Chapitre 32
La gare se trouvait à l’entrée de la ville de sorte que, dès la sortie du wagon, se dressait la capitale. Construite comme un gâteau à plusieurs étages, les degrés s’enchainaient pour atteindre le palais tout en haut. Comme à Zael, l’architecture n’avait aucun sens, enfin en apparence. Car contrairement à la ville des arrivées, il y avait comme des quartiers, regroupant les styles architecturaux. Mais ce qui était le plus impressionnant restait la musique, les bruits, la ville était à la fête.
Moi qui m’attendais à un festival rempli de sacrifice et d’odes à Lucifer, je découvrais une ambiance incroyablement communicative. Je devais vraiment arrêter de m’accrocher à ce que je croyais savoir sur les Enfers. Les démons n’étaient pas sanguinaires, ils étaient comme les humains, avec une capacité à contrôler le feu en plus, c’est tout.
— Bienvenue à Pandémonium, disait Kendra à mes côtés. Là où tous les démons se retrouvent pour les fêtes de Lucifer.
Kaleb semblait aussi impressionné que moi, mais ce fut aussi le premier à s’engager dans la foule compacte qu’était la route principale. Nous le suivîmes, bien décidés à ne pas le lâcher d’une semelle. Il avançait vite, tellement vite qu’on aurait pu penser qu’il essayait de nous semer, mais ce ne fut pas le cas. Arrivé aux grandes portes menant au château, il s’arrêta net.
— Kaleb ? disais-je.
Les gens continuaient d’avancer autour de nous, nous bousculant parfois, mais nous évitant surtout. Les soleils descendaient dans le ciel.
Je comprenais que le jeune homme hésite, il s’apprêtait à rencontrer son père biologique. Peut-être se disait-il qu’il aurait bien aimé que Sam soit avec lui. Quoiqu’il puisse penser, cela ne dura pas bien longtemps, et il finissait par traverser la muraille.
Je lançais un regard à Kendra, qui haussa les épaules avant d’emboiter le pas au jeune homme. Je l’imitais et débouchais sur une immense place au centre de laquelle brûlait un feu de joie. Autour dansaient et chantaient de nombreuses personnes, derrière s’élevait un grand escalier blanc, menant au château.
— Je ne pense pas que nous puissions tout simplement prendre les escaliers et toquer aux portes du château pour demander à parler à Lucifer, faisais-je remarquer.
— Attendons, la fête n’a pas encore commencé, Lucifer sortira surement à la nuit tombée, disait Kendra, confiante.
Nous regardâmes donc les danses tandis que la nuit recouvrait le monde, impatients et presque apeurés. Alors, la musique se tut, et avec elle les chants. Tous s’étaient tournés vers le palais, guettant Lucifer.
Une silhouette sortit de la bâtisse, moins grande que ce à quoi je m’attendais, elle descendait les marches avec légèreté, dans l’ombre. Plutôt fine, je me serais attendu·e à un homme bien plus imposant. Lucifer continuait de descendre, pas à pas et enfin il entra dans la lumière des flammes.
Sauf que ces traits n’étaient pas masculins. Une femme, aussi magnifique qu’Asmodée, portant une robe blanche qui contrastait avec éclat contre sa peau d’ébène, descendait doucement jusqu’à nous. Le crâne rasé, elle imposait une force, un pouvoir impressionnant. Alors qu’elle approchait, je remarquais que ses yeux changeaient constamment de couleurs.
— Lucifer est une femme ?! s’exclama Kaleb.
— Évidemment, lui avait répondu Kendra.
Comme si cela allait de soi, comme-ci nous étions bizarres d’être étonné.
La Reine des enfers arriva près du feu et relança la fête d’un geste de la main.
J’avalais bruyamment ma salive lorsque Kaleb fit mine de s’avancer, cependant quelqu’un lui coupa la route.
— Asmodée, disait le garçon un peu irrité. Qui y a-t-il ?
— Rien.
Elle croisa le regard de Kendra, comme pour s’assurer qu’elle n’avait rien dit sur la couleur de ses flammes. Il y avait de la menace dans ses yeux, mais la brune ne détourna pas le regard.
— Si, une chose, apprends la politesse à tes ami·es avant de les présenter à notre mère.
Elle se détourna vivement, fouettant le visage de son frère au passage avec ses longues tresses. La démone se retrouva rapidement au centre d’une foule. Peu importait le genre, tous tombaient sous son charme, tous semblaient boire ses paroles, grappillant la moindre attention et Asmodée s’en délectait.
— Charmant, marmonnais-je.
Les deux autres ne firent pas attention à ma remarque et contournèrent le feu. Lucifer avait un peu bougé, se rapprochant des longues tables ployant sous des mets plus étranges les uns que les autres. La plupart ressemblaient à des plats que je connaissais, mais soit une couleur différait, soit l’animal n’avait pas du tout la même tête, rendant le tout presque irréel. Qui avait eu l’idée de mettre une sorte d’ananas bleu dans la bouche de ce pauvre mammifère à très courtes pattes ?
— Lucifer, disait Kendra en s’inclinant.
Sortant de mon analyse du banquet, je l’imitais maladroitement.
— Kaleb, comme tu as grandi ! s’exclama la femme d’une voix douce. Je suis heureuse de te voir ici.
Le jeune homme ne sut que dire pendant quelques secondes, peut-être ne s’attendait-il pas à ce qu’elle le reconnaisse, ni même qu’elle sache son prénom.
— Ton frère n’est pas avec toi ?
— N-non, Sam est resté sur Terre. Je suis arrivé en Enfer par hasard.
— Et Bélial ? Je lui ai explicitement demandé de venir à la capitale lui aussi.
— C’était vous l’éclair blanc ? demandais-je.
Je me rendais alors compte que personne ne m’avait autorisé à parler, ainsi j’enchainais :
— Excusez-moi.
— Ne t’excuse pas voyons. Oui, c’était moi. Kaleb, présente-moi tes camarades.
— Oui, pardon. Voici Kendra et Oz.
— Tu es la fille de Mave n’est-ce pas ? demanda immédiatement la Reine à Kendra. Comment va-t-elle ?
— Ma mère est morte il y a plus d’un an maintenant, d’une maladie que mes flammes n’ont pas su guérir. Ainsi, j’ai repris le flambeau et surveille vos fils comme elle l’a toujours fait.
— Et Viktor ?
Je voyais les traits de Kaleb se crisper à ce nom ainsi que ses yeux s’humidifier.
— Père est mort tué par un ange, annonça-t-il.
— Oh, je suis désolé pour vous deux. Ils étaient de proches amis, j’avais toute confiance en eux pour assurer votre protection.
Kaleb acquiesça, surement content d’apprendre que son père adoptif n’avait pas été choisi au hasard. Il y eut un petit blanc pendant lequel la souveraine ne me quitta pas des yeux. Sentait-elle que je n’étais pas normale ? Ses yeux changeants me mettaient mal à l’aise, il m’était impossible de soutenir son regard.
— Amusez-vous, faites la fête, tant que Bélial ne sera pas là du moins. Ensuite nous aurons une discussion au sujet de ce qu’il a fait, finissait-elle par dire.
— Et ensuite ? demandait Kaleb ?
— Nous verrons. Il a beaucoup à dire, vous avez mentionné un ange. Je vais devoir me repencher un peu sur les affaires de la Terre.
Elle traversa alors la foule, tous s’écartaient à son passage et rejoignait une démone en armure.
— Aména, chef de la garde royale, disait Kendra.
— Comment fais-tu pour tout toujours savoir ? demandais-je.
Elle haussait les épaules avec un petit sourire satisfait, puis rejoignit Kaleb près des boissons. Je secouais la tête tout aussi souriant·e. Comment aurais-je fait sans elle ? Moi qui avais pu douter de sa sincérité, je ne me voyais plus avancer sans elle.
— Un verre ? me demanda Kaleb en me tendant un gobelet.
Je l’acceptais, espérant que le liquide me permettrait de faire redevenir comme avant ma relation avec lui. Malheureusement, ce n’était que du jus de fruits.
— C’est bizarre non ? disait le brun.
— Quoi donc ?
— D’être ici, d’avoir appris tout ce qu’on a appris, mais tout en prenant des chemins différents.
J’acquiesçais, cherchant Kendra du regard. La jeune femme discutait avec une rouquine, une assiette à la main.
— Tu m’en veux de t’avoir obligé à fuir ce jour-là ? demandait le jeune homme.
— Non, j’ai fini par comprendre. Lorsque ton sang m’a éclaboussé le visage, j’ai compris que je ne pourrais rien faire. Que j’étais trop faible et, surtout, que j’avais peur de mourir.
— Je suis désolé.
— Tu n’as pas l’être, sans toi je ne serais plus de ce monde. J’ai retrouvé ma sœur, tu sais.
— Comment va-t-elle ?
— Elle survit, bien que mieux que moi. C’est elle que tu aurais dû entrainer. Elle a l’âme d’une survivante.
— Elle a tué un ange le jour de l’attaque ? demandait-il innocemment.
— Non.
— Alors j’ai bien fait de te choisir toi.
J’avalais une gorgée, retenant un sourire victorieux.
— Kendra m’a expliqué ce qu’il s’est passé pendant mon absence, lorsque tu dormais sur le cheval. Tu as changé à cause de notre sang à Sam et moi, ce n’était pas mon intention, je n’étais au courant de rien.
— Si tu l’avais su, est-ce que tu m’aurais quand même donné ton sang ?
— Si tu ne pouvais pas survivre sans. Oui.
— Merci.
Il me souriait gentiment, il semblait vraiment heureux de me retrouver. Pourtant, j’avais l’impression que cette discussion n’était pas ce qu’il nous fallait.
— Allons combattre, lâchais-je.
— Pourquoi ?
— Je sais que tu en meurs d’envie toi aussi, ça a toujours été comme ça. Nous ne savons pas parler avec des mots, seulement avec des lames.
— Je…
— Quoi ? Tu as peur que je sois devenu plus fort·e que toi ? le coupais-je avec un sourire malicieux.
Il soupira et se laissa entrainer derrière le palais. Au préalable, j’avais fait un signe à Kendra, lui indiquant où nous allions pour qu’elle ne s’inquiète pas et pour qu’elle puisse nous prévenir si Bélial apparaissait.
Une fois seul, je dégainais mon épée avec sérieux. Le garçon m’imitait, prenant le même air de concentration négligée que pendant nos entrainements. Je m’élançais.
Ma lame crissa contre la sienne, nous nous rapprochâmes, nos visages proches des étincelles que le métal créait. Puis nous nous séparâmes pour revenir à l’attaque. Encore et encore. Notre échange dura longtemps, aucun de nous n’avez réellement envie de gagner.
Ainsi, lorsque sa lame se posa délicatement sur mon cou, je soupirais. Il était encore meilleur que moi. Kaleb ne s’était pas affaibli, au contraire, c’était comme-ci nous avions avancé à la même cadence. Arrivais-je un jour à son niveau ?
— J’espère que nous nous serons débarrassés des anges avant que tu ne deviennes plus doué·e que moi, disait-il en rangeant son épée.
— Si nous gagnons, tu arrêteras l’escrime ?
— Je ne sais pas. Probablement que je ne pourrais jamais m’en passer. Mais toi, tu pourras revenir à une vie normale.
— Je suis un·e sang-mêlé maintenant, il n’y a plus de vie normale qui tienne.
Il me regarda d’un air triste que je m’empressais de faire disparaitre.
— Cela dit, je n’ai pas une tête de bouc, c’est déjà ça.
Se souvenant de notre discussion à ce sujet, il riait avec moi lorsque Kendra arriva :
— Bélial est là.
Nous la suivîmes, et alors que je pensais que nous allions entrer dans le palais par une entrée secondaire, nous retournâmes dans la foule et, après l’avoir traversé, nous commençâmes l’ascension des marches par lesquelles Lucifer était arrivée.
Immédiatement, je sentis les regards se poser sur nous.
Je me forçais à ne pas regarder derrière moi, pourtant la montée me parut interminable. Alors, lorsque nous arrivâmes enfin devant les grandes portes, je soufflais de soulagement. Ces dernières n’étaient pas gardées et s’ouvrirent devant nous d’elles-mêmes, comme par magie. Surement que la magie de Lucifer y était pour quelque chose d’ailleurs.
Nous pénétrâmes dans un grand hall et, juste avant que les portes se referment, je me retournais pour apercevoir le paysage qui s’offrit très peu de temps à mes yeux. J’aperçus des forêts, des vallées, des montagnes, des rivières et des lacs éclairés par la lumière des étoiles si nombreuses avant que les battants ne me bloquent la vue.
Mon attention fut vite attirée par l’intérieur du palais. J’oubliais ma déception de ne pas avoir pu profiter du paysage en examinant l’immense fresque qui couvrait le plafond. Mes yeux suivirent les couleurs, découvrant des flammes et une femme qui devait être Lucifer entouré de nombreuses silhouettes. Je ne comprenais pas vraiment les événements qu’elle dépeignait, mais elle était magnifique.
— C’est la création des enfers et des démons, disait Kendra à mes côtés.
Je me tournais vers elle, la découvrant la tête levée, elle semblait presque émue. Elle revint rapidement à elle est nous lançait :
— Ne faisons pas attendre Lucifer plus longtemps. Allons-y.
Nous lui emboitâmes le pas alors qu’elle traversait le hall. Nous arrivâmes rapidement dans ce qui semblait être l’antichambre d’une salle du trône. Sobre, mais tout de même utilisant des matériaux nobles, la pièce était déjà plus grande que le salon de mes parents. Le haut plafond et l’immense miroir rendaient la salle encore plus vertigineuse. La salle du trône devait être dix fois plus impressionnante.
Bélial était là.
Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que les portes derrière lui s’ouvraient en silence. Lucifer elle-même apparue et demanda à ses fils de la suivre. Je les regardais disparaitre et me tournais vers Kendra qui s’était déjà installée sur l’un des bancs matelassés qui couraient le long d’un des murs. Je la rejoignais et nous attendîmes en silence. Longtemps.
— … inacceptable, entendais-je vaguement derrière la porte en bois massif.
Kaleb, Bélial et Lucifer étaient entrés depuis presque une heure. Les deux hommes avaient dû exposer leur version des faits, et maintenant la Souveraine semblait passer un savon à Bélial, du moins j’espérais que ce n’était pas à Kaleb.
— Nous aurions pu attendre à la fête, faisais-je remarquer.
— Non, Lucifer veut te voir ensuite, m’annonçait-elle.
Je me redressais, tendu·e.
— Tu n’aurais pas pu le dire avant ?!
— Pour que tu stresses pendant une heure ? Non.
Je ne lui en voulais pas, elle avait raison. Kendra m’avait épargné une heure de stress, mais maintenant, chaque minute d’attente allait être un enfer.
Que me voulait la souveraine ? Son regard changeant ne m’avait que très peu lâché lors de sa discussion avec Kaleb puis avec Kendra. Elle était au courant, j’en étais persuadée. Après tout, Lucifer avait créé les démons, elle devait sentir que quelque chose clochait avec moi. Qu’allait-elle me dire ? Allait-elle m’éliminer ? Non, non je n’étais pas un danger pour elle. Si ? À vrai dire, je n’en savais absolument rien. Kendra n’avait même pas su me dire quelle était la spécialité des flammes blanches.
— Kendra ?
— Oui ?
— Quelles sont les autres couleurs de flammes ? J’ai vu les tiennes, vertes, celles de Bélial, violettes, et tu as parlé de flammes jaunes dans le train.
— Et bien, je connais six couleurs de flammes. Elles fonctionnent par couples. Mon feu est vert, il guérit, son opposé est le feu jaune, celui de la maladie. Ensuite, il y a le feu bleu qui est celui de la création, son détenteur peut créer des objets ou des armes avec ses flammes, son opposé est le feu rouge, le plus classique, celui qui détruit. Puis, il y a le feu violet, celui de Bélial qui contrôle les esprits, son opposé est le feu orange, je t’avoue que je ne me souviens plus de sa spécialité.
— Tu n’as pas cité le feu noir de Kaleb, tu ne le connaissais pas celui-là non plus ?
— Non. Même si je me doutais de son existence après avoir vu tes flammes.
— Tu penses que le feu noir est l’opposé du feu blanc ?
— Oui, et cela pourrait aider à déterminer la spécialité de tes flammes. Que fait le feu de Kaleb ?
— C’est comme un trou noir, il annule les autres feux, j’ai l’impression.
La jeune femme semblait pensive. Moi-même, je n’arrivais pas à comprendre comment le fait de savoir cela allait nous aider à trouver ma spécialité. J’avais plongé dans les souvenirs de Sam, mais j’avais aussi rêvé de choses réelles. Cela n’avait aucun rapport avec un quelconque trou noir.
— Je n’en sais rien, finissait-elle par lâcher. Je pense qu’il va falloir demander à Lucifer.
Mon cœur rata un battement et j’avalais difficilement ma salive.
— Ne te mets pas dans tous tes états, disait alors une voix depuis la porte.
Lucifer attendait, avait-elle suivi toute notre conversation ? Une goutte de sueur froide coula le long de ma colonne vertébrale.
— Oz, c’est ça ? Suis-moi.
J’obéissais, machinalement, retenant des tremblements. Je croisais le regard de Kendra qui leva les deux pouces, l’air de dire : « Tout va bien se passer. »
La salle était comme je m’y attendais. Immense. Le trône des enfers se trouvait là, devant moi. Loin d’être fait en ossement, il était éclairé par des flambeaux blancs, faisant briller l’argent qui le composait. Un coussin y avait été ajouté pour le confort du royal postérieur de Sa Majesté. Cette dernière ne s’asseyait pourtant pas. Lucifer resta en bas des marches et me souriait gentiment.
J’observais furtivement le reste de la salle tout en longueur, de jour, la lumière devait être exceptionnelle. Le sol de marbre avait fait résonner mes pas, maintenant le silence avait empli l’espace.
— Oz, je ne vais pas y aller par quatre chemins, je sais que tu n’es pas un démon. Enfin du moins, pas entièrement.
La bouche sèche, j’allais parler, implorer, mais Lucifer enchaina :
— Et je ne vais rien te faire. Je voudrais juste comprendre comment cela est possible. Vois-tu, lorsque j’ai créé les démons, j’ai fait en sorte qu’ils soient incapables de procréer avec les humains. Ils avaient le droit de se mélanger à eux, de vivre avec eux, mais il leur était impossible d’avoir des enfants avec eux.
— Je suis né·e humain·e, votre Majesté, disais-je d’une voix tremblante. Mais il s’est passé quelque chose, j’ai été presque tué par un ange et vos fils m’ont donné de leur sang. Depuis, j’ai un seul œil rouge et je peux utiliser des flammes comme un démon.
— La couleur de tes flammes ?
— Blanches.
Les yeux de la Reine virèrent au violet avant de redevenir changeants.
— C’est impossible. Aucun démon ne peut avoir de flammes blanches.
— Pourquoi ? demandais-je avec un peu trop d’aplomb.
Elle ouvrit une main et un anneau de feu se dessina autour de nous, m’emprisonnant avec elle. L’air se coinça dans mes poumons.
— Parce que ce sont les miennes. Le blanc est ma couleur.
Annotations
Versions