Chapitre 5 - l'espoir d'un alpha

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Avant d’attaquer une journée bien remplie, les alphas de la zone commune étaient conduits de leurs cellules aux douches, un par un, à tour de rôle. Dans les salles d’eaux, plusieurs omégas les attendaient. Saarf et son ami Leyn les rejoignirent alors qu’ils s’occupaient d’un gros alpha à l’air patibulaire.

- Jark est impressionnant mais très obéissant comme la totalité des alphas que j’ai sélectionné. Jark ?
- Oui ?
- Est-ce que ça t’embête si nous observons ta préparation ?
- Non, ça ne me dérange pas.

L’alpha dévêtit son peignoir sans la moindre gêne, se révélant dans toute sa nudité. Il était entouré d’hommes particulièrement fins, très loin de son gabarit et il en avait parfaitement l’habitude. Sagement, il se plaça sur la zone centrale. Cela faisait dix ans maintenant qu’il avait été intégré au collectif. Il espérait chaque année qu’un jeune oméga de l’université le choisisse. Il travaillait avec soin, il faisait très attention à se faire doux dans ses gestes, mais personne ne voulait de lui. Il était trop épais, trop fort.

Il avait entendu parler du choix épineux de Leyn et il avait même vu son alpha de loin. Ce diable était plus grand que lui ! Pourquoi aurait-il une chance alors qu’il n’obéissait pas aussi bien ? C’était injuste. Mais Leyn était face à eux et il allait pouvoir montrer qu’il était un meilleur choix ! Ce n’était pas si compliqué que ça, il suffisait de faire comme d’habitude.

Il se tint donc droit alors que l’un des omégas, Natane, mania un petit jet d’eau, l’arrosant entièrement. L’autre oméga, Lik, s’approcha et frotta son corps immense avec une éponge douce. Lorsqu’il s’approcha de ses aisselles, l’alpha leva les bras doucement, lorsqu’au contraire, elle se glissa entre ses jambes, il les écarta.

Saarf expliqua :

- On commence toujours par une douche classique. Puis on se concentre sur l’anatomie intime, c’est à ce stade-là que ton alpha montre les premiers signes de rébellions.

Aussitôt Lik intervint :

- Il n’y aura pas de soucis avec Jark, il est toujours très doux.

L’alpha avait fermé les yeux alors que son membre épais était manipulé du bout des doigts par un oméga très délicat. Le jet, réduit au maximum, était passé sur son gland, il remontait le long de son frein et redescendait jusqu’aux testicules. La main sur son corps était légère et agréable. Il aimait ce moment et ces caresses même si ce qu’elles annonçaient été bien moins agréable.

- Tu es prêt ?
- Oui… souffla l’alpha qui s’était néanmoins crispé.

La partie agréable de la toilette était terminée. Natane avait pris une bande large de quelques centimètres de large qui formait un anneau. Il plaça ses doigts à l’intérieur pour le forcer à s’élargir légèrement et l’enfila sur le sexe déjà tendu de l’alpha. En douceur, il laissa le dispositif se refermer sur la hampe légèrement dure, la pressant fortement.

- Des petites pointes évitent le nouage, c’est malheureusement douloureux, mais c’est efficace.

Jark avait eu un geste de recul qu’il tenta de maîtriser, il appréhendait surtout la suite. Une tige s’approcha de son méat, manipulée par Lik et sans attendre, elle fut insérer dans son urètre où un liquide fut injecté directement. L’alpha grimaça tout en fermant les yeux sous la douleur qui venait de fusiller cette zone si sensible de son anatomie. Il fit néanmoins très attention, comme chaque jour, à ne pas faire le moindre geste qui pourrait inquiéter les omégas autour de lui.

- C’est à cette étape-là que nous avons dû punir Merwan. Ce qui suit va donc pas mal changer de ce que nous faisons avec lui… Jark, où veux-tu aller ?
- J’aimerai aller dans une chambre.
- Très bien. Natane, je te laisse le conduire à la chambre neuf.

Leyn le regarda partir tranquillement. Il avait parfaitement conscience des différentes options devant l’alpha. Il pouvait rejoindre une chambre où il serait attaché très sommairement avec une laisse longue et où n’importe quel oméga en chaleur pourrait le rejoindre pour l’utiliser. Ce n’était pas le seul choix, mais c’était sans doute le plus confortable. Faisant la déduction la plus logique, Leyn émit sa conclusion :

- Merwan est envoyé aux boites.
- En effet ! Ça protège ses côtes et l’immobilisation met les omégas en sécurité… mais comme tu dois t’en douter, il le gère très mal. Hier, après la pause, il a désobéi jusqu’à en être puni pour éviter d’y retourner.

Saarf soupira tout en faisant signe à son ami de le suivre. A quelques salles de là, les boites étaient préparées. Ils rentrèrent dans la salle en question où étaient entreposées les boites vides. D’une main experte, l’oméga ouvrit la plus proche. Il dut poser ses deux mains sur l’immense couvercle pour parvenir à le soulever. Il était lourd et massif. Leyn s’approcha pour en observer l’intérieur qui était composé d’un matelas épais et visiblement confortable quoique recouvert d’un tissu imperméable. En le testant du bout du doigt, l’oméga fut surpris par sa texture.

- Tu connais le système externe, mais voilà ce qu’il se passe du côté de l’alpha. Il se couche tranquillement, son collier est rattaché au fond par cette boucle. Ensuite, on leur installe cet écarteur.

Le plus âgé était allé chercher l’équipement, lorsque la porte s’ouvrit derrière eux. Deux omégas étaient en train d’emmener un alpha un peu moins volumineux que Jark ou Merwan, mais tout de même bien plus gros et fort que n’importe quel bêta. Leyn recula d’un pas alors que son ami s’écriait :

- Oh parfait ! Leyn, je te présente Eiro. C’est l’un de nos plus vieux alphas. Je vais pouvoir te montrer un appareillage complet.

L’alpha tressaillit légèrement comme si la nouvelle le touchait et l’ennuyait à la fois, et l’un des omégas intervient en lui caressant doucement le bras pour l’apaiser. Leyn reconnut un étudiant qui venait parfois dans certain de ses cours mais avec qui il n’avait pas eu l’occasion d’échanger spécialement. Comment s’appelait-il déjà ? se demanda-t-il sans parvenir à retrouver son nom. Il l’écouta rassurer gentiment l’alpha en lui assurant qu’ils lui détacheraient les bras avant de l’emmener faire son service.

- Nous essayons toujours de faire au mieux pour que l’alpha soit aussi bien que possible. Eiro n’aime pas du tout certain contact, c’est pour ça qu’il préfère les boites.

L’explication fut donnée par l’autre oméga, Sacha, qui, tout en parlant, conduisit l’immense corps à la boite ouverte. Sans montrer le moindre signe de rébellion, l’alpha se coucha dedans. Il fallut l’ajuster légèrement pour que la boite corresponde parfaitement à son gabarit. Le haut de ses épaules touchait une paroi, la plante de ses pieds en frôlait une autre. Le collier fut attaché et la laisse retirée. La petite lanière se retrouva pendue le long d’un porte-manteau au côté de trois autres laisses presque identiques.

Saarf s’approcha avec l’écarteur et tranquillement, l’alpha déglutit puis ouvrit la bouche pour le recevoir. C’était un simple tube creux qui fut lié à son visage par une lanière. C’était ainsi que l’on s’assurait que les alphas ne mordent pas durant les fellations. Avec un peu plus de réticence, l’alpha offrit ses mains à d’autres appareils de contentions qui venaient bloquer ses doigts entrouverts pour donner une masturbation agréable dans le moindre danger. Le souffle d’Eiro avait changé pendant cette mise en place et son regard également, mais à nouveau, l’un des petits omégas qui avaient l’habitude de le préparer vint appliquer une caresse sur son corps pour le détendre.

- C’est bon, c’était juste pour montrer. Je te l’enlève. Ne t’inquiète pas. Voilà.

Ce n’était qu’un chuchotement, presque une conversation privée entre l’oméga apaisant et le grand corps lié. L’espèce de gant étrange fut retirée et à la place, la menotte fut attachée fermement au sol de la boite. Sans attendre, après une dernière caresse, le caisson fut refermé. Leyn les connaissait bien. La paroi supérieure suivait très vaguement la forme du corps et elle présentait différentes textures. Au niveau du torse ou des jambes, il s’agissait d’un plastique doux mais épais. Au niveau du bassin, un caoutchouc venait englober les hanches de l’alpha avant de s’ouvrir ne cachant rien de son sexe pour le moment au repos. Leyn ne nota même pas le gland rougit par de multiples utilisations journalières, tous les alphas du collectif étaient ainsi et il ne les avait jamais connus autrement.

- Viens voir ici. Donc comme tu le sais, le repose-tête est amovible pour permettre différentes fellations. On le règle en fonction de l’alpha pour que ce soit relativement confortable et après on ajoute le voile.

C’était à nouveau un caoutchouc, bien plus fin cette fois-ci, qui venait s’étaler sur le visage de l’alpha. Il fut placé avec énormément de douceur et de caresse. L’oméga fit attention à ce que le voile se place bien sous le menton et sur l’arète du nez, laissant la totalité des voies respiratoires libres. Il murmura encore quelques encouragements discrets.

- Alors, nous ne le faisons pas avec Eiro, mais nous pouvons également écarter les bras et les mettre à disposition.
- Et avec Merwan ?

Sacha tressaillit et se redressa, visiblement très conscient de l’individu dont il parlait.

- Merwan ? Alors c’est toi qui as récupéré cet alpha ?
- Oui…
- Il est rétif à toute manipulation. On n’a pas l’habitude tu sais ? La majorité des alphas sont contents de servir ici, ils ont une chance de plaire à un jeune et on les chouchoute autant que possible. Mais lui… Il a refusé de monter dans la boite. Il a refusé de porter l’écarteur ou les gants ou quoique ce soit d’autres d’ailleurs. J’ai été obligé de… C’est moi qui l’ait puni.

La frange rousse de Sacha tomba devant ses yeux alors qu’il baissait la tête de contrition et de honte. C’était le premier alpha qu’il punissait depuis qu’il avait accepté de travailler aux zones communes. Beaucoup d’omégas préféraient faire leurs heures de travaux d’aide à la communauté en donnant des heures de cours ou en participant aux tâches diverses. Les alphas faisaient peurs et l’idée de devoir se faire maltraitant les rebutaient totalement, mais en réalité, les choses se passaient souvent mieux qu’ils ne le craignaient. Ils trouvaient des compromis avec les alphas les plus durs et ils étaient appréciés des autres. La majorité d’entre eux manquaient de contacts tendres et ils adoraient les moments de préparations pour cette raison.

Les autres omégas vinrent naturellement à son soutien, lui frottant gentiment le dos pendant que Saarf lui promettait qu’il n’aurait plus à le gérer et Leyn de son côté, lui assura qu’il était tout pardonné et qu’il était bien désolé de leur confier cette charge le temps de l’acclimatation. S’il parvenait à se faire l’un à l’autre alors il n’aurait plus besoin de le confier au collectif, à condition, bien-sûr, que Merwan sache maîtriser ses pulsions ! Saarf reprit :

- Aujourd’hui, c’est moi qui vais m’occuper de ton alpha… mais au moins, tu sais un peu mieux ce que nous faisons. Je ne te force pas à rester pour voir sa préparation. Même si j’espère qu’elle se passera mieux qu’hier… par contre, j’aimerai que tu ailles le voir après ton cours. Il sera dans la boite huit, c’est la plus grande que j’ai…
- D’accord… Je fais ça alors. Merci beaucoup.

Lorsque Leyn repartit, il avait un peu le cœur lourd à l’idée d’imposer un alpha aussi compliqué à ses amis et connaissances. C’était la caractéristique première des omégas, ils voulaient bien faire et être aussi doux que possible. La totalité des gestes pénibles qu’ils imposaient avaient été longuement réfléchis et débattus. C’étaient les solutions les plus douces qu’ils pouvaient adopter. Et néanmoins, à cause de son propre choix de garder cet alpha et de se faire aider dans cette démarche, il brutalisait à la fois l’alpha qui allait jusqu’à se faire punir et les omégas qui s’occupaient de lui et se voyaient contraint d’appliquer des méthodes plus rudes que voulu.

Il passa finalement la porte de sortie, sans apercevoir Merwan et c’était sans doute mieux ainsi. Saarf allait bien s’occuper de lui et peut-être même qu’il parviendrait à l’apaiser suffisamment pour que ça se passe bien ! Ce fut sur cet espoir qu’il retourna dans sa salle habituelle.

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