La Boîte de Pandore est ouverte !
Moltieri avait conquis Tunis, mais Donatella avait conquis Moltieri. A peine le Général épris avait-il offert le Piémont en gage d’amour à la Princesse, que celle-ci décida d’embarquer aussitôt pour Gênes afin de prendre possession de Novara.
La Princesse de Tunis laissait à Moltieri le soin d’abréger les souffrances de son mari Clermont-Roulis, agonisant depuis sa victoire sur Pélissieux.
- Et n’oublie pas Athanase, souffla Donatella à Offenbach.
- Euh… comment ?
- Un coussin fermement maintenu sur la tête, c’est l’affaire de cinq minutes.
- Mais… c’est un assassinat, répliqua le Général tout rouge.
- Et n’utilise pas mon pouf fuchsia brodé d’or, c’est un cadeau d’Ali. Tu en fais une figure ?
- Moi, Offenbach-Moltieri, je ne puis commettre une telle ignominie !
- Ah, soupira Donatella, je savais bien qu’au fond tu n’es qu’un lâche…
Là-dessus, le Général offensé fit par le menu le récit enjolivé de ses prouesses guerrières depuis 1900. Tout y passa : le putsch de Rome, le siège de Novara, la bataille de la Rosenbraukeller, et pour finir, la prise de Carthage.
- Tu oublies une petite chose, mon grand héros.
- Mmmh… ?
- Ta fuite du Dodécanèse sans combattre, susurra Donatella tout sourire.
- Le Dodécanèse !? Bah, ce n’est rien, je n’en ferai qu’une bouchée… j’y retourne !!
- Chiche ?
- Chiche !
Et tandis que Donatella bientôt veuve s’embarquait pour le Piémont, le Général Offenbach-Moltieri rassemblait le reliquat de ses Scaphandriers d’Elite pour les conduire vers la Gloire.
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