Jour 4 (partie 2)

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 Les quelques secondes d’attente avant que Sarah ne se mette à parler lui avaient semblé durer une éternité. Henri cherchait désespérément autour de lui une issue de secours, une chose à laquelle se raccrocher pour ne pas s’écrouler. Il était fait comme un rat. À quelques centimètre d’être plongé la tête la première dans ses mensonges. Ce serait la fin pour lui, il le savait. Il ne s’en relèverait pas. Et pourtant il était bon dans ce qu’il faisait. Très bon même. Il avait tout fait pour l’être, pour se démarquer, pour préparer le jour où il serait découvert. Pouvoir justifier, pouvoir expliquer, pouvoir mettre en avant ses capacités réelles. Faire oublier la nécessité absurde de ce pays d’être diplômé même lorsque l’on est doué.

 Elle s’était mise à parler. Beaucoup. Longtemps. Elle savait tout. Ses faux diplômes, ses mensonges, ses précautions pour ne pas être découvert. Elle ne lui en voulait pas. Il avait du talent. Un élément essentiel du journal. Un leader. Elle ne pouvait pas lui retirer ce rôle au sein du bureau. Il était bien trop important pour tout le monde.

 - On ne va pas rester là ce soir tu sais. Non, pour la soirée, tu es à moi, avait annoncé Sarah.

 - Comment ?

 - Tu m’as très bien comprise. Je te propose un arrangement. Ce soir tu es à moi. Dès maintenant, et jusqu’au matin. En échange, je garde tout pour moi. Personne n’en saura jamais rien.

 Une forte nausée venait de le prendre. Elle voulait le faire chanter ! Henri lançait des regards désespérés un peu partout dans la pièce, cherchant par tout moyen à s’extraire du piège qui, il le savait, l’avait déjà avalé. Désemparé, il avait fini par abdiquer et s’était tourné vers Sarah.

 - C’est d’accord. Je n’ai pas vraiment le choix de toute manière.

 - Non, pas vraiment.

 Sarah avait prononcé ces mots en approchant son visage de celui d’Henri, et lui avait mordu le bout du nez avant de laisser échapper un petit rire mutin qui avait glacé le sang du captif. Car c’était bien ce qu’il était désormais. Un prisonnier. Étouffé dans une cellule épargnée par les conventions de Genève. Son corps ne lui appartenait plus, et personne ne pourrait venir l’aider.

- Embrasse-moi.

 Cette première injonction avait terrifié Henri. Il n’en avait pas envie. La simple idée d’effleurer sa peau lui soulevait le cœur. Et pourtant il le savait, il devait s’exécuter. Il n’avait pas le choix. Il devait faire taire son âme pour permettre à son corps de se donner sans souffrance. Mollement, il avait apposé ses lèvres sur celle de Sarah, qui l’avait repoussé en le fixant avec colère.

 - Soit tu y mets du cœur, soit je quitte ton appartement dès maintenant !

 Henri avait eu un nouveau haut-le-cœur avant d’approcher une seconde fois son visage de celui de Sarah. Ses lèvres s’étaient faites plus fermes, son visage plus crispé. Sa langue plongeait avec force contre celle de sa geôlière, comme pour chercher à bousculer le rapport de domination qui s’était installé. Puis, sans qu’il n’ait été capable de le sentir arriver, quelque chose en lui avait vrillé. Pris d’une rage incontrôlée, il avait agrippé les cheveux de Sarah de sa main droite et avait basculé sa tête vers l’arrière, tandis qu’il embrassait son cou nu. Sa main gauche venait de saisir le sein droit de la jeune femme qui n’avait pas pu retenir un léger soupir de plaisir. Henri le sentait, il commençait à avoir l’ascendant. Il ne devait pas relâcher ses efforts. Bientôt elle serait à sa merci. Bientôt, elle aurait oublié jusqu’à la raison de sa présence ici.

 Il venait de glisser sa main sous sa jupe et déjà il sentait son corps tout entier fondre sous ses caresses. Son image de femme forte et dominante laissait place peu à peu à celle d’une créature docile en manque de tendresse. Il venait de passer ses doigts entre les cuisses de Sarah, sentant au travers de sa culotte un sexe déjà humide et prêt à l’accueillir. Il le savait, il était en train de remporter son combat.

 - Heu…c’est pas un peu rapide là ?

 - Comment ça ?

 - Bah je sais pas. Je me dis que ça va un peu vite non ?

 - Je trouve pas moi.

 - Le type se fait menacer, il est en panique, mais en 10 minutes il retourne le truc et il va se taper une nana qui voulait sa peau ?

 - C’est sa manière de se défendre quoi.

 - Et ça te semble cohérent ?

 - J’en sais rien. J’étais pris dans le truc je crois, je me suis peut être enflammé un peu.

 - Un peu ouais ! Bah démerde-toi pour finir, moi je m’en occupe pas.

 - Je t’ai jamais demandé d’aide hein ! Occupe toi de réfléchir à la prochaine journée au lieu de me casser la tête. T’as cassé mon rythme là !

 - Désolé. Ça me semble quand même rapide. Mais t’as raison je te laisse faire.

 - Voilà merci !

 Sarah se laissait porter par l’instant. Elle en avait presque oublié jusqu’à la raison pour laquelle Henri était entrain de passer ses doigts fins sur sa culotte trempée d’un désir qui la submergeait entièrement désormais. Elle n’y tenait plus. Elle voulait le sentir soulever le coton qui la retenait prisonnière de caresses plus poussées, sentir ses doigts se poser sur ses lèvres nues avant de pénétrer en elle.

 - Mets tes doigts en moi !

 Elle venait de hurler. C’était le signal pour Henri. La certitude qu’elle était devenue vulnérable, qu’il pouvait faire d’elle ce qu’il voulait. Avec force, il avait saisi l’élastique de son dessous en coton et l’avait arraché. Elle était nue sous sa jupe désormais, et déjà Henri déposait contre elle sa main rendue chaude par le moiteur de ses cuisses et la cyprine qui venait s’y déposer.

 - Bon je m’arrête là.

 - Ah bon pourquoi ?

 - T’as un peu cassé mon élan. Je suis plus trop dedans.

 - Pas comme Henri.

 - De quoi ?

 - Non c’est une mauvaise blague pardon.

 - Hilarant. On peut se dire un truc ?

 - Oui ?

 - On se laisse terminer les prochaines fois avant de se faire des commentaires ?

 - Oui désolé...


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