rappeler son état d’iŭgum.
  • Bien, maitre.

Antje tirait sur la chaîne de sa cheville, rivetée à un gros anneau scellé au mur du quai principal qui se situait un peu à l’écart du bourg. Comme pour chercher une échappatoire, elle fixait les pieux épointés de la triple épaisseur de bambous fichés au sommet de la muraille protégeant les habitations. Les lunes n’étaient pas encore levées. Mon iŭgum devait être furieuse pour cette punition promise, ainsi que pour être toujour nue malgré mes vagues promesses de l’autoriser à porter un jour ou l’autre un pagne ou au moins un cache-sexe. Je vis Chiendri qui levait elle aussi sa cheville gauche pour sentir le poids de la chaîne. Je souris intérieurement de mon mauvais tour. Car j’avais dit bien assez haut mon envie de me séparer d’elles. Il est de ces petits plaisirs sadiques qui vous réjouissent le cœur avant d’aller vous coucher. Instaurer la terreur à ces deux pauvres filles en faisait partie.

Pourtant, elles avaient travaillé bravement dans la bonne humeur ; beaucoup ri en faisant mes sacs, en briquant mes armes et en aidant au débarquement. Comme elles devaient être en colère ! surtout après avoir terminé leurs travaux de la journée. Elles avaient dû espérer, le cœur battant, un repas chaud et que je les appellerais pour partager ma couche, mais non, pas de ça avec des iŭga.

Antje, tirait encore plus rageusement sur la chaîne de sa cheville. Elle me maudissait en pensant : « Pourquoi suis-je toujours attachée comme une chienne ? pourquoi est-il si dur avec moi ? » elle devait se rappeler hargneusement mes mots : « Fais enchaîner mes iŭga ! » et « Tu lui donneras une dizaine de coups de trique. » et un des coolies, en riant, avait ordonné que cela fût fait. J’avais assisté à la punition.

  • Maitre on n’a pas trouvé de triques, mais on a de bonnes sangles de cuir.
  • Cela fera l’affaire, vous prendrez celle qui fait deux doigts de large.
  • Bien maitre.

Mon ton était devenu dur :

  • En position iŭgum !

Antje se mit vite à quatre pattes, le front contre les mains posées sur le sol. Le dos cambré, les fesses en l'air. Sa vitesse d’exécution, montrait à quelle point elle avait assimilé son statut d’esclave ou plutôt d'animal.

Le coolie se plaça derrière elle, j'entendis un sifflement et la lanière vint s'écraser sur ses fesses. Elle cria un :

  • Aaaiiiie !!, qui se termina par un : UN ! Merci Maître.

Il recommença neuf fois en prenant son temps. La sangle mordit ses chairs laissant de belle signatures violacées. Neuf fois elle compta et remercia en gémissant et en pleurant de plus en plus. L’homme s'arrêta.

Elle se redressa un peu… se retourna et embrassa la main de son bourau en disant :

  • Merci… Maître.
  • Ça va Antje, pas trop mal ?

Entre ses larmes, elle me répondit :

  • Si, ça fait mal… Maître…

Je décidais de jouir un peu du spectacle, je m’assis sur une caisse et j’allumai un cigare.

  • Va mieux remercier maintenant !

Elle s'agenouilla entre les jambes du portefaix.

  • Tu veux qu'elle te remercie avec la bouche ? demandai-je.
  • Ho, oui maitre… ici, il y a peu d’occasions qu’on nous fasse plaisir.
  • Antje a la langue bien pendue. Il serait temps qu’elle apprenne à l’utiliser à bon escient.
  • Dans ce cas... maitre. Il baissa son pagne et lui présenta sa bite déjà roide.

Elle se trouva nez à nez avec une forêt de poils, un pieu solitaire et des bourses bien remplies. Il écarta encore plus les jambes, s'installa confortablement sur un ballot. Il sentait fort, la crasse, la sueur, la marée de la veille par temps chaud…

J’étais tout de même perplexe… Jusqu’à quel point pouvait-elle jouer la comédie d’une petite esclave en détresse ? Car, pourquoi pleurait-elle ? Ce n’était certainement pas ces quelques coups de lanière qui avaient pu lui faire grand mal ? Pas avec son passé d’iŭgum ! De toute façon, la prostitution des iŭga avec la plèbe, avec des esclaves ou des animaux, ainsi que les châtiments corporels les plus sauvages, tels que le fouet ou le fer rouge, faisaient partie du quotidien de ces sous esclaves. Pour un Maitre, il était naturel d’offrir leurs services en remerciement. Et je n’admettrai pas qu’une iŭgum refuse de prodiguer ses faveurs et toutes deux savaient que je les châtierais impitoyablement le cas échéant.

J'avais un plaisir sadique à voire mon iŭgum embrasser, puis lécher cette bite. Elle avait le visage mouillé de larmes qui se mélangeait aux sécrétions peu ragoutantes du coolie.

Puis je l’entendis dire, presque crier, comme un défi :

  • Aaaaaah... oui maitre… remplis-moi bien la gueule !

Un des coolies jeta Antje sur un sac de grain et la gifla plusieurs fois. Il força la bouche, la tenant fermement par la nuque pour qu’elle ne puisse plus bouger la tête. Elle le suçait avec rage. Il la fit se retourner, la tête en arrière pour mieux prendre sa gorge, plus profondément, plus sauvagement. Quant à Chiendri, je l’entendais dire à un des deux hommes :

  • Allez, Monte-moi !

Il lui flatta les fesses en rigolant :

  • Oh ! La belle jument.

Il écarta ses fesses et dirigea son sexe vers son anus.

  • Ouulah !! pensai-je. Il est bien monté !

Elle gémit. Il s'enfonça d’un coup en disant :

  • Tu aimes ça hein, salope ?

Il baisait vite et fort ! il était aussi brutal que les chiens du Dépotoir ! Malgré cela, les hanches de Chiendri accompagnaient le rythme du sexe qui la besognait sauvagement ! Ses couilles gonflées, cognaient le haut de ses cuisses… Il était vraiment excité et il jouit plus vite que je ne l’aurais cru, qu’importe. Dès qu'il se fut retiré, un autre prit sa place. En tout cas le suivant se mit à genoux derrière elle. J’étais certain qu’elles devaient déjà être en sueur car à la lueur des quelques falots, je devinais tous ces corps avides luisants de désir. Toutes deux se faisaient baiser comme des chiennes. Les coolies avaient l’air ravis du spectacle et ils ne s’arrêteraient qu’une fois vidés.

Antje paraissait aimer, elle le gémit… et à la fin, elle cria :

  • Ah oui maitre, je te sens bien… ta queue est si grosse… je vais jouir… Aaahhh, ouii…

Les lunes n’étaient pas encore levées. La nuit serait chaude, heureusement pour elles, car je ne leur avais donné, rien qui puisse leur servir de couverture. Elles n’auraient qu’à s’étendre sur les bagages, une fois qu’elles auraient satisfait les portefaix. Et je pensais, « bah ! pour faire ça elles n’ont pas besoin de lits. Elle s’en fout Chiendri. Peut-être n’en n’a-t-elle jamais connu. Et pour Antje, bof ! Laissons cela... » Ce n’était que des iŭga, après tout.

J’en avais assez vu, mon cigare était proche du purin. Je le laissai tomber, un esclave le ramassa, c’était mon jour de bonté, alors j’en distribuai trois ou quatre. J’avais donné cette leçon à mes iŭga afin qu’elles n’oublient pas leur place, car j’avais remarqué que pendant la journée, elles s’étaient arrangées pour passer très souvent près de moi, trop, m’aguichant comme des prostituées. Et en parlant de prostituées, j’en apercevais une qui me guettait là-bas, au coin d’un hangar délabré, une gamine, mais durant ma longue vie, j’en avais baisé de bien plus jeunes, celle-ci était assez bien gaulée … je la vis venir, hâtant son pas chaloupé. Un client, un étranger… à cette heure, c’était pour elle inespéré. Elle portait L’exomide*, Je me retournai une dernière fois pour regarder mes deux iŭga. Il ne fallait pas que j’oublie qu'elles n’étaient que de simples outils.

  • Maitre, je suis pas chère, pour un demi has tu peux me prendre contre le mur.
  • Rigolote ! pourquoi je paierais alors que j’ai deux iŭga que je laisse baiser par ces esclaves.

Elle dégrafa l’unique perónai* de bronze qui fermait le côté droit de son chiton, il resta ouvert.

  • Regarde, je suis une fille libre, baiser une iŭgum, c’est copuler avec une chienne.
  • Effectivement, ton sein gauche est vierge de tout stigmate. Et pour dix has* j’ai droit à quoi ?
  • Une nuit et un jour entier, où je comblerai tous tes désirs.
  • Tu connais une auberge convenable ?
  • Bien sûr, celle de mon leno*, qui est aussi mon père.

La lune Minore pointait le bout de son nez en même temps que je glissai cinq has de bronze au creux de la main de la jeune fille.

*****

La petite putae* juchée sur un tabouret finissait d’huiler ma barbe. Je relisais mes papiers alors qu’à moitié nue elle me quittait sans un bruit pour commander mon petit-déjeuner.

"Cette lettre d’accréditation de la Guilde Souveraine recommande Reg Teixó comme son Ambassadeur aux bons soins des alliés et tribus de Samaël, très haut et respecté Seigneur du Grand Désert du Sud."

"La Guilde Souveraine, demande d'avoir pour lui des égards et de l'aider pendant son voyage au pays des sables, car il honore Samaël et il est animé des meilleurs sentiments qui soient."

"La Guilde Souveraine sera satisfaite de tous ceux qui l'auront respecté et assisté, ainsi qu'il le mérite."

"Écrit par nous, le 07 Chabanan 2760 du troisième calendrier de l’Ecclésiaste, Res Amtrak Trans Conti 0025. Chef de Messageries Principale Hors classe. Fils de Res Amtrak Trans Conti 0024."

Ce document était vraiment le minimum syndical, heureusement j'avais d'autres atouts dans ma manche.

Après m’être sustenté, avant de retourner au port, je pensais passer chez l’Häkim* de Katakata. Je voulais savoir si ce coquin de Bernard Bun Buyu vivait toujours dans ce port presque oublié de tous. Mais ma petite pute m'avait appris que l'Häkim, n'était autre que ce cher Bernard.

Mes iŭga avaient toujours leur lourde chaîne à la cheville. Elles étaient allongées contre What, mon roojas. Elles puaient à vingt pas, et elles avaient du sperme séché sur tout le corps. Du bout de mes sandales je les réveillais.

  • Esclaves, il est temps de vous remettre au travail, dis-je.
  • Oui, Maître.

Je décrochai de ma ceinture le démanilleur, et séparai la lourde chaine de l’anneau de cheville.

  • Pas de remarques ? Antje !

Elle s’agenouilla à mes pieds. Elle posait sur moi des yeux pleins de larmes et de tendresse. J’étais debout et je lui caressai son crâne glabre comme si elle n’était qu’une chienne.

  • Je suis une iŭgum à vos pieds, dit-elle.
  • Oui, répondis-je sobrement.
  • Je vous aime ! Je suis votre chienne. Elle posa son front sur mes sandales. Elle embrassa mes pieds nus, elle lécha même mes orteils, bredouilla, supplia… Ne me vends pas ! Ne me vends pas ! Garde-moi ! Garde-moi toujours ! toujours ! Ou tue-moi ! Tu vois, souffla-t-elle. Je suis à tes pieds. La noble Antje Baeckelandt, jadis femme libre, supplie de rester ton iŭgum. Une fille de ma couleur… Que penseraient les hommes libres si tu avais quelques tendresses pour nous ? Je porte toutes les marques d’infamie. Une iŭgum telle que moi mérite d’être maniée avec brutalité, puis renvoyée dans l’indifférence, d’être battue et repoussée du pied. Je sais tout cela mon Maître. Mais ne me vendez pas, tuez-moi plutôt, c’est ma seule prière.

Elle me regardait, désespérément. Je savais à quel point l’existence d’une iŭgum pouvait être cruelle, tragique même. Elle leva les mains les joignant comme pour une prière. Je souris,

  • Redresse-toi ! Et regarde-moi. Elle leva les yeux, Tu as été bien ridicule de me supplier en me léchant les pieds. On va dire que je n’ai pas trouvé d’acheteur pour deux iŭga aussi dépravées et dégoutantes que vous.
  • Merci, Maître.
  • Au travail ! dis-je. Vous devez arranger toutes mes affaires afin que je puisse bâter le moins de tribosses possible. Antje, tu me rappelleras de te fouetter, tu m’as tutoyé sans y être invitée. Rien que pour cela, j’ai bien envie de te vendre au premier capitaine de galère venu.

Je pense qu’elle devait commencer à me connaitre, car elle se leva d’un bond. Elle me regarda dans les yeux. Je ris en lui donnant une gentille claque sur les fesses. Elle devait prendre cela comme un petit rappel à l'ordre, d'autant plus que ses fesses étaient encore violettes.

  • Je t’aime. Maître, souffla-t-elle encore.

Puis elle rit nerveusement en partant aider Chiendri. La pyramide de mes bagages était un ensemble de caisses, de corbeilles en osier, de couvertures, de tapis, d’outres encore plates, d’énormes bissacs pour tribosses. Il était évident que tout compte fait, je garderai mes deux iŭga, car elles étaient des hurleuses exceptionnelles. Je m’étais amusé à leurs dépens ; aussi, après les avoir jeté dans le port afin qu’elles se lavent un peu, je leur fis apporter de l’auberge une grosse portion de cycéon et quelques fruits. Je n’avais plus qu’à choisir un guide.

***

Comme à mon habitude, dans pareil cas, j’avais laissé mes bagages sous la surveillance de mon roojas. Son collier transmetteur me tenait au courant de tout ce qu’il voyait et entendait. Je pouvais même lui donner des ordres.

Bien sûr, j’aurai pu laisser mes femelles enchainées sur le quai. Mais non, je décidai de les prendre avec moi, car j’avais de grands projets les concernant.

J’hésitai, mais en fin de compte je leur jetai un nón tơi*, un court chiton de lin écru ainsi qu’une cape de linon blanc et même un bâton plombé. Après tout, elles le méritaient bien et j’avais tout de même passé pas mal de temps à leur enseigner les rudiments de cette arme. Je ne fus pas surpris qu’Antje en éprouva de la joie et même une certaine fierté. Adossé à quelques caisses de mes marchandises, je regardai avec un certain amusement mes femelles se vêtir de leurs effets. Plaisir enfantin pour Antje, aversion pour Chiendri, qui me supplia de lui éviter le désagrément d’une tunique, il est vrai que depuis sa naissance, elle n’avait connu que les chaines et la nudité. Si pour l’instant, ces quelques vêtements que je leur fournissais n’étaient pas bien nécessaires ; ces bouts de tissu, surtout dans le désert, seraient indispensables au brûlant soleil des jours, autant qu'au froid des nuits. Je dus tout de même me fâcher pour que Chiendri garde au moins la cape et comme punition elle dut porter ma besace. Il faudrait qu’à l’avenir je sois plus strict avec elles deux.

Flanqué de mon escorte et suivi d’une troupe de parasites, plus nombreuse que voulue, de décrotteurs et de jeunes voyous, je m’aventurai avec mes iŭga dans les rues tortueuses de la petite Katakata.

Mon chemin sans être pénible, devenait plus montueux. Les ruelles étaient plus étroites, avec au sol, remplaçant le pavé, un sable parsemé de gravillons dans des tons ocres, des rouges orangés ou des jaunes ambrés, qui mangeait nos pas, dans des chuintements de poussières vaporeuses.

De loin en loin, une vigne vierge, un jasmin ou un chèvrefeuille hargneux se cramponnaient à d'épais murs aveugles d’un blanc de céruse.

Nous défilions au milieu d’une indifférence feinte.

Étendus au soleil d’une place silencieuse, quelques mendiants loqueteux, triste reliquat d’un port oublié. Nous avions là, des estropiés en tous genres, des pouilleux dans des haillons puants. L’espace d’un bref instant, ils s’agitaient dans de grotesques gesticulations ou des mimiques obscènes. Ils ne daignaient pas détourner leurs regards au passage d’un mercenaire et de ses deux iŭga presque nues. Mais ils ne voulaient que l’aumône, se contentant de tendre la main, en répétant la formule familière :

  • Un has, Res*, donne-moi un has.

Plus loin… Accroupis par terre ou sur des bancs très bas, des vieilles et des vieux encore plus âgés, le visage défait, la toux creuse palabraient sur le seuil de petites portes d’un bleu presque gris. Leurs corps de momies parcheminées apparaissaient par les accros des chiffons dont ils étaient couverts. Ils nous regardaient passer avec une curiosité lasse. Aux petites terrasses des rares tavernes, nous ne troublions que peu l'existence des habitués, nonchalamment vautrés sur des nattes de joncs ou engagés dans une passionnante partie de shogi ou de dominos. Encore des ruelles… pourtant ce port vu de la mer me paraissait bien petit... Encore cette fraicheur moite, cette pénombre colorée, cette odeur de moisi, de beurre rance et de friture. Je jetai une ou deux poignées de pièces, histoire de me débarrasser de mon escorte de va-nu-pieds.

Enfin, arrivé sur les hauteurs de la cité, une immense esplanade déserte, abrutie de soleil nous tendait les bras. Et, adossée sous le surplomb d’une falaise crayeuse, la demeure de mon guide nous attendait.

C’était un ensemble fortifié de grands bâtiments collés les uns aux autres de sinistre apparence. Enclos par une haute muraille aveugle en forme de demi-cercle, chaque aile, s’appuyait à ce piton rocheux qui ressemblait à un phallus démesuré. Hormis ce fond de scène des plus obscène, mais bien dans les gouts de Bernard, elle ne différait en rien de n’importe qu’elle habitation d’un riche trafiquant sudiste. Elle n'offrait d'autre ouverture sur la rue qu’un porche de grès rouge, avec son portail de bois gris, lardée d’innombrables clous à tête de bronze. Gardée par deux molosses hommes chiens armés de massues et de coutelas, cet édifice paraissait à première vue assoupi. Pourtant il appartenait à l'un des plus riches marchands d'esclaves du pays, et renfermait un grand assortiment d'hommes, de femmes et d'enfants à vendre.

Je montrai aux gardes ma marque de Hors-Loi, le portail s’entrouvrit, il sourdait de cette porte entrebâillée des sons d'instruments, accompagnés de soupirs et de gémissements féminins. C'étaient les esclaves, qu'on dressait, de gré ou de force, et même au moyen du fouet, à toutes ces sortes de danses lascives qu’on destinait à n'être vues que par leur future maitre, et qui, avec le chant, la musique instrumentale, la poésie, formaient une petite partie de l’éducation des perles de harems que vendait Bernard Bun Buyu.

Sans attendre, j’entrai suivi de mes femelles. Tout d'abord une coquette cour intérieure, plus vaste que l’on aurait pu s’y attendre, cernée de minces colonnades de palissandre, ainsi que de riches moucharabiés finement ouvragés, et un bassin avec son jet d’eau gazouillant. Si j’avais été un flâneur, j’aurais pu à la rigueur apprécier, mais là, je venais chercher celui qui devait être notre guide. Un pendard comme j’en connaissais tant.

De l’autre côté du bassin, sur un divan, on y voyait Bernard Bun Buyu, un verre d’alcool à la main. Entouré des détrousseurs que j’avais pu apercevoir sur une des places que nous avions traversée, il leur donnait une poignée de pièces. Non loin, des femmes, de beaux éphèbes vêtus simplement de soleil ; certains autours de la pièce d’eau ou même sous la fontaine s’activaient en d’improbables jeux érotiques. Je me plantais devant lui, escorté de mes deux iŭga.

Comme pour moi, il n’y avait rien pour s’assoir, je dis simplement :

  • Iŭga, fauteuil !

Aussitôt Antje se mit à quatre pattes tandis que Chiendri à genoux me servait de dossier. Je m’assis sur le dos de Antje. Aussi je lui demandais en français :

  • Alors heureuse ?

Elle ne bougea pas, j’en déduisis que si elle parlait l’anglais, l’afrikaner et peut être d’autres langues, elle ne comprenait pas la mienne et c’était très bien. Je joignis mes mains et j’optai donc pour le français, langue que Bernard et moi étions seuls à parler dans ce monde perdu.

  • Salut Bernard, Toujours en vie à ce que je vois ?
  • Je te retourne la pareille. Ça fait quoi ? 30 ou 50 ans ?
  • Oui dans ces eaux-là, mais je pensais que tu voulais retourner à Avalon ?
  • Avalon ? tu rigoles ! Tu sais que toi et moi sommes personae non grata sur cette putain d’île. D’ailleurs tu as des nouvelles de nos pseudo maitres ?
  • De nos maitres ? tu veux rire ! il y a longtemps que j’ai coupé les ponts. Ils peuvent couler sur leur île flottante, j’en ai rien à foutre. Mais je te transmets le bonjours de deux belles garces.
  • Ah oui, lesquelles ?
  • De Pilarnasse, et de sa sœur Pétronasse.
  • Ah oui, cela fait bien 15 ou 20 ans que je les ai affranchies. Elles sont toujours aussi belles ?
  • Évidement ! Vu la dose de Ki que tu leur as donnée. Et tu n’étais pas obligé de parler de moi.
  • J’en déduis que tu as prolongé le traitement. Alors quoi de neuf à Ksar-Migatana ?
  • Ce n’est pas comme si tu n’avais pas de nouvelles de leur part… J’ai pu apercevoir chez elles une cage pleine de papillons messagers*.
  • Alors que viens-tu faire dans mon petit paradis ?
  • Ton paradis ? cette bicoque pouilleuse ? Dans ce port de pouilleux ?
  • Tu connais l’adage ? pour vivre heureux, vivons caché.
  • Il y a des limites. Avant que je me fâche ! Tu peux demander à tes tireurs de ranger leurs fusils à vapeur et leur arbalètes automatiques ? Même cachés, je les sens. Et rassure-toi, je ne viens pas pour ta tête.

Bernard claqua des doigts, on entendit un bruissement et une vingtaine d’hommes sortirent de leur cachette.

  • Une bonne chose, il eut été dommage qu’une si longue amitié prenne ainsi fin, gloussa-t-il. Bon alors tu peux m’expliquer ?
  • Oh, c’est simple. J’ai besoin d’un guide pour aller à Nénamenzi.
  • Nénamenzi ? Tu sais que cette ville est en construction ? Et que pour l’instant elle est interdite aux étrangers ?
  • De la ville je m’en moque, je veux juste rencontrer ce fameux Samaël.
  • Juste rencontrer ? Comme tu y vas !
  • J’ai une lettre d’accréditation de la Guilde Souveraine
  • Et alors ? Ton Samaël s’en branle de la Guilde. Derrière les falaises c’est le désert. C’est un immense territoire où il est adoré à l’égal d’un Dieu. Il n’a pas besoin de la Guilde. Crois-moi, mieux vaut l’y laisser.
  • Tu le connais ?
  • Oui, un peu. Je fais commerce avec lui.
  • Tu lui vends quoi ?
  • De l’alcool, beaucoup d’alcool.
  • C’est étrange, sur les quais, je n’ai rien vu qui pourrait le laisser penser.
  • Tu oublies qui je suis ?
  • Pour ça non ! Un généticien, un Hors-Loi un Reg et une tapette.
  • Putain ! ça fait des centaines d’années qu’on ne me l’avait pas dit dans ma langue.
  • Alors ?
  • Ben, alors ça fait du bien, mais ça me donne envie de t’en coller une.
  • Je savais que tu aimerais. Bon, blagues à part, la Guilde, tu sais que je m’en cogne ? Non, sérieusement, je veux voir Samaël pour autre chose. Je t’ai parlé du Blob, donc tu sais que c’est lui mon maitre et non la Guilde ou Avalon.
  • Oui, et si je ne t’avais pas ausculté… jamais je ne t’aurais cru ! Pareille symbiose est impensable.
  • Cela fait déjà quelque mois que le Blob s’est réveillé, il a besoin de parler avec Samaël par ma voix. Nous devons faire évoluer Exo. C’est une des raisons de ma venue.
  • Bon, pour Nénamenzi, tu oublies, il n’y est plus. Il guerroie, il prépare le siège d’une citadelle en plein désert. C’est là-bas, quand il arrivera que tu le trouveras. Avant que tu ne me le demandes, sache que je ne pourrai pas t’accompagner. J’ai des alambics à surveiller de près. Samaël est un client fidèle, mais exigeant. Ce que je peux faire, c’est programmer ton Oracle pour te guider et ajouter un mot de ma main à tes lettres d’accréditations.
  • Tu peux faire encore quelque chose pour moi ?
  • Tu penses à quoi ? Si c’est la botte, oublie, je préfère mes éphèbes. T’es trop moche.
  • Bon ça va ! Je ne suis pas comme toi. Tu dois pas mal passer de temps dans ton labo pour paraitre toujours aussi jeune ? T’as le physique d’un beau gosse d’à peine 30 ans.
  • Alors tu veux quoi ?
  • Tu peux nettoyer mes iŭga ?
  • Les nettoyer comment ?
  • La totale. Plus une seule marque, une peau de bébé, avec un bleu beaucoup plus clair.
  • Je les trouve particulièrement claires pour des iŭga.
  • Oui je sais, j’en suis le premier surpris. Mais je veux un bleu encore plus clair. Et retire les mouchards si elles en portent, je n’aime pas être fliqué.
  • Tu penses que…
  • Pardi ! ces iŭga sont en quelque sorte un cadeau de la Guilde, alors tu en déduis quoi ?
  • Dit comme ça…
  • Profites en pour jeter un œil sur la liste de ce que je veux leur faire.
  • Putain tu écris toujours aussi mal, vaut mieux que tu me la lises.
  • Bon, alors…
  • Attends ! Tu peux me passer ton dossier ? il me désigna Chiendri.

Je m’adressais à elle en langue commune*.

  • Agenouille toi devant maitre Bernard Bun Buyu.
  • Bien maitre.

Ce qui fut fait.

  • Bon ! Reprenons, j’ai fabriqué des feutres. Je vais retranscrire ta liste sur son crâne
  • Tu devrais les vendre, ils ont pas ça sur Exo.
  • Bah ! Tu sais comme moi, que c’est la meilleur façon de s’attirer les foudres de la Guilde ou d’Avalon.
  • C’est bien pour cela que je compte sur le Blob et peut être sur ce fameux Samaël. Il est vraiment temps de faire bouger les lignes. D’ailleurs il faudra que je t’entretienne de deux ou trois petites choses. Après tout nous sommes des Almogàvers, et je suis encore ton Adalid.
  • Oui c’est vrai… et cela remonte à quand notre première rencontre ?
  • A vue de nez je dirai que c’était sur Octopus Minor. Le jour ou le lendemain de ma promotion.
  • Oui, ça fait des milliers d’années. Mais tu voulais parler d’autre chose je crois.
  • Oui, figure-toi que j’ai revu Yggdrasil*, il a élu domicile dans l’épave d’un galion stellaire de la CETC.

Bernard siffla songeur.

  • Ben ! mon vieux…. Cinquante ans qu’on s’est pas vu… mais là c’est du lourd.
  • Tu ne peux pas dire mieux. Car ce que je vais te raconter, est non pas explosif, mais atomique.
  • De toute façon, avec toi, on atteint toujours des sommets.
  • Oui on peut dire ça. Tu sais sur qui je suis assis ?
  • Sur une putain d’iŭgum.
  • Ben, pas que… je suis sur la « Antje Baeckelandt ».
  • La « Antje Baeckelandt » ?
  • Tu en connais d’autres ?
  • T’es con de me dire ça ! Avalon ou la Guilde donneraient un empire et bien plus pour la posséder. Je pourrai te vendre !
  • Laisse-moi rire ! qui te croirait ? C’est comme si tu disais que je suis protégé par le Blob, qui n’est autre que le vrai propriétaire d’Exo et de son système solaire.
  • Oui vu comme ça… n’empêche…
  • N’empêche, rien du tout… Depuis que le Blob s’est réveillé, je peux te dire que je ne crains plus grand-chose. Si on en revenait à ma liste.
  • Je t’écoute.
  • Bon, comme je te l’ai dit je veux qu’elles aient une peau de pêche, vierge de toutes marques, d’un bleu très pâle avec une possibilité de caméléon. Il faudrait aussi que tu travailles leurs cordes vocales et leurs poumons, ce sont des hurleuses toutes les deux. Tu leurs injecteras des nanites* régénérantes avec un renforcement du squelette, un peu à la sauce Yumi. Bref vraiment la totale façon commando Almogàvers. Tu leur mettras mon sceau de Possession Suprême de Hors-Loi.
  • Tu sais ce que cela veut dire ?
  • Évidement ! cela va me coûter une fortune. Et elles seront invendables. Mais, ainsi, personne n’osera me les prendre. J'ai déjà fait cela avec une autre esclave et je ne le regrette pas.
  • Tu me demandes là un sacré boulot, je ne suis pas un dieu, juste un petit généticien de rien du tout. Tu as vraiment une fortune à dilapider pour ces deux pétasses ?
  • Je ne te savais pas si modeste… Alors combien tu veux ?
  • Tu sais qu’entre nous ce n’est pas qu’une question d’argent. Mais ici, je manque de matériaux et de données. Tu comprends, cela fait des centaines d’années, voir plus, que je n’ai pas pratiqué pareille métamorphose.
  • Tu as tout inscrit sur son crâne ?
  • Oui et ne rajoute rien ou il faudra que j’écrive sur son dos.

J’étais toujours assis sur le dos de Antje qui remplissait à merveille son rôle de meuble d’appoint. En langue commune je demandais à Chiendri de me passer ma besace. J’en retirais une plaquette de platine, ainsi qu’un sachet de velours rouge.

  • Voilà pour la partie financière, je lui tandis la plaquette.
  • Oui, effectivement, sept millions de Zas* ! de quoi solder une armée pour au moins trois bonnes années. Mais pour les matériaux ?
  • Évidemment, tu as des papillons messagers.
  • Évidemment !
  • Dans ce cas je te communiquerai les coordonnées d’Yggdrasil, si cela ne dépasse pas cent kilos, il t’enverra ce que tu demandes par drones furtifs.
  • Et bien Teixó tu ne fais pas les choses à moitié.
  • Non, comme je te l’ai dit le Blob s’est réveillé. J’ai encore un petit cadeau pour toi. Je sortis du sachet de velours quatre billes. Tiens, cadeau.
  • C’est ce que je crois ?
  • Pardi ! Tu me prends pour qui ?
  • Ta générosité n’a plus de borne. Ce que tu m’offre n’a pas de prix.
  • Si ! Occupe-toi bien de mes filles.
  • Pour ce prix, elles seront en or massif.
  • Pas besoin, fait juste ce que je t’ai demandé. Il te faudra combien de temps ?
  • Pour un travail soigné… va falloir compter dix bonnes semaines avec la convalescence.
  • Putain ! c’est trop long !
  • Laisse-moi finir, je peux accélérer le processus en les mettant en stase. Mais dans ce cas, il faudra que ce soit toi qui actives leurs nouvelles fonctions et qui les forme. Là au bas mots, tu gagnes sept semaines.
  • Faisons cela, j’aurai tout le trajet pour parfaire leur instruction.
  • Il est évident que tu es mon invité. Ça tombe bien mes cuisiniers Hercule et Poireau me prépare une pissaladière.
  • Avec du pissalat ?
  • Tu me prends pour qui ? Nous les Pédés, on a le sens du beau et du bon.
  • Tu sais ce que j’en pense ?
  • Oui qu’on est pas assez nombreux ! C’est vrai, que pour qu’un vilain comme toi, ait ses chances avec une femme, même laide, il faut que les beaux gosses soient tous homos.
  • Ben oui ! à défaut d’être beau, je suis lucide. Mais ta tarte elle est faite avec de la pâte à pizza ?
  • Oui avec ce petit supplément d’huile d’olive qui fait la différence. Et mes cuistos la tartinent avec une pâte faite de petits poissons de roche, de sardines et d’anchois saumurés. J’ai même modifié génétiquement des oignons pour qu’ils soient identiques aux oignons blancs des cévennes, c’est te dire. Mais je sais que tu es toi-même un excellent cuisinier.
  • Disons que je me débrouille.
  • Ne soit pas si modeste. Je vais envoyer mes serviteurs prendre tes bagages sur le port. Ton roojas est toujours aussi vindicatif ? je ne voudrai pas qu’il me bouffe un ou deux domestiques.
  • N’ait crainte, je peux lui donner des ordres à distance. J’ai ramassé pas mal de gadgets dans le vaisseau de la CETC. J’en ai pas mal à te montrer. T’es toujours en cheville avec l’autre folle tordu de Matias ?
  • Sois poli avec mes copines ! oui, il a son labo dans une aile du bâtiment. Tu sais, j’ai fait construire ma demeure à flanc de falaise. Et tu es à l’entrée d’un complexe de plus de deux hectares. Tu sais, je ne suis ni un combattant, ni un nomade comme toi. Je serai plutôt du type mérou.
  • Je sais, ce poisson qui change de sexe en vieillissant et qui n’est ni tendre, ni inoffensif. Mais tu vas voir, j’ai plein de nouveaux joujoux. De quoi donner des orgasmes à Matias et des poussées d’urticaire à la Guilde ou à Avalon.
  • Moi, je dirais à mes servantes lesbiennes de faire un effort, un gros effort, pour te supporter.
  • Mais qu'est-ce qui rend cette Antje si spéciale ? demandai-je.
  • Tu sais, que nous les Reg, outre les nanites et autres joyeusetés, nous possédons le gène de Mathusalem ? eh bien, il vient de cette fameuse Antje. On la pensait perdu dans l’espace. Ces cons de la CETC l’avaient envoyé en cocon pour être disséquée sur Nitril IV B, sauf qu’en route un incident a détourné le vaisseau dans lequel elle était. Bon je dis disséquer, peut être pas, en tout cas ils n’avaient pas fini de l’étudier, c’est aussi pour cela qu’il y a une telle inégalité devant la vieillesse.
  • En tout cas, je veux bien que tu l’étudies, mais ne me l’abime pas !
  • Pour qui tu me prends ? Je suis un ancien de l’UDI, tout comme toi. Et puis, rien ne prouve que tu as la bonne Antje.
  • Je pensais que toi tu saurais me le dire, si c’est la bonne.
  • Qu’est ce qui te fait penser cela ?
  • Mon petit doigt… et surtout le fait que tu avais un test imparable pour dénicher les clones espions de la CTEC qui prenaient l’identité des membres de l’UDI.
  • Tu as une bonne mémoire. Mais rien ne dit que j’ai encore cette machine…
  • Rigolo ! parano comme tu l’es ? je suis certain que tu as conservé et même amélioré ce genre d’outil. Mon ami partit d’un grand rire. Mais dis-moi, comment t’es venu l’idée de cette machine ?
  • J’ai des lettres mon pote. Jeune, j’avais vu un film, d’un genre qu’on appelait SF. Je crois que cela s’appelait « Blade quelque chose ». J’avais trouvé l’idée géniale. Tu vas voir cela va te rappeler des souvenirs. On va amener tes iŭga dans un de mes labos. On va passer ton esclave à l’inquisiteur.

Il était temps de bouger. Mais avant toute chose Bernard fit masquer mes filles et on leur mit la laisse. Aussi je suivi mon ami avec mes deux esclaves. Nous traversâmes un petit patio pour rejoindre la porte métallique d’un bâtiment en béton sans grâce menant à un couloir sans relief, à un contrôle de sécurité et à plusieurs étages d'escaliers. Lorsque finalement nous sortîmes, nous étions sur une passerelle métallique au-dessus d'un immense entrepôt. Le soleil brûlant pénétrait à travers les étroites fenêtres près du toit, atteignant à peine les nombreuses silhouettes en contrebas.

  • Ici, dit mon guide, c’est le quai de chargement de ma distillerie.
  • Je suppose que ta marchandise passe par les tunnels que je vois là-bas ?
  • Tout à fait, mais en ce qui nous concerne, cela va se passer par là. Et il me désigna une porte blindée à l’autre bout de la passerelle.
  • Où allons-nous ensuite ?
  • Tu vas voir, on va passer au-dessus de mon autre activité. Et tu comprendras pourquoi je préfère que tes femelles soient aveugles.

La pièce suivante était identique, sauf que l'espace était rempli de 80 petites geôles en verre épais en 4 rangées de 20, chacune d'environ 2m sur 1,5. Elles étaient assez grandes pour s'allonger ou se lever mais pas plus. Chaque côté des pièces, à l'exception du sol, était en verre transparent, le seul meuble qui l’occupé était un simple lit, et un trou occupait le centre de la cellule. Nous étions toujours sur la passerelle, elle passait au-dessus et nous pouvions voir d'un coup d'œil que si environ la moitié des cellules étaient vides, l'autre moitié abritait des femmes nues. Elles étaient de toutes les races, de toutes les couleurs, et même si les physiques tendaient vers les jeunes et les nubiles, il y avait pas mal de variété.

  • J’appelle cela ma salle de décantage, déclara mon guide, en montrant les drones caméras au-dessus de chaque cellule. Une fois qu'elles sont entrées dans mon monde, mes nouvelles acquisitions sont surveillées 24 heures sur 24 par du personnel spécialisé, jusqu'à ce qu'elles se voient attribuer un programme d'entraînement personnalisé.
  • Comme quoi ? Je ne pouvais m'empêcher de tendre le cou pour regarder dans les cellules de verre.
  • Voyons voir... eh bien, c'est facile ! Tu vois cette fille là-bas, en train de faire des pompes ?
  • Waow. Depuis combien de temps est-elle ici ?
  • Probablement trois semaines, mais ce genre de détermination et d'endurance la rend bien apte à un entraînement de garde du corps. Ou si tu regardes cette jolie petite brune là-bas, toute repliée sur elle-même, cherchant inconsciemment du réconfort dans le cauchemar qui l'entoure, cela suggère une personnalité docile, ce qui est un gros plus dans le service domestique ou de plaisir.
  • Mais pourquoi te donnes tu tant de mal pour des esclaves ?
  • Oui, tu crois que, trois trous, deux mains et une paire de seins sont suffisant ?
  • Non ! mais de là à faire tout ça…
  • Celles que j’achète sont destinées à être mes perles. À être des femmes comme Pilarnasse ou sa sœur Pétronasse. Dans chaque grande cité, il y a une de mes perles. Elles sont mes yeux et mes oreilles. Je n’ai pas besoin de courir le monde, c’est lui qui vient à moi. Alors vu l’investissement que cela comporte tu comprendras que je sois sélectif.
  • Et pour tes esclaves mâle ?
  • Ils sont dans une autre section.
  • Et pour ce qui est de Katakata ?

Il rit sous cape, puis il me répondit.

  • C’est comment dire… je cherche le mot…
  • Oui, c’est un « village Potemkine. »
  • Voilà c’est le mot que je cherchais. Mais pas un village, mais un port qui ne donne pas envie de rester. Pour la Guilde c’est le trou du cul du monde. Comme on disait, pour vivre heureux… Bon si on en revenait à tes deux iŭga.

Il n'y eut qu'une courte marche de là jusqu'à la salle de refonte.

Bernard fit laver les deux iŭga. Il s'était assuré qu'elles étaient aussi propre qu’un sou neuf. Je pense qu’elles furent heureuses de l'attention qu’on leur portait. Pour faire bonne mesure, Bernard leur appliqua une couche d'huile et d’onguent sur tout le corps. Cela rendrait apparemment ses appareils plus efficaces.

Une chaleur étrange qu’elles ne pouvaient pas vraiment comprendre c’était emparée de leur corps, mais c'était... agréable. C’était bien la première fois depuis longtemps qu’on s’occupait d’elles. Mais il y avait aussi autre chose. Une étrange tristesse, peut-être… reconnaissant, ressentant cette nouvelle attention ; elles pouvaient ainsi comprendre, à quel point elles en avaient eu si peu durant leur vie, et c’était surtout vrai pour Chiendri qui se mit à pleurer à gros sanglots.

Matias avait fait son apparition avec une montagne de gadgets posés sur une table volante.

  • Bien, Matias, tu as du travail à faire. J'espère que tu as amené toutes tes petites affaires.

Il regarda Bernard de haut en bas comme s’il avait dit une incongruité.

  • Héhé, ne t'inquiète pas mon ange. J'ai apporté la station aéroglisseur et les chambres de stase. Derrière l'homme, deux cylindres aussi grands que des cercueils flottaient dans les airs.

Il passa une petite heure à équiper les deux grands cylindres de verroi avec un tas de flexibles et de tubes en tous genres.

Antje et Chiendri, tétanisées regardaient autour d'elles, elles étaient dans une étrange pièce sans fenêtre, le plafond s'éclaira lentement, des drones semblables à des melons volaient autour d’elles, certains étaient équipées d'appareils de prise de vue, d’autres étaient hérissés de seringues. Elles ne pouvaient imaginer ce qui allait suivre. Des machines et d'étranges instruments commencèrent lentement à prendre vie. Des bruits mécaniques et des ventilateurs commencèrent à vrombir.

Enfin Chiendri osa prendre la parole.

  • Maitre, qu'est-ce que tu vas nous faire ? demanda-t-elle d'un ton anxieux.
  • Tu n'es pas en position de poser des questions, esclave ! aboya Bernard en retour.
  • Ne vous inquiétez pas les filles, c’est pour votre bien. Je suis certain que vous serez heureuses du résultat. Je vais faire de vous deux, de véritables déesses. En attendant, vous allez vous assoir dans ces deux confortables fauteuils et répondre aux questions de Maitre Bernard.

À peines assises, des menottes métalliques sortirent des accoudoirs pour emprisonner leurs poignets. Matias entrava leurs chevilles, puis il leur mit un casque équipé d’une large visière.

  • Les femelles, restez tranquille. Vous allez adorer ça, ou pas.

Bernard était devant un écran holographique, calibrant des données, il enregistrait maintenant le son venant de l'intérieur des filles. Cela capterait tout ce qui se passait dans leur corps, ainsi que leur rythme cardiaque.

Les casques étaient équipés d’un micro et d’écouteurs. Antje secoua la tête, essayant de le retirer, mais sans succès.

Elles pouvaient entendre des sons forts, étranges et graves. En fait elles écoutaient leur propre corps, leur rythme cardiaque élevé, ainsi que leur propre respiration désespérée. Elles avaient perdu le sens normal de l'ouïe. Elles ne pouvaient plus voir grand-chose car leur visière était devenue opaque.

  • Je suppose qu'il est temps d'utiliser ça ? interrogea Matias. Il venait de remplir l'injecteur avec le liquide d’une fiole qu'un drone lui avait apporté.

Il poussa finalement l'injecteur sur le cou d’Antje et appuya sur la gâchette.

  • Qu'est-ce que c'est... hooo... Aïe ! cria t’elle paniquée. Est-ce que je vais... Aaah ! Suis... Aaah !!

À présent seule la panique, la confusion lui était autorisée. Et elle se mêlait à la frustration de ne pouvoir rien y faire

Bernard sortit de la pièce. Une minute plus tard il était de retour avec dans ses mains quelque chose qui ressemblait à un carreau de faïence.

  • Humm, elle n'est pas encore sous sédatif ? Je pensais que tu lui avais déjà fait l’injection... Il ne semblait pas très content de voir la fille se débattre.
  • Ne t'inquiète pas, je teste une nouvelle drogue à effet retard. Elle sombrera dès que je prononcerai un mot magique.

Leur ton était si décontracté et nonchalant, c'était comme s'ils n'avaient pas vu les filles toutes nues impuissantes assises entre eux.

Bernard posa le carreau sur un des murs qui l’absorba.

  • Bon je pense qu’on peut démarrer ? MAINTENANT... QUI... ES-TU... ? lui demanda mon ami.
  • Je suis une iŭgum, je suis un outil pour mon Maitre. Dit-elle alors que sa mâchoire tremblait. Chaque mot qu'elle prononçait était suivi d'une micro-décharge électrique qui était dirigée sur toutes ses zones érogènes. La machine la programmait comme on dresse un chien à l'aide d'un cliquet et de friandises. Elle était conditionnée par des stimulations intenses qui iraient jusqu’à déclencher des vagues d’orgasmes.
  • Tu vois Teixó, le carreau que Bernard a placé dans le mur est en fait un module programmé sur l’ADN ainsi que sur le cerveau de ton esclave. Dans un premier temps il lui suggère des réponses par le moyen d’une voix qu’elle entend dans sa tête. Plus sa réponse correspond à ce que lui dit la petite voix qu’elle a dans la tête. Plus elle éprouve du plaisir. C’est une sorte de pré-conditionnement. Il faut que tu saches, que tous les clones sont conditionnés afin que leur personnalité soit le calque de l’original. Sauf qu’un clone est si bien programmé, qu’il répond plus vite à certaines questions que son original, un comble tu ne trouves pas ?
  • Donc là vous faites un calibrage ?
  • Oui tout à fait, c’est pourquoi je ne demande pas au sédatif de faire effet. Je ne suis pas comme Bernard qui endort sa victime. Non, moi je préfère qu’elle soit assez lucide pour se rendre compte de ce qu’il se passe. Tu vois, j’aime bien cet instant fugace où le clone se rend compte qu’il n’est qu’une vulgaire copie.
  • Bref, tu es un sadique !
  • On peut dire ça, j'ai toujours été un peu pervers, donc un travail dans lequel je serais payé pour déshabiller et maîtriser des femmes et des jeunes hommes rebelles semblait être la meilleure chose qui me soit arrivée. Mais voilà il y a deux problèmes. Tout d'abord, Bernard. Il est depuis toujours au courant de mon penchant, il le considère comme non professionnel et il fait tout pour m'empêcher de m'y adonner. Chaque fois que j’ai une nouvelle idée, il limite le cadre de mon expériences. Tiens il y a trois semaines j’ai retrouvé une formule de la CETC, un truc génial, je l'ai montrée à Bernard et il m'a lancé un regard qui semblait dire "tu es sérieux, putain ?"
  • Tu sais ce que c’était sa trouvaille ? simplement, un nouveau mutagène. Le genre de formule qui vous fait pousser une queue, des cornes, des écailles. Je trouve qu’on c’est assez battu contre ces chimères au temps de la grande guerre.
  • Bon, j’ai pas dit mon dernier mot.
  • Et c’est quoi ton deuxième problème ?
  • Ah oui, mon deuxième problème est bien... Je n'aime pas vraiment faire de mal sauf si mes victimes le demandent... et ici nos esclaves ne veulent VRAIMENT pas me faire plaisir.
  • Vous avez vu la flaque aux pieds des fauteuils ? remarquais-je.
  • Oui il semble qu’elles soient à point.

Un message apparu sur le tableau holographique :

"ESCLAVE ANTJE ENREGISTRÉ AVEC SUCCÈS DANS LA BASE DE DONNÉES. EMPREINTES DIGITALES, MESURES, SCANS DE TOUS LES ORGANES, TOUS TÉLÉCHARGÉS. ACCÈS PUBLIC RESTREINT DE NIVEAU 5 CRÉÉ PAR BERNARD POUR TEIXO".

"SÉANCE 001 TERMINÉE. PROGRESSION RÉALISÉE VERS LA SAUVEGARDE, LE SOIGNAGE ET LA REPROGRAMMATION. LE SUJET RÉAGIT MAINTENANT POSITIVEMENT AU TRAITEMENT."

Bernard parla à haute voix :

  • Lancement du questionnaire. Sélection 1 - Tu préfères... Livre ou télévision ?
  • Ni l’un ni l’autre, je préfère le cinéma.
  • Chien ou chat ?
  • Je préfère les chats, mais j’aime bien me faire baiser par un chien.
  • Développe.
  • C’est une pratique courante au Dépotoir, nous sommes toutes passées par là.
  • Donc c’est après 1976 de l’ère chrétienne.
  • Oui Maitre. Mais j’avoue avoir été troublée par un spectacle de ce genre dans une ferme près de Upington, j’avais vu une jeune négresse qui, pour quelques rands, s’était fait prendre par un Boerboel. Elle semblait en avoir l’habitude, elle avait même joui sous nos yeux. Si on m’avait dit qu’un jour je serai à sa place…
  • Reprenons, Thé ou café ?
  • Les deux, mais cela fait une éternité que je n’en ai plus bu.
  • Tu te souviens de la dernière fois ? et c’était quoi ?
  • Un expresso sans sucre, juste avant que j’entre dans une clinique du Cap.
  • Sucré ou salé ?
  • J’aime bien les deux.
  • Protagoniste ou antagoniste ?
  • Les Maitres savent que je ne suis qu’une iŭgum, moins qu’une esclave. Je ne suis qu’un déchet.
  • Manger ou boire ?
  • Ce qu’on veut bien me donner.
  • Dessin ou musique ?
  • Dans mon autre vie, j’aimais bien les deux.
  • Le jour ou la nuit ?
  • La nuit, car c’est le seul moment où on nous laisse un peu tranquille.
  • Famille ou amis ?
  • Je n’ai plus de famille mais il me reste une compagne de chaine.
  • Regarder le passé ou le futur ?
  • Le passé me fait mal, le futur me fait peur.
  • Couleurs chaudes ou froides ?
  • Jeune je détestais le noir et j’aimais le bleu. Maintenant le bleu est la couleur de ma déchéance.
  • Douche ou bain ?
  • Ce n’est pas à moi de choisir.
  • Être seule ou avec ta bande ?
  • _ je ne sais pas quoi répondre.
  • Être dehors ou dedans ?
  • Qu’importe, j’ai une vie de chienne.
  • Le feu, l'eau, l'air ou la terre ?
  • Je ne comprends pas.
  • Ce n’est pas grave, on passe à la suivante.
  • Dragon ou licorne ?
  • Je ne suis plus une gamine mes Maitres.
  • Rêve ou réalité ?
  • Cela fait des mois que je vis un cauchemar.
  • Quelle pièce de la Triforce ? (Force, Sagesse ou Courage, pour les non-Zeldaphiles)
  • ????
  • Oui, passons cette question, même moi je ne la comprends pas.
  • Hôtel ou camping ?
  • Mes Maitres, sur Terre, j’étais une Duchesse, je ne connaissais que les palaces. Sur Exo je n’ai connu que la paille et encore pas toujours.
  • Classique ou excentrique ? question sans fondement. N’y répond pas. Zia peux tu me donner les résultats.
  • Zia ? demandai-je.
  • Oui, c’est le nom de notre IA.

Comme autre réponse un message apparue sur le tableau holographique.

"SENSIBILITÉ AUGMENTÉE : 75 % TERMINÉE"

"FIN DE LA PREMIERE SÉANCE DE NAVIGATION CEREBRALE"

  • Matias tu en penses quoi ?
  • Bernard mon ange, 75 % c’est un peu juste, je pense qu’il faut poursuivre.
  • Vous devriez endormir Chiendri, elle n’a pas à être témoin de nos investigations.
  • C’est vrai Teixó, je l’avais oublié celle-là. On va faire le nécessaire pour la mettre en stase. Pour le reste je vais choisir des questions pour conclure le test.
  • Bernard, je pense que tu devrais accès ton questionnaire sur son passé terrestre.
  • C’est ce que je vais faire. Antje pour les prochaines questions tu répondras avec tes souvenirs d’Afrique du Sud.
  • Bien Maitre.
  • Couleur des cheveux ?
  • Longs et Blonds
  • Couleur des yeux ?
  • Bleus
  • Tu aimes les filles, les garçons ou les deux ?
  • Les deux Maitre.
  • Cicatrices ?
  • J’en avais deux. La première, c’était celle de l’appendicite, la seconde c’était une coupure sur le poignet gauche. Je la cachais sous mon bracelet montre. Maintenant j’en ai tellement…
  • Meilleure caractéristique physique (apparence ou capacités physiques) ?
  • j’étais sublimement belle. Un véritable top model.
  • Quelque chose qui l'amuserait ? Non ne répond pas si l’ordinateur avait été calibré pour : « Quelque chose qui t’amusait. » Là tu aurais pu répondre.
  • Bien Maitre.
  • Ton meilleur souvenir ?
  • Un safari que mon père m’avait offert. Mais façon XIX siècle. Je me déplaçais dans la savane en chaise à porteur, avec une négresse qui courait à côté de moi avec une ombrelle pour me faire de l’ombre. C’était un an avant que je tombe malade.
  • Ta boisson préférée ?
  • Des Champagnes millésimés.
  • Tu peux me donner des dates ?
  • Le Maitre veut connaitre quel type de millésime ? Millésimes du millénaire, millésimes du siècle, millésimes exceptionnels, très grands millésimes…
  • Stop ! ça va on a compris, alors quel est le dernier grand millésime que tu as bu ?
  • Si mes souvenirs sont bons cela devait être un Champagne Ruinart de 1969 et c’était un très grand millésimes.
  • Quel conte ou histoire a marqué ton enfance ?

Elle hésita un instant avant de répondre :

  • La princesse au petit pois.
  • Zia peux-tu me donner les nouveaux résultats ?

"SENSIBILITÉ AUGMENTÉE : 110 % TERMINÉE"

"FIN DE LA DEUXIEME SÉANCE DE NAVIGATION CEREBRALE"

"ESCLAVE ANTJE ENREGISTRÉ AVEC SUCCÈS DANS LA BASE DE DONNÉES COMME ESPECE HUMAINE NON CLONEE MODELE UNIQUE."

  • Eh bien mon cher Teixó, nous avons bien notre réponse.

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Glossaire :

Nénamenzi ville plante : Nénamenzi, dans l'extrême nord-est du désert, est une jeune citée florissante dont l’idée de base définira un jour les progrès technologiques dont les Samaëliens sont capables.
Les tours de Nénamenzi sont des organismes complètement organiques et vivants qui ressemblent à de gigantesques cactus cylindriques, en forme de piliers mesurant plus de 25 m avec un diamètre de plus de 10 m. De telles structures n’étaient utilisées que par des pionniers volontaires, mais bien qu'elles soient encore spartiates et peu confortables elles sont appelés à être de luxueuses demeures. Les bioprêtres Samaëliens sont plutôt allés dans un sens qui consiste à concevoir certaines plantes de manière à fournir abri, confort, eau, chaleur, fraîcheur, lumière et un peu de nourriture.
Les emblavures de Nénamenzi ont été plantées dans un wadi alimenté annuellement par de petits ruisseaux montagnards. Il n’a fallu que 4 ans avant que les premières habitations soient prêtes à être ouvertes.
Durant ce temps, les futurs habitants ont creusé des galeries dans l’une des falaises pour se loger, aménager des citernes et cultiver des champignons, en outre ils ont planté autour de leurs futures maisons une flore résistante à la sécheresse.
Dans peu de temps, ce sont 51 tours qui abriteront beaucoup de monde et Nénamenzi qui a donné son nom à cette région habitable sera un des ports du Grand Désert, mais la petite ville est déjà une destination populaire pour les jeunes architectes, les bioprêtres et les nomades.

Le roojas : le roojas était carnassier et rapide, c’était une sorte d’autruche ou d’émeu, l’évolution ultime d’un vélociraptor, animal retors, coureur rapide, infatigable, terriblement dangereux pour celui qui le montait, ou pour celui qui croisait sa route, il avait l’intelligence des prédateurs vivant en meute, avec la même hiérarchie que les loups.
Tenter de monter une femelle ou un mâle alpha, tenait lieu du suicide, ou de l’inconscience, voire des deux.
En posséder un et le monter était la marque des chefs, des grands guerriers.
Cela impliquait des années de dressage, la création d’un lien presque télépathique entre l’animal et l’homme.
Le roojas ne supportait qu’un unique maître et son maître ne pouvait monter que lui, car le volatile était d’une jalousie maladive. Cet étrange oiseau courait aussi vite, voir plus vite qu’un cheval, il était capable de faire des bons de plus de quinze mètres sans aucune difficulté, son bec énorme capable de déchiqueter n’importe quoi, ressemblait à celui d’un aigle, sauf qu’il mesurait plus de trente centimètres, c’était une arme redoutable, au même titre que ses ergots.

Le tri-bosse : Le tri-bosse, de la famille des camélis est une sorte de chameau qui comme son nom l’indique possède trois bosses, en outre il a six pattes qui ont la particularité de pouvoir pomper l’humidité par leurs coussinets plantaires. Son pelage est blanc voire argenté. C’est un animal qui a souvent mauvais caractère.

Les iŭga :

Les iŭga, (iŭgum au singulier) est un cheptel de bétail humain, des sous-esclaves. Elles sont connues, exploitées et vendues sur le continent en dessus de la mer de Silex, ainsi que sur une mince frange du continent Sud bordant cette même mer. Elles sont en quantités plus que suffisantes et se marchandent bon marché. De sorte que leurs propriétaires permettent à leurs contremaîtres de les gérer très durement, de les nourrir au meilleur coût, de les torturer à loisir. Les vêtements sont considérés comme une dépense inutile voir interdite par les lois de soumission. En règle générale, cela coûterait plus cher de bien les traiter et de les garder pendant des décennies, plutôt que de les conduire durement, jusqu'à l'épuisement et d'acheter de nouvelles iŭga, à mesure qu'elles meurent à la tâche, ou qu'on les « déposes ». Toutes les iŭga sont régulièrement fouettées et l'idée d'intimité ou d'espace personnel est quelque chose qu'elles devront oublier. Donc sauf exception les iŭga, seront toujours tenues complètement nues et chauves., leurs bras sont toujours enchaînés quand elles ne travaillent pas. Le nez, les seins, le sexe, sont toujours annelés.

Une iŭgum peut porter des tatouages, des scarifications, des marques au fer rouge, des mutilations de toutes sorte. Son sexe n'est pas seulement épilé, mais bagué et peut avoir une médaille gravée. Elles ont toutes un tatouage sur le front qui indique leur qualité d’iŭga. Enfin, parfois, elles ont une autre chaîne autour de la taille qui peut être utilisée pour les garder sous contrôle. Le conditionnement adéquat des nouvelles iŭga, est un déterminant important de leur valeur à long terme. Garder les nouvelles acquisitions nues, enchaînées, bâillonnées, violées aussi souvent que possible est fortement recommandé. De plus, l'installation de piercings sur l'anatomie sensible facilite une correction facile et douloureuse, aidant au contrôle physique et mental des esclaves les plus récalcitrantes. Il est également obligatoire de les raser complètement. Non seulement cela empêche la propagation des parasites, mais cela aide également à déshumaniser ce nouveau bétail, tout comme le fait d’avoir de nombreux rapports zoophiles, ce qui accélère le rythme de leur dressage, car c’est bien de cela qu’il s’agit. La paresse persistante, la désobéissance et les pensées contestataires, ne doivent pas être prises à la légère. À première vue, si un conditionnement insuffisant ne semble affecter qu'une seule iŭgum, il peut en fait menacer de contaminer le cheptel entier du bétail. En tant que tel, plusieurs mesures strictes sont recommandées, comme l’isolement, la torture et l’exécution publique des plus rebelles, avant d'introduire les nouvelles esclaves dans le troupeau existant. Cela minimise le risque de contamination des autres iŭga et facilite la transformation des nouvelles esclaves en travailleuses dociles et obéissantes. De toute façon une iŭgum, ne le devient vraiment, que lorsque sa peau devient bleue. À ce niveau de transformation, son cerveau est modifié pour en faire de véritables soumises sans volonté propre.

Il existe trois sortes d’iŭgum :

L’ante : celle qui n’est pas encore bleue et qu’il faut dresser durement en attendant sa mutation.

L’iŭgum commune : elle est bleue, sans volonté, presque sans mémoire, souvent incapable de s’exprimer normalement. Elle est très forte, bien plus qu’un homme en tout cas. Très endurante, elle est toujours excitée sexuellement, comme atteinte d’une nymphomanie permanente. C’est pour cette raison que souvent on l’enchaine les mains dans le dos.

La clamor : très rare, car son cerveau n’est pas modifié et qu’elle peut tuer grâce à son hurlement. Elle est très dangereuse. De plus, elle est tout de même modifiée physiquement, car elle est encore plus forte, plus agile, plus endurante, qu’une iŭgum commune. Lorsque l’on en détecte une, elle est soit éliminée, soit vendue à un Hors-Loi, seul capable de gérer ce genre d’animal.

Comment expliquer les iŭga ?

Simplement par le manque de moteurs, l’absence d’un grand nombre d’animaux de trait et la découverte du cycéon d’iŭga, un ingrédient mutagène facilement cultivable.

Has : monnaie de bronze impériale. Has : avec 1 has on peut acheter un bol de soupe, avec 2 has une chope de bonne bière.

Zas : monnaie en or impériale.

Les Nanites : font référence à de la Nanotechnologie, en étant des mécanismes microscopiques qui pourraient être injectés dans des organismes vivants pour les réparer ou les contrôler. C'est une des bases de beaucoup de récits de science-fiction.

Blob Galactique : c’est un organisme monocellulaire polymorphe, un être issu d’une souche unique dont la pensée et le savoir sont cumulatifs à l’infini, on pourrait dire que c’est une sorte de parasite, mais en réalité il faudrait plutôt le ranger dans la famille des symbiotes.

Papillon messager : papillon aux ailes multicolores. On peut modifier la couleur de ses ailes pour écrire un message codé plus longue explication dan un chapitre de « Retour à Domina. »

Le roojas : le roojas était carnassier et rapide, c’était une sorte d’autruche ou d’émeu, l’évolution ultime d’un vélociraptor, animal retors, coureur rapide, infatigable, terriblement dangereux pour celui qui le montait, ou pour celui qui croisait sa route, il avait l’intelligence des prédateurs vivant en meute, avec la même hiérarchie que les loups.
Tenter de monter une femelle ou un mâle alpha, tenait lieu du suicide, ou de l’inconscience, voire des deux.
En posséder un et le monter était la marque des chefs, des grands guerriers.
Cela impliquait des années de dressage, la création d’un lien presque télépathique entre l’animal et l’homme.
Le roojas ne supportait qu’un unique maître et son maître ne pouvait monter que lui, car le volatile était d’une jalousie maladive. Cet étrange oiseau courait aussi vite, voir plus vite qu’un cheval, il était capable de faire des bons de plus de quinze mètres sans aucune difficulté, son bec énorme capable de déchiqueter n’importe quoi, ressemblait à celui d’un aigle, sauf qu’il mesurait plus de trente centimètres, c’était une arme redoutable, au même titre que ses ergots.

Le tri-bosse : Le tri-bosse, de la famille des camélis est une sorte de chameau qui comme son nom l’indique possède trois bosses, en outre il a six pattes qui ont la particularité de pouvoir pomper l’humidité par leurs coussinets plantaires. Son pelage est blanc voire argenté. C’est un animal qui a souvent mauvais caractère.

Res : abréviation de respectable pour un homme libre, terme Dominien. Resparres*: Titre pour les hommes libres : respectable.

Häkim: maire.

Domina: Capitale de l'empire du même nom.

Leno : autre mot pour désigner un proxénète.

La planète EXO :

Exo est la quatrième planète d'un système solaire dont l’étoile naine orange, est de type K V tout en étant très proche d’un type G.
Elle a pour nom Eridani VGIII dans la constellation de l'Éridan.
Cette planète est au milieu de ce que les astronomes appellent la zone de Goldilocks de son étoile mère.

Un endroit ni trop chaud, ni trop froid, ce qui signifie que l’eau liquide existe à la surface de la planète.
Le climat est comparable à celui de la Terre au Crétacé supérieur (plus chaud que la Terre actuelle).
Exo abrite différentes sortes de vies complexes à sa surface et dans ses océans ainsi que dans les cieux.

Les créatures volantes tirent parti d’une gravité plus faible que sur terre et de la densité élevée de l'air, ce qui leur permet de croître en taille tout en pouvant voler.
Les créatures terrestres et marines peuvent aussi atteindre de grandes tailles.
Dans sa haute atmosphère, il y a des nuages vivants de plancton aérien (nuages bleus et roses) qui étaient la première nourriture du Blob.
Sa croûte terrestre est assez poreuse, permettant la circulation entre l’océan et le manteau magmatique, ce qui entraîne de nombreux évents hydrothermaux, connus sous le nom de fumeurs noirs, mais il y a peu de volcans terrestres, quand ils existent, ils sont de type hawaïen et sont gigantesques.
Exo a eu une activité tectoniquement plus active qu'aujourd'hui, mais son manteau est encore particulièrement actif produisant de puissants panaches géothermiques qui font fondre la glace jusqu’à la surface de la banquise du pôle Sud, exposant l’océan par endroits à la surface des cieux. Cette géothermie débridée génère et maintient une atmosphère plus épaisse que la normale pour ce type de planète.
Une grande partie de sa surface est dominée par de vastes plateaux et des chaînes montagneuses qui se sont élevées très haut, au-dessus du niveau de la mer.

L'altitude extrême de ces montagnes concentre une grande partie de l'activité nuageuse sur la ceinture équatoriale, ce qui entraîne des précipitations régulières très abondantes dans les basses-terres et un climat extrêmement désertique dans les hautes terres.

La température moyenne mondiale est élevée, de l’ordre de 28 degrés ce qui contribue à maintenir une pluviométrie constante et génère un système de moussons.

Les basses-terres de l'hémisphère nord sont constituées de denses vallées fluviales de forêts pluviales qui se déversent dans un grand bassin boueux qui porte le nom de Centrerien.

Il faut savoir aussi que Domina se situe dans l’hémisphère Nord.

Les basses-terres de l'hémisphère sud sont dominées par de petits lacs et des marais d'eau douce entourés de déserts.

Ligéris, qui avait pour nom Mégatoune à l’origine, se situe elle dans l’hémisphère Sud.

Les formes de vie indigènes sont encore primitives, mais elles évoluent vite.

L’écologie est donc dominée pour l’instant par des formes de vie descendantes des importations terriennes transplantées et acclimatées qui l’ont colonisé dans les temps anciens avant l’effondrement dû aux guerres des ressources et du Blob.

La géologie d’Exo révèle aussi une longue histoire d’impacts périodiques d’astéroïdes.

On pense que l’un d’eux devait transporter le Blob, mais les énormes impacts dus aux guerres et à l’effondrement des implantations terriennes ont créé la formation de cratères géants.
Les hautes terres sont encore inhospitalières, l'écosystème natif d'altitude ne s'étant jamais rétabli complètement des bombardements, dont les cicatrices sont encore visibles depuis son orbite.

Aujourd'hui, Exo a un climat particulièrement chaud et calme, en particulier autour des mers cristallines, de la mer de silex, ainsi que des fleuves du plateau central.

Les courants plus forts dans les eaux plus profondes transportent nutriments et chaleur.
La hauteur des marées peut dépasser 25 mètres entre les basses eaux et les hautes eaux par effet de résonance, cela rend la navigation dans ses océans très dangereuse.

La planète a une inclinaison axiale négligeable, et donc très peu de variation saisonnière.
Les lacs salés du plateau central sont très peu profonds, ce qui en faisait le deuxième habitat du Blob l’écosystème qui le soutenait avant la guerre et sa troisième mutation.
Exo avait trois lunes dont deux lointaines, mais une d’elles a été pulvérisée dans le passé par une catastrophe inconnue.
Une ceinture de débris existe encore sur l’ancienne orbite de cette lune et un mince anneau de roches pulvérisées et de débris est maintenant en orbite entoure la planète.

Il reste donc deux lunes. La Minore qui est proche d’Exo dont la taille est un tiers plus grande que la lune de la Terre, elle possède un noyau encore en fusion. (Avec le cratère d’un volcan en activité visible depuis Exo « le Cyclope. »).
Et la Major bien plus grosse, plus lointaine, qui semble être en grande partie gazeuse et qui possède des anneaux.

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