Chapitre 1
Chapitre fait par Enlil Denki
Élysia était une elfe, petite, mais élancée, belle, aux yeux s’étirant vers les oreilles en pointe à ses tempes.
Elle mit son arc à l’épaule, et de ses pas nus et délicats, félina jusqu’à la dépouille de la créature qu’elle venait d’abattre.
C’était une sorte de petit lièvre blanc. Ses grands yeux noirs pleuraient, mais son corps était immobilisé dans la paix.
Élysia allait pour prendre la petite bête, lorsque le pelage de celle-ci, d’un blanc soyeux, commença à noircir. Les pattes foncèrent, puis les membres, puis le ventre, et bientôt, seule la tête fut épargnée, avant qu’elle-même ne vînt rejoindre la noirceur nouvelle du reste.
Élysia recula, effrayée et, d’un geste vif et sûr, dégaina son long poignard.
— Quelle est cette sorcellerie, siffla-t-elle entre ses dents.
Le lièvre alors cligna de l’œil, puis, comme par maléfice, trembla, et se remit debout.
Son petit museau, jadis trémulant, ne bougeait désormais plus.
Il obliqua la tête de droite et de gauche, puis s’arrêta enfin sur Élysia. Son regard noir pénétra dans le bleu de la chasseresse.
Puis la créature parla, d’une voix sépulcral, profonde, caverneuse :
— Les portes d’Alloth vont s’ouvrir, gronda cette voix, faisant trembler la forêt toute entière. Déjà, les premières Ombres se sont enfuies. Tremble, mortelle ! Tremble !
Et, se disloquant comme une figure de cendres, le lièvre disparut. Seuls ses yeux brillants demeurèrent encore un moment, avant de s’évanouir.
Un vent froid s’était levé ; tous les oiseaux s’étaient tus, et les arbres alentours étaient devenus gris et morts.
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