La complexité avec les traitements ce sont les effets secondaires. J'ai abandonné le dernier traitement, et suis sous oxygène. Je sens, je le sens, lui qui ronge petit à petit le fond de mes entrailles. J'ai envoyé une armée de petits guerriers sous forme de gélules aux huiles essentielles pour l'affronter. Je n'ai plus d'appétit, parfois ma main se tend sur mes trois soeurs, mais une petite tête noire et blanche vient me rappeler qu'elle est là, elle aussi.

Parfois j'en ai assez, parfois cette envie de partir vous bouscule vos nuits, vos jours ne ressemble plus à grand chose. La souffrance est devenue maîtresse en la matière. Je masse, je sais qu'il est là, je le sens sous mes doigts.

Je crains ce week-end, mes enfants seront là. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de les voir, c'est que je n'ai pas envie de voir leur pitié dans leurs regards. Cette fête débile me rend malade. Comme si une mère comptait seulement une journée dans l'année ! Bref, je serai certainement dans mon lit, la porte fermée et mon "pod" dans les oreilles.

Je vis au rythme du " pchit, proucht" de la machine. Celle qui envoie quelques bouffées de cet air qui me manque. On dirait une vilaine complainte de mauvais goût.

Je vis au rythme de vos écrits, qui me font bien rire parfois, ou réfléchir aussi. C'est bon de vous avoir, c'est bon de sentir que d'autres vies s'égarrent dans les micros nouvelles ! Ah Scribay si tu n'étais pas là !!!

Je me dis que chaque jour est un jour de gagné, un jour il ne prendra pas ma vie.

Je suis toujours, Mr Crable, toujours là !