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Cher Soleil,
ta lueur brille parfois la nuit lorsque dans mes rêves il me sourit. Puis rapidement, les ténèbres ressurgissent et engloutissent chaque souffle de vie.
La luxure luit, de ses yeux océan, au carmin de ses lèvres. Il a dit m'aimer, mais suis-je à la hauteur pour de tels sentiments quand dans le noir mes démons hurlent à s'égosiller ?
Grandeur et candeur effacées dans un souffle de vent quand le feu de ma folie enflamme mon esprit maudit. J'ai senti ses soupirs sur ma peau fanée lorsque le plaisir enflait entre mes doigts agités. De nos membres frémissants a surgi l'aboutissement de nos désirs, de nos ébats grisants, dans la pureté de l'amour et la tristesse de nos émotions sanguinaires. Plus de retour en arrière lorsque la pestilence s'envole pour des rais de lumière, parfois solaires, lunaires, souvent polaires. Où est donc passée ma puissante colère ?
Tel un courant chargé d'électricité qui parcourt mon corps dès que la pulpe de ses doigts effleure mon épiderme chiffonné ; mon cœur s'emballe sous le choc d'un défibrillateur qui engendre les pulsations de ma délivrance. Si désirée, tant espérée, elle loge entre les paumes d'un homme à l'âme illuminée, au palpitant ensoleillé. Serais-je suffisamment fort pour ne pas l'abîmer, pour ne pas éteindre sa jolie clarté ?
J'ai tenté de l'éloigner, ce garçon aux iris aussi bleus que les hématomes qui marbrent ma peau quand maman s'énerve, j'ai échoué. Je crois que mon âme enlisée réclame sa chaleur pour ne pas tomber. Je sens le gouffre sous mes pieds, puis le froid qui enlace mon enveloppe fracturée, mais ses sourires me rattrapent lorsque je songe à sauter.
Il est mon havre de paix dans un brouillard aveuglant.
Il est mon oxygène, chacune de mes respirations, dans un air pollué.
Il est ma lumière, mon beau soleil, je le désire à chaque réveil.
Mais, dans un cercueil orné de fleurs fanées, comme mon derme égratigné, nos âmes enchevêtrées se reposeront de longues années. Je crois que, dans la mort il me suivra, lorsque le temps sera passé, les grains de sables dispersés. Il éclairera mon tombeau pour que dans l'obscurité de ma désespérante éternité, je puisse ne jamais l'oublier. Tel un ange aux ailes immaculées, à l'auréole dorée, il restera le seul à avoir tenté de sauver mon cœur atrophié. L'unique à mes yeux, celui que j'adore autant que j'exècre qui je suis.
Puis-je envisager de vivre pour lui ?
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