12
Rose
Le mercredi suivant, il fait toujours une chaleur atroce. Je viens de terminer ma journée, j'ai retiré mon bleu et changer de tee-shirt. Vêtue d'un débardeur et d'un short, je quitte les vestiaires. Je marche dans le garage et trouve Nate près d'une des voitures en réparation.
- Tu es encore là?
- Oui, je dois finir cette voiture pour demain.
- Mais elle n'était pas prévue pour fin de semaine? lui demandé-je.
- Si, mais le client à appeler et tu sais que le client est roi.
- Oui... tu as besoin d'aide?
- Non, mais tu peux me tenir compagnie si tu n'as rien d'autre à faire.
- D'accord.
Je laisse mon sac tomber par terre et monte sur une petite table pour poser mes fesses. Je regarde Nate travailler. Il n'y a pas plus cliché que ce mec quand il travaille, cheveux attachés, marcel blanc tâché de cambouis, bleu sur les hanches.
- Passe-moi la pince, s'il te plait.
J'ouvre grand les yeux, je regarde la caisse à outils qui se trouve à mes côtés, plonge ma main dedans et prends le premier outil qui passe. Nate me tant sa main, je dépose l'outil dans sa main. Je le vois sourire quand il découvre l'objet.
- Je t'ai demandé la pince, pas une clé.
- Excuse-moi, mais je ne suis pas une pro des outils, je ne suis pas garagiste.
- Mais tu pourrais apprendre, me dit-il en me regardant.
- Oula non. Je mets des heures à nettoyer ma peau avec la graisse et elle devient toute rouge.
- Oh pauvre poussin, dit-il en souriant.
- Ne te moque pas. Tu verrais ma peau à la sortie de la douche, on dirait que je l'ai frottée avec la mauvaise partie d'une éponge.
- Tu salis que tes mains.
- Et bah figure-toi que non. J'arrive à m'en mettre à des endroits improbables.
- Comme?
- Le cou ou les seins... entre autre.
- Les seins? Mais comment?
- J'en sais rien. Mais j'y arrive.
- Si t'as besoin d'aide pour te nettoyer...
- Ah ah très drôle, dis-je ironiquement.
Il secoue la tête et repose la clé dans la boîte à outils.
- Ça c'est une pince poussin.
Je roule des yeux et l'entends rire.
- Tu vas faire quoi après?
- Après quoi?
- En attendant septembre?
- Peut-être me trouver un petit boulot de serveuse. En plein été, il y aura de la demande.
- Oui, je pense que tu trouveras. Bon j'en ai marre. Je te ramène?
- J'ai le droit de conduire? demandé-je en souriant.
Je l'entends rire, il s'approche de moi.
- Poussin, répète après moi : je te promets que jamais je ne toucherai à ton bébé, à la tienne ou celle des autres.
- Quoi?
- Répète.
Je souffle.
- Je te promets que jamais je ne toucherai à ton bébé, à la tienne ou celle des autres.
- C'est bien poussin, dit-il en souriant.
- Tu sais que c'est un peu bizarre d'appeler vos motos vos bébés, ça casse le mythe, c'est moins sexy.
- Et alors? Je suis sûr qu'il y a bien une chose que tu ne voudrais pas que je touche.
- Je ne vois pas pour l'instant, j'hausse les épaules.
- Je me lave et me change. Attends-moi là.
Nate disparaît dans les vestiaires, je reste une dizaine de minutes toute seule. Quand il revient, il me donne un casque que j'enfile une fois près de sa moto. Il monte et je me mets derrière lui. J'entoure ses hanches avec mes bras et nous quittons le Club. Je remarque qu'il ne prend pas la direction de chez moi, mais je ne lui dis rien. J'apprécie être dans son dos. Rouler avec lui. Nous arrivons devant une petite maison. Je descends et il fait de même. Je retire mon casque.
- Où sommes-nous?
- Chez moi. J'ai un truc a récupéré dans le jardin.
Je le suis.
Elle est chouette ta maison, dis-je une fois dans son jardin.
- Oui, mais je vais déménager.
- Ah bon pourquoi?
Je balaie son jardin des yeux et tombe sur sa voisine à moitié à poil.
- Euh c'est normal que ta jeune voisine soit quasiment à poil?
Le regard de sa voisine se pose sur nous et elle nous fait signe.
- Pardonne-moi mais je vais me servir de toi.
- Hein? Quoi?
Nate pose d'un seul coup ses lèvres sur les miennes, nos corps se collent, ses mains se posent sur mes joues, il approfondit notre baiser en me faisant goûter à sa langue. Je lui réponds en entourant son cou de mes bras. Ma langue vient jouer avec la sienne. Nous nous arrêtons à bout de souffle. Nos visages sont souriants.
- C'est bon, elle est partie. J'espère qu'elle a compris le message.
- C'est cette gamine qui te fait fuir?
- Entre autre. Si c'est pas elle, c'est sa soeur. Je commence à avoir des problèmes avec leur parent, alors je préfère me barrer avant, mais j'ai bien l'intention de faire une grosse fête pour mon départ.
Je lui souris.
- Super connard jusqu'au bout...
- Carrément.
- Et tu vas vivre où?
- À la sortie de la ville, il y a une maison avec un....
- Un lac.
- Tu...
- Oui, on va dire que je m'y suis baignée dedans quand j'étais plus jeune. C'est toi qui l'a achetée?
- Oui, je la trouve magnifique pourquoi?
- J'espérais un jour me l'offrir...
- C'est vrai?
- Oui, je l'ai toujours trouvée superbe. Peut-être que tu finiras par me la vendre, dis-je en riant.
- Pour l'instant, il y a quelques travaux à faire. Si tu veux tu pourras venir la visiter mais...
Je le regarde en souriant.
- Attends, tu l'as déjà visitée? me demande-t-il.
- Oui... Mais ça date.
- Oui, essaie de te rattraper, ajoute-t-il en riant.
Nate s'éloigne et s'en va récupérer un truc dans son abri de jardin. Nous retournons ensuite à sa moto.
Cette fois-ci, il me ramène chez moi, je me mords la lèvre inférieure car je sens encore son goût sur mes lèvres.
Bordel de merde, super connard embrasse super bien... Peut-être qu'il va changer de surnom...
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