Le Retour du Refoulé : Charles Quint 1519
Lorsque l’envoyé du Kaiser arrive au printemps 1904 à Venise réclamer la dette contractée par le Vatican en 1519 pour avoir financé à concurrence de 41.600 couronnes l’élection de Charles-Quint, le Pape éprouva un certain malaise.
Augmentée de 385 années d’intérêts de retard cumulé au taux de 12,5%, celle-ci s’élève à deux cent mille milliards de mille deux cent milliards de deutsche marks. Le choc est rude pour Clément XV, qui regrette de ne pas avoir à ses côtés l’habile Cardinal-banquier Finzi pour négocier avec le Chancelier Krogius l’énormité de cette dette. Pour s’assurer du contrôle de la liquidation, Krogius obtient du Pape le poste de directeur de la Banque de l’Esprit-Saint, vacant depuis la fuite du Cardinal Finzi pour son Diocèse de Tunis. A titre d’acompte, pour parer au plus pressé, Clément XV rétrocède à Guillaume II les mines d’argent du Piémont, estimées à deux cents milliards de DM.
L’encre du traité de Felsennest ratifiant l’annexion de Novara à l’Empire allemand n’était pas encore sèche que les Scaphandriers de Moltieri, médusés, voyaient s’ouvrir sur le site minier une brasserie bavaroise appartenant à Siegfried von Kohl. Une clause dudit traité lui accordait l’exclusivité de la vente de bière allemande sur tout le territoire du Piémont qui se couvrit de Bierkellern, Bierstuben et autres Konditorei aux armes de la KHOLERBRAU.
Après la cession de Novara, il ne reste plus au plus grand débiteur de la Chrétienté qu’à éponger le solde de sa dette, soit deux mille milliards de mille milliards de marks, somme qui résonnait aux oreilles du Saint Père comme une fabuleuse injure.
Où et comment Clément XV allait-il pouvoir rassembler cette somme, résultat imprévu de la pingrerie de Léon X, le Pape qui avait couronné Charles Quint Empereur du Saint-Empire Romain Germanique, en l'An de Disgrâce 1519 ?
Argent, Plomb
Pendant que le Pape se démène pour trouver la somme fabuleuse que le Vatican doit au Reich allemand, le Général Offenbach-Moltieri, toujours retranché sur le site de Novara, met à profit sa formation d’ex-Grand-Maître de l’Ordre Rose-Bonbon.
Moltieri s’activait au fond d’une galerie désaffectée. Arrivé au stade pénultième du Grand Œuvre, le général franc-maçon activait le fourneau alchimique où cuisait l’Œuf Philosophique porté au rouge. Au moment où la rubification atteignait son terme, un scaphandrier essoufflé apprit à Moltieri que Novara était vendue au Kaiser pour payer les dettes du Pape. La réaction d’Offenbach fut immédiate. Il s’entoura de son dernier carré de Carabiniers-Cyclistes. Ceux-ci étaient baïonnette au canon car toutes les balles d’argent avaient été épuisées lors de l’offensive des Sénégalais.
A l’émissaire allemand chargé de réquisitionner le site minier au nom de l’Empereur, le Général rétorqua par la menace de transformer tout l’argent de Novara en vil plomb. Dépêché d’urgence sur place, le chancelier Krogius fit encercler le camp des Scaphandriers par une brigade d’Uhlans wurtembergeois commandée par le colonel von Bock et somma Offenbach de se rendre. Le Général refusa net et replongea dans les entrailles de la terre.
Avant l’assaut, les Uhlans de la 13ème brigade firent connaissance avec la KOHLERBRAU qui leur donna l’ardeur nécessaire. Puis le Colonel lança l’attaque et les Wurtembergeois enivrés escaladèrent joyeusement les retranchements du fief de Moltieri. Une volée de plomb décima les rangs de la 13ème qui reflua en désordre.
Le doute n’est plus permis : Novara ne vaut plus un clou, tout le gisement s’est transformé en plomb sous l’action rétro-alchimique du plombifèvre Moltieri.
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