Elle ? ou... Ailes ?
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Elle s'approche. Doucement, il ne faut pas qu'on la voit. À droite personne. À gauche aussi. Il va bientôt faire nuit. Aussi silencieusement que possible elle se plaque au mur... et disparaît.
Ou est-elle ? Que s’est-il passé ?
Lui il ne le sait pas. Pourtant il a observé sans cligner des yeux... mais il n'a rien vu... comme tous les jours depuis un an, il l'a suit mais ne parvient pas à savoir ce qu'elle fait. Tous les jours après qu'il soit sorti du lycée, il l'a file. Ce jour-là, il prend son courage à deux mains et s'approche du mur. Désespéré de ne pas comprendre ce phénomène étrange il s'appuie contre le mur. Il sent des reliefs sous sa main... étrange. Pourtant le mur a l'air lisse. N'étant pas loin d'une carrière il y va en courant et en revient avec son sac de cours plein de poussières. Il en attrape plusieurs poignées dans ses mains et les projettent contre le mur. Comme il le pensait, la poussière se glisse dans les interstices de la sculpture et un dessin se forme. Une paire d'ailes. Une grande paire d'ailes, taille humaine. De plus en plus étonné, il se place de la même manière que la fille, dos au mur au milieu des ailes. Mais rien ne se produit. Il part, bien déterminé à résoudre cette affaire. Le lendemain et le surlendemain il ne file pas la fille mais il réfléchit. En classe il demande à ses copains s’ils connaissent cette fille qu'il désigne. Ils le regardent et ils explosent de rire.
– Mais de quelle fille tu parles ? Il n'y a personne là. Il n'y a jamais eu personne. Lui répond l'un de ses copains.
Il fait semblant de rien en répondant vaguement que c'était une plaisanterie et change de sujet.
Plus tard, seul, il pense. Vraiment. Pas comme quand tu demandes à une personne qui en apparence ne fait rien, ce qu'elle fait et qui te réponds « Je pense ». Lui c'est la première fois de sa vie qu'il pense pour de bon. Qu'il laisse ses idées vagabonder au grès des courants de son esprit tourmenté. Au bout d'une heure les vagues imposantes, aussi grosses que des montagnes qui s'écrasent dans son esprit sont devenues calmes. La surface est lisse. Sans un remous. Et à travers cette vitre, il voit. Il voit quoi ? Rien. Et tout. Mais surtout, il comprend. Alors lentement il se lève, retourne vers la carrière désaffectée, bifurque, et se retrouve en face du mur. En face de la fille. Elle lui tend la main et lui dit:
– Vient
Elle s'adosse au mur et disparaît. Il s'adosse au mur et disparaît.
Il vient de s'envoler. Il vient d'ouvrir les portes du merveilleux monde de l'imagination.
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