Le rapprochement
Le lendemain, il avait prévu de l'emmener dans un lieu qu'il aimait beaucoup, un petit village du Var où on pouvait voir et toucher un séquoia d'une trentaine de mètres de hauteur à la présence rassurante. Il dominait ce village provençal typique, et un oeil averti pouvait l'apercevoir dès les premiers kilomètres de la seule route qui y menait. Le village était décoré de façon singulièrement sobre en cette fin d'année pourtant plus propice à une certaine débauche de guirlandes en plastique, ce qui était une aubaine supplémentaire pour Maxime.
C'était son petit coin secret bien à lui, Axelle avait eu l'air d'apprécier, mais depuis qu'il avait réalisé qu'elle était là pour lui, il était tellement fasciné par le moindre de ses gestes qu'il n'arrivait plus à lire en elle.
Tandis que ses doutes l'assaillaient de toutes parts, il prit une décision ferme, son maximum à lui: il allait lui prendre la main.
Marchant tous deux sur le chemin du retour vers la voiture, il se lança: le contact avec sa peau fut électrifiant, sentir ses doigts à elle se replier sur les siens, un moment de grâce hors du temps. Ils s'arrêtèrent tous les deux sur le chemin pour se faire front, moment décisif:
- "tu es sur? je suis...compliquée..."
- "Oui Axelle, je n'ai jamais été aussi sûr de quoi que ce soit..."
- "Vraiment?...t'es f..."
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, Maxime se posait déjà sur ses lèvres. Il n'y avait plus de mots en lui, plus d'effort de traduction nécessaire entre son monde intérieur et l'instant présent. Il avait la sensation d'être enfin complet, comme si toutes ces années d'errance fantomatique l'avaient emmené jusqu'à ce moment ultime. Tout prenait enfin un sens.
Leur premier baiser dura presque cinq minutes, ils n'arrivaient plus à se séparer l'un de l'autre physiquement parlant, enlacés tendrement, ils avaient eu tellement envie d'enfin pouvoir se respirer l'un l'autre, de sentir leurs pouls s'accélérer puis ralentir pour atteindre un moment de paix avec l'instant qui relevait de l'évidence.
Le chemin du retour fut long pour ces deux là: une fois arrivés, ils se dévêtirent l'un et l'autre dans un moment de tendresse absolue, il n'y avait plus de place pour le doute, la fusion était totale, son corps contre le sien, c'était tout ce que l'univers demandait. Deux êtres que tout semblait opposer étaient en fait de même nature, ils étaient en train de déclencher une singularité gravitationnelle majeure dans l'espace-temps, mais celà n'avait plus d'importance.
L'odeur de ses cheveux, la douceur de sa peau, la moindre petite imperfection de leurs corps respectifs devenant un symbole sacré de leur amour naissant. Tous leurs sens étaient en ébullition comme s'ils mettaient leurs vies en jeu. Leurs souffles étaient devenus une musique enivrante, il n'y avait plus rien de Maxime, plus rien d'Axelle, il ne faisait plus qu'un désormais, et, faisant désormais partie d’un tout, ils s’abandonnèrent l’un à l’autre en exprimant leur affection réciproque dans une pluie de baisers tantôt doux, tantôt animés par un désir intense de rattraper le temps perdu à se trouver.
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