VIII. La Marche (amphibie) sur Rome
La chute de la Maison de Savoie résulte de trois faillites.
Faillite morale du pape de Rome, Clément XV, compromis dans le scandale financier de la Banque de l’Esprit-Saint ; faillite financière du Trésor royal, à sec après la spéculation sur la couronne autrichienne ; faillite militaire de l’armée italienne, saignée à blanc suite aux campagnes de Trieste et du Dodécanèse.
Le salut s’offrait à l’Italie avec un brillant trio de sauveurs :
- L’Archevêque Giovanni Corona, qui restaure le prestige moral de la papauté en effectuant un lifting théologique salubre à l’Eglise.
- Le financier Nicolai Bronstein, qui négocia à Carthage l’entrée de la Tunisie dans la zone franc, triplant la valeur-or du butin de guerre de Léon XIV.
- Le Général Offenbach-Moltieri, génial stratège, commandant la Ière Division Maréportée des Scaphandriers-Cyclistes amphibies.
Ce tiercé de rêve, opérant depuis la Tunisie, allait balayer en trois semaines le régime déliquescent de la métropole.
Financée par le milieu bancaire romain favorable à Bronstein, une émeute populaire prit corps dans une population léontiste fanatisée. Le Pape, le Roi et le gouvernement trouvèrent leur salut dans la fuite jusqu’à Venise, bastion des clémentistes.
Il ne restait plus au Général Moltieri qu’à lancer ses invincibles Carabiniers-Cyclistes à la mer, emportant sur leurs porte-bagages amphibies Léon XIV et Bronstein.
La vaillante colonne amphibie accosta à Rome, au milieu d’une population décimée par la peste qui avait eu le mauvais goût de s’y déclarer.
Le putsch du Général Moltieri commençait plutôt mal.
Annotations
Versions