5 - Ce dont on se souviendra
L'essence d'une vie, la vivre pleinement ! Voilà ce que je me disais chaque matin. Se relever, relever des défis toujours plus durs à chaque fois. Un but à atteindre, puis encore un autre, juste pour démontrer qu'on est bien plus fort que tout. Montrer à Dieu que son dessein n'est pas validé. Se redresser, encore et encore, juste pour briller dans les yeux des autres. Car nous vivons pour les autres, c'est ce que je croyais. Je me devais de briller dans les yeux de mes proches, d'être la reine-mère, la mère courage, celle que nul ne peut ébranler, que nul ne peut coucher ou mettre à genoux. La souffrance n'est que pure invention, elle ne fait que passer, elle ne restera pas. Ne pas l'écouter, la braver, lui faire face et l'évincer.
Recommencer, un autre but encore, repousser les limites au plus loin d'une vie, au plus loin de la chair. Nous ne sommes que matière, qu'un fantôme dans un corps qui ne nous appartient pas.
Relever la tête, et fixer l'horizon, là-bas, au loin, une autre vie, un autre chemin se dessine. Être debout, fière de ce qu'on a remporté. Des médailles, des ovations, des "courage, tu vas y arriver", des "mais comment tu fais" ?
Je ne dors pas, une perte de temps ! Il faut que j'accomplisse encore ça, puis ça aussi !
Essuyer ses larmes de douleurs, ses lames qui nous transpercent, et se maintenir debout, l'adversité est devant toi. La regarder, droit dans les yeux et lui dire qu'elle n'existe pas. Que tout ceci n'est que chimère et que l'on peut braver les tempêtes de l'existence. Les ouragans nous traversent puis repartent aussi vite qu'ils sont venus. Ne pas montrer sa faiblesse, la dissimuler afin que personne ne puisse la voir. Fermer la porte et souffrir, loin des regards, loin de la pitié. Car celle-ci, je n'en voulais pas...
Je l'ai fait, comment ? J'y ai cru, j'y croyais, je pensais que tout ceci aurait un sens un jour...
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