En pente douce
Je suis réveillée le lendemain matin par un terrible rugissement. Echo aboie en retour. Je me lève d’un bond et me saisit de mon couteau avec lequel j’ai gardé l’habitude de dormir. Face à nous, à la lisière des arbres entourés de brumes, un Pokémon ours immense nous fait face et il semble dans une rage folle. Teddiursa s’agite contre moi. Je le tiens toujours avec mon bras droit tandis que le gauche est armé du couteau. A la vue de l’objet tranchant, Ursaring hurle encore plus fort, il lève les poings au-dessus de sa tête, il ne va pas tarder à attaquer. Teddiursa se débat dans mes bras. Soudain, je percute…
« C’est ta mère ? » je m’exclame.
- Teddi, teddi, teddi ! »
Je le libère de mon étreinte et Teddiursa court retrouver sa mère. Il court sur ses petites pattes, les bras tendus vers elle, les yeux brillants de joie. L’Ursaring s’arrête de hurler, et se penche pour le réceptionner. Ils se font un énorme câlin. Ils ont l’air tellement content de se retrouver. Echo grogne une nouvelle fois. L’oreille gauche d’Ursaring trésaille, elle se rappelle notre présence. Elle se tourne vers nous, montrant ses crocs, prête à attaquer. Alors qu’elle esquisse un premier pas menaçant vers nous, Teddiursa vient se placer devant elle, lui barrant la route. Il s’ensuit une longue discussion entre la mère et le fils. Finalement, Ursaring semble se radoucir. Elle nous adresse un signe de la patte que j’interprète comme un « Merci ». Je calme Echo en lui caressant la tête.
« Bon… Il est temps de partir je pense. Au revoir Teddiursa. »
- Teddiurss… » Il a l’air un peu triste que nous nous quittions.
Teddiursa quitte le côté de sa mère pour venir dire au revoir à Yucca, Akui et Echo. Lorsqu’il arrive à ma hauteur, je le prends dans mes bras et nous nous faisons un gros câlin. Il y a peu de chance que nous nous revoyons. Ça m’attriste un peu mais je suis heureuse qu’il ait pu retrouver sa famille. Je remets mon sac sur mes épaules et fais rentrer Yucca et Akui dans leurs Pokéballs. Echo et moi reprenons la route vers le bas de la Montagne. Avant de quitter le plateau, je me retourne et jette un dernier regard à Teddiursa et Ursaring qui nous observent depuis l’orée de la forêt.
La descente est longue. Il me faut être attentive à ne pas glisser, ni me prendre les pieds dans les racines. Echo avance sans se poser de questions, zigzaguant entre les arbres, il semble se dépêcher. J’ai parfois de la peine à suivre son rythme. Progressivement, le jour se lève mais le temps reste nuageux, brumeux. De gros nuages gris commencent à s’accumuler dans le ciel, voilant le soleil. Echo et moi pressons le pas. Le chemin est accidenté, les arbres sont assez serrés, des grottes s’ouvrent à différents endroits le long du flanc de la montagne. Je ne les avais pas remarqués pendant l’ascension. Nous ne redescendons pas exactement par le sentier par lequel nous sommes arrivés. Vers la mi-journée, nos ventres commencent à gargouiller. Nous nous arrêtons pour manger. J’appelle Yucca et Akui. Nous finissons nos dernières baies et partageons un des deux pots de confitures que Madame Bell nous a offert. Il va falloir que je ramasse des baies le long du chemin si nous voulons avoir quelque chose à manger ce soir. Je propose à Yucca de rester avec nous pour m’aider dans ma recherche. En observant mes Pokémons, je me rends compte qu’ils semblent tous tendus, sur le qui-vive. Je regarde autour de moi mais ne perçois aucune menace. Akui retrouve la sureté de sa Pokéball et je reprends la route avec Echo et Yucca. Bulbizarre et moi ramassons des baies sur le chemin, ce qui nous ralentie franchement. Plus l’après-midi avance et plus les nuages gris prennent une teinte noire et menaçante. J’ai bien envie de quitter la montagne avant ce soir. Le temps se couvre de plus en plus et la montagne ne se montre pas du tout hospitalière dans ces conditions. Il se met à pleuvoir. D’abord à petites gouttes, puis de plus en plus fort. Nous sommes rapidement trempés. J’ai de l’eau qui rentre dans mes baskets. Echo a le pelage qui lui colle à la peau. Il n’apprécie pas du tout le contact de l’eau étant un Pokémon roche. Yucca ne montre vive et dynamique mais n’est pas rassurée par ce temps menaçant. Je suis bien obligée de me rendre compte que nous n’arriverons pas en bas de la montagne aujourd’hui. Nous avons pris trop de retard en cueillant des fruits. Nous trouvons une caverne peu profonde et nous arrêtons pour nous y abriter. J’essore comme je peux mes vêtements et mes cheveux. Je sors ma serviette de toilette et entreprend de sécher Echo du mieux possible puis Yucca.
« Tu veux rentrer dans ta Pokéball Yucca. Tu y seras à l’abri. » Je propose.
- Bulbii… » elle semble hésitante, elle ne veut pas nous laisser Echo et moi sans protection. « Ne t’inquiète pas, nous allons nous serrer l’un contre l’autre pour ne pas avoir froid. Tu peux aller te reposer. » Je la rassure.
Yucca finit par accepter. Echo et moi nous retrouvons tous les deux à grelotter de froid sous ma couverture. Nous regardons la pluie tomber du ciel inépuisablement.
« Bon, je pense que nous sommes coincés ici pour la nuit… »
- Roc… » acquiesce Echo d’un air boudeur.
Soudain, deux petits Pokémons font irruption dans la grotte fuyant le mauvais temps. Le petit Pokémon rat arrive en premier, il s’agit d’un Ratentif selon le Pokédex. Il se retourne et est rejoint par un Goupix, un Pokémon renard au pelage roux. Ce dernier a l’air particulièrement affaiblit. Je pointe mon Pokédex vers lui.
« Goupix est un Pokémon renardeau de type feu. À l'intérieur de son corps se trouve une flamme qui ne s'éteint jamais. Pendant la journée, lorsque la température augmente, ce Pokémon crache des flammes pour éviter que son corps ne devienne trop chaud. »
Un Pokémon feu… Pas étonnant qu’il soit affecté par l’humidité ambiante. Les deux nouveaux venus m’observent avec méfiance. Je fais un discret signe de tête et montre mes mains vides. Ce n’est pas le moment de capturer qui que ce soit. Chacun a besoin de s’abriter de l’orage. Voyant que je ne montre pas de signe d’agressivité, ils semblent se désintéresser de nous et vont s’installer plus loin dans la grotte. L’attente reprend. La pluie ne faiblit pas. Alors que le soir avance, des Pokémons chauve-souris, plusieurs Nosferapti et Chovsourir selon le Pokédex, remontent des profondeurs de la grotte. Constatant le mauvais temps, ils volètent quelques temps au-dessus de nos têtes puis renoncent à sortir pour la nuit. Certains se posent sur les aspérités au plafond tandis que d’autres retournent d’où ils viennent. D’autres Pokémons viennent trouver refuge dans notre antre. Plusieurs Pokémons insectes, deux Aspicot, un Statitik et un Paras nous rejoignent ainsi qu’un Pokémon plus imposant et que je trouve très beau, un Cabriolaine. D’après le Pokédex, les cabriolaines vivent en troupeau. Celui-ci a dû s’égarer. Nos nouveaux compagnons d’infortune rejoignent Ratentif et Goupix à l’autre extrémité de la grotte. Je sors de mon sac les baies que nous avons glané cet après-midi. Je les partage avec Rocabot. Assez rapidement, Statitik prend son courage à deux mains et s’approchent petit à petit de moi.
« Tu en veux ? » Je lui demande.
- Statii. » répond-il en se dandinant d’un air incertain.
- Tiens. Ça te fera du bien. » dis-je en lui tendant une baies Oran.
Je la pose au sol à mi-chemin entre Statitik et moi. Celui-ci hésite puis finit par faire quelques bonds rapides pour se saisir de la baie et retourner à toute vitesse vers ses compagnons. Les ayant rejoints, Statitik partage sa baie entre Aspicot et Paras. Il n’en garde même pas pour lui.
« Tiens, Statitik. Je vous en laisse d’autres. » dis-je en déposant une poignée de baies au sol.
Au bout de quelques minutes, Statitik revient, cette fois accompagné de Ratentif. Statitik rapporte deux baies qu’il partage avec Paras et Aspicot. Ratentif vient en donner à Cabriolaine puis retourne après de Goupix qui n’a pas l’air en forme. Je commence à me lever pour aller voir comment il va. Les autres Pokémons se dressent immédiatement sur mon chemin. Cabriolaine gratte le sol de son sabot et agite ses cornes d’un air menaçant, Ratentif est en position d’attaque et crache, Aspicot et Paras s’agitent. Les Nosferapti et Chovsourir lâchent leurs prises au plafond et se mettent à voler dans tous les sens en poussant des sons stridents. Seul Statitik ne semble pas inquiet de mon initiative. Je m’immobilise. Echo vient se placer devant moi et grogne.
« Je voulais juste aider. Goupix a l’air d’avoir froid. Je peux lui prêter une couverture. »
Mes mots ne semblent pas les apaiser. Lentement, je me rassois. Le temps passe. Statitik continue de venir chercher une baie de temps en temps pour ses compagnons. Goupix tremble de plus en plus. Il s’est roulé en boule et semble faible. A un moment, je t’entends éternuer. Ni tenant plus, je me lève à nouveau, saisit ma couverture et suis bien décidée à lui apporter mon aide. Les Pokémons sauvages réagissent de nouveau vivement à ce qu’ils perçoivent comme une menace. Ça crache et ça grogne.
« Ça suffit ! Goupix a besoin d’être réchauffé. Laissez-moi passer. »
Je m’avance avec précaution, surveillant leurs mouvements. Les Pokémons sauvages reculent à contre-cœur tandis que je passe entre eux. Echo grogne à mes côtés.
« Tu n’attaques pas, Echo. Ils ont peur, c’est tout. » Dis-je calmement.
J’arrive à atteindre Goupix et m’agenouille à ses côtés.
« Alors petit… Tu as drôlement froid. Je vais te mettre dans cette couverture. Ça va aller mieux. »
Je place délicatement la couverture autour de Goupix puis le soulève et le prend dans mes bras. Je m’assois au sol et me balance doucement. Je suis encerclée par Ratentif, Statitik, Cabriolaine, Paras et Aspicot qui m’observent avec suspicion. Echo s’est placé devant moi et gronde dès qu’un des Pokémons esquissent un mouvement d’approche. Il reste parfaitement immobile, ne faisant aucun geste agressif, rappelant juste les limites qu’il impose pour assurer ma sécurité. Je commence à chantonner en poursuivant mes lents mouvements de balancier. Je frotte doucement le pelage de Goupix à travers la couverture. Petit à petit, ses tremblements diminuent puis cessent et sa respiration reprend un rythme rassurant. La chaleur lui fait du bien. Voyant que Goupix s’apaise et souffre moins du froid, les autres Pokémons sauvages se calment. Statitik ose même venir sur mon épaule. Il jette un regard sur Goupix, pousse un petit « Statiii » à l’intention de ses compagnons et vient frotter sa tête contre ma joue. Cabriolaine finit par se coucher, Paras et Aspicot vont se blottir contre lui. Je continue de chantonner doucement. J’ai l’impression de percevoir de doux grondements en provenance de Goupix comme s’il ronronnait. Nous restons longtemps ainsi. Le soir est maintenant bien entamé. Nous ne devons pas être loin du milieu de la nuit. Soudain, Echo se campe sur ses quatre pattes et gronde avec agressivité vers l’extérieur. Je lève les yeux et scrute les profondeurs de la nuit. Une ombre imposante se meut vers l’entrée de la grotte. Elle cache bientôt quasiment toute l’entrée. Plus l’ombre approche et plus je me rends compte qu’il s’agit en fait de plusieurs ombres s’avançant en meute. Courbant la tête, la première d’entre elles entre dans la grotte. La bête ressemble à un grand loup au poil gris et noir. Les créatures sont au nombre de trois énormes Pokémons loup et quatre Pokémons de plus petite taille ayant aussi des attributs lupins. Nous apercevant, la bête qui semble être la chef de meute rugit, poussant un profond hurlement à travers la nuit. Mon sang se glace. Echo aplatit les oreilles et s’écrase au sol. Statitik descend de mon épaule et les Pokémons sauvages quittent mon côté pour aller auprès de l’immense loup. Je garde Goupix dans mes bras. Le Pokémon loup gronde encore une fois puis s’allonge dos à moi, suivi par les autres Pokémons sauvages. La meute accepte notre présence mais refuse que les Pokémons sauvages nous approchent. Ils ont dû identifier Goupix comme un Pokémon domestiqué ou alors le jugeant trop faible, ne le prennent pas sous leurs protections. J’ai arrêté de chanter mais je reprends le bercement de Goupix. Je pointe discrètement mon Pokédex vers les nouveaux arrivants.
« Grahyèna est un Pokémon ténèbres à mi-chemin entre le loup et la hyène. Il est la forme évoluée de Medhyèna. Les Grahyèna vivent et se déplacent en meute. Leurs réminiscences de la vie sauvage les poussent à n'obéir qu'aux Dresseurs qu'ils considèrent comme réellement talentueux. »
« Medhyèna, le Pokémon louveteau de type ténèbres, est d'un tempérament tenace. Son odorat très développé lui permet de ne jamais perdre la trace de sa proie. »
Les Medhyèna commencent à chahuter entre eux, se mordant et se poursuivant autour de leurs formes évoluées jusqu’à ce que le Grahyèna les rappellent à l’ordre et ramènent le calme. Aucune agitation ne sera tolérée cette nuit. Le silence s’installe dans la grotte. Nos premiers compagnons trouvent le sommeil, les Pokémons loup se relaye pour dormir. Il m’arrive de somnoler mais ce n’est que de courte durée. Pour Echo aussi, la nuit est longue et fatigante.
Au petit matin, alors que les premières lueurs du jour commencent à pointer, le plus grand des Grahyèna se lève, s’étire et pousse un grognement sourd. Aussitôt, tous les Pokémons sauvages sauf Goupix se lèvent et quittent la grotte un à un. Avant de les suivre, Grahyèna plonge son regard dans le mien, cligne brièvement des yeux puis nous tourne le dos et sort rejoindre sa meute. Je reste figée quelques instants puis je sens le museau d’Echo contre mon coude. Je tourne la tête vers lui et lui gratte affectueusement la tête.
« Eh bien… Sacrée nuit ! On n’a pas beaucoup dormi. Alors Goupix comment ça va ? »
- Gooouuu ! » s’exclame-t-il.
Il se débat dans sa couverture, s’en extirpe et jaillit hors de mes bras. Une fois au sol, il s’assoit face à moi et sourit calmement. Il se concentre quelques instants, et souffle quelques flammèches assez faibles.
« Hé ! C’est bien ! On va aller chercher quelques baies pour récupérer un peu d’énergie, tu viens avec nous ? »
- Goupix ! » acquiesce-t-il.
La pluie a fini par cesser. Je remets mon sac à dos sur mes épaules et nous nous mettons en route. Les feuilles des arbres sont gorgées d’eau et de fines gouttelettes tombent sur nous lorsque nous dérangeons leurs branches. Mes baskets sont vite recouvertes d’une fine couche d’eau mais elles restent étanches. Goupix gambade autour de Rocabot qui fait de gros efforts pour l’ignorer. Il essaye de garder un air digne et indifférent tandis que Goupix vient lui couper la route et le taquiner gentiment. Goupix a déjà récupéré pas mal d’énergie, il se révèle un Pokémon dynamique et facétieux. Il lui manque encore de la force pour retrouver la capacité de cracher du feu convenablement mais je suis rassurée que la pluie d’hier soit déjà quasiment oubliée pour lui. Nous n’avons pas à aller très loin. Je trouve rapidement un groupe de bosquets couverts de baies grena et myrte. Nous nous en donnons à cœur joie ! Rapidement, nos estomacs sont bien remplis. Nous nous asseyons repus et contents. Je libère Akui et Yucca. Ils sont en pleine forme d’avoir pu rester à l’abri dans leurs Pokéballs. Armulys roule à droite à gauche heureux de se mouvoir librement. Nous sommes sur une partie de terrain assez plate ce qui évite qu’il ne se fasse emporter par la pente. Goupix est très intrigué par la façon qu’à Akui de se déplacer. Il commence à courir après lui, tentant de l’attraper. Un jeu s’instaure entre eux assez naturellement. Yucca va cueillir quelques baies qu’elle déguste avec gourmandise. Elle renifle les feuilles et fleurs des arbres, semblant apprécier ce moment de calme. A un moment, Echo à mes côtés se fige et fixe les bosquets sur notre droite. En émerge alors en courant deux autres Goupix qui se jettent sur notre compagnon.
« Hey ! Qu’est-ce que… » Je commence pensant qu’ils l’attaquent.
Puis je me rends compte que les trois Goupix courent et cabriolent ensemble, se chassant en s’amusant sans se faire de mal. Je me réinstalle confortablement et observe leur jeu un moment. Il accepte Akui dans leur parade. La matinée avance et il nous faut reprendre la route si nous voulons quitter cette montagne aujourd’hui. Je rappelle Akui et Yucca, attrape mon sac et sourit à Echo. Ce dernier est prêt à partir. Je regarde Goupix qui a arrêté son jeu et me fixe du regard.
« Nous allons y aller. Ça devrait aller maintenant pour toi. »
- Goupix… » il a l’air presque déçu que nous nous quittions.
- C’était chouette de t’avoir avec nous. Au revoir. » je lui souris.
- Gouuu ! » S’exclame-t-il.
D’un coup, il lance un puissant jet de flamme dans les airs.
« Whoaa ! ça y est ! Tu y arrives ! Super ! » Je le félicite.
Satisfait de lui-même, Goupix fait de petits bonds de joie puis disparaît dans les broussailles avec les autres Goupix.
Avec Echo, nous reprenons notre chemin. Nous avançons d’un bon pas. A Midi, nous faisons une courte pause pour nous restaurer. C’est au milieu de l’après-midi, qu’enfin nous quittons les montagnes. Suivant des sentiers laissés par le passage de Pokémons sauvages, nous finissons par retomber sur le lac où nous avions quitté Joy et son équipe. J’appelle Yucca et Akui. Notre séjour dans les Montagnes infranchissables a été riche en émotions et je propose à mes amis que nous nous arrêtions là pour aujourd’hui. Pour finir la journée, je propose un entrainement. Echo est enthousiaste, il semble avoir envie de s’entrainer à son attaque Jet de Pierre. Je propose à Yucca et Akui de s’entrainer ensemble cette fois. D’après le Pokédex, Akui doit pouvoir maitriser Armure, une attaque défensive. Je lui propose de faire deux essais, seul. Akui se concentre et la carapace qui le recouvre brille brièvement semblant se durcir. Puis je propose à Akui de poursuivre son attaque Armure tandis que Yucca l’attaque avec Fouet Liane. Je les regarde commencer à s’entrainer puis me rapproche d’Echo.
« On réessaye Jet de Pierre ? »
- Roc ! » jappe-t-il.
Echo se campe sur ses quatre pattes et ferment les yeux pour se concentrer. Je le vois faire de gros efforts. Je l’encourage. Quelques pierres de petits calibres se soulèvent, il les envoie dans toutes les directions. Les pierres vont un peu plus loin que lors de son premier entrainement.
« Echo ! Ouvre les yeux sinon tu ne peux pas viser ! » Je m’exclame en esquivant de justesse un projectile.
Echo rouvre les yeux, confus. Nous reprenons. Au fur et à mesure des essais, il parvient à envoyer les pierres dans la même direction. A la toute fin de notre entrainement, le calibre des rochers commence aussi à augmenter un peu. Cependant, il faut beaucoup de temps à Echo pour lancer son attaque pour le moment. Lorsque je le vois souffler, je l’arrête. Je retourne voir Akui et Yucca. Ils ont bien travaillé ensemble. Akui a solidifié sa carapace au maximum. Elle ne reste pas solide très longtemps mais cela viendra avec la pratique. Il n’apprécie pas trop l’immobilité et à finir par modifier l’exercice demander avec Yucca. Akui lance des boules de sécrétion en l’air et Yucca les percute avec ses lianes. Tous deux n’avaient pas anticipé que les sécrétions d’Akui sont collantes. Les lianes de Yucca sont maintenant engluées et elles pendent lourdement vers le sol. Voyant Yucca, d’ordinaire calme et réfléchie, dans une situation si cocasse, j’explose de rire. Ne prenant pas la mouche, Yucca finit par se joindre à moi et rit à gorge déployée. Je m’installe à côté d’elle et entreprends de l’aider à se défaire des sécrétions. Les couches superficielles sont faciles à enlever, celles en profondeur ont commencé à se solidifier. Je finis par m’aider d’un caillou pour fendre la coque ainsi formée. Akui de son côté, se balance d’arbre en arbre avec sa sécrétion. Il ne tient pas en place.
Une fois le calme revenu et chacun libre de ses mouvements, nous cueillons quelques baies aux alentours et mangeons dans le calme. Les abords du lac recèlent de vie. J’observe la faune locale venir s’abreuver. Le lac est clairement un point de repère pour les Pokémons. Certains descendent de la Montagne exprès. Ici, il existe comme un cessez-le-feu. Les Pokémons ne se battent pas entre eux. Chacun a le droit d’y venir, de s’y reposer. Il y a rarement des humains dans le coin, de nombreux Pokémons sauvages m’observent avec méfiance et ils gardent leurs distances. Je nous installe pour dormir. Je tombe de fatigue après ma courte nuit d’hier. Je dors à point fermé toute la nuit entourée de mes amis.
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